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Cool_92
285 abonnés
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2,0
Publiée le 9 décembre 2022
Un film mou, sobre, qui manque vraiment de rythme. C'est d'ailleurs plutôt un docu-fiction, le film est entrecoupé de scènes d'archives censées donner du rythme et une véracité au propos mais au contraire j'ai trouvé que ça cassait tout. On ne s'attache pas du tout aux personnages malgré ces meurtres terribles.
Les comédiens en font de trop surtout Reda Khateb et Lyna Koudri ridicule ici. Par contre j'ai vraiment aimé le jeu de Samir Guesmi, père courage tout en nuance.
Bref ce film dénonce les bavures policières mais ne sert pas à grand chose sur l'histoire de Malik Oussekhine car il est dénué d'émotion et à moitié raté. Ce n'est pas un grand Bouchereb. Préférez la série Disney plus, bien meilleure sur le sujet.
Alors, ici je vais juger le film et non l'affaire qui est juste dingue et incroyable et fait froid dans le dos! Le film est tourné d'une manière particulière que je n'aime pas forcément, ramener des reportages dans le film amène un coté réel mais lointain, j'aurais préféré voir tout comme si c'était fait a l'instant ca m'aurait plus parler et émotionnellement encore plus fait quelque chose. Reda Kateb est par contre incroyable lui. J'ai mis la moitié en note.
Le film s'ouvre sur des images d'archives, l'année 1986 était ma première année de fac et je m'en souviens comme si c'était hier, on assiste à des flashs télévisés du JT qui replongent le spectateur dans cette époque agitée où personne ne savait encore où la contestation consécutive au projet de loi Devaquet allait conduire, le sujet est lié aux bavures policières de l'époque, dont l'une avait d'ailleurs été largement occultée par l'autre, c'est très bien montré. Deux destins brisés à un âge où tout doit commencer, la mise en scène est réaliste et dépouillée, les images d'archives accompagnent le scénario jusqu'à sa conclusion, les évènements sont suivis de près et de façon chronologique ; j'ai vu ce qu'était la différence entre le point de vue d'un étudiant qui suivait ces évènements de loin par médias interposés depuis sa fac de province, et celui de quelqu'un qui avait pu les vivre en direct. Un film fort comme un témoignage, pas de jugement politique mais une réalité dénoncée à juste titre, à chacun de se faire sa propre opinion.
"Nos frangins" est un film très politique qui, en parlant de l'assassinat du jeune Malik Oussekine en 1986, nous rappelle la violence policière raciste des années 80, nourrie par un discours politique de droite légitimant ces violences au nom de la raison d'Etat, y compris lorsqu'elle frappe des innocents. Mais le film offre également un regard social en traitant l'assassinat concomitant du jeune Abdel Benhyaia. Deux Français arabes, deux victimes, mais deux milieux sociaux différents aboutissant à une médiatisation distincte. Le film peut paraitre âpre mais la reconstitution des années Pasqua - Pandraud est très réussie. Un film nécessaire.
C'est par instants confus mais la mise en scène est soignée et intelligente, elle mêle habilement et sobrement images d'archives et de fiction et le récit édifiant et important. Le lien avec aujourd'hui le rend encore plus puissant.
Le récit de Nos frangins de Rachid Bouchareb est empreint d’une profonde émotion qui transparaît dans la manière dont il décrit les faits et met en valeur les réactions des familles. Le réalisateur parvient à donner vie à ces affaires politiques en les transformant en expériences personnelles de douleur et d’angoisse, notamment en décrivant les réactions corporelles des personnages, de la colère du frère de Malik Mohamed Oussekine à la prostration du père d’Abdel. Cette incarnation permet d’ancrer le film dans la mémoire et de lui donner une valeur morale et politique qui est encore pertinente aujourd’hui.
Bouchareb utilise une grande sobriété dans sa façon d’entremêler les archives télévisuelles et radio d’époque avec les scènes de fiction. Pour éviter la distanciation qu’instaure la pure reconstitution, le scénario coécrit avec l’écrivaine algérienne Kaouther Adimi introduit des éléments digressifs, tels que Ousmane, l’employé africain de la morgue de l’Institut médico-légal, qui accompagne les morts de ses prières et de ses chants. La musique d’Amine Bouhafa contribue également à cette distance. Mais Bouchareb ne renonce pas aux enquêtes policières et aux manipulations politiques, car c’est là que se joue le scandale d’Etat : le mépris des familles et la recherche d’éléments pouvant détourner la responsabilité de la police face à la médiatisation de l’affaire Oussekine et la colère étudiante.
Le lien entre les deux affaires est opéré par l’inspecteur de l’IGS Daniel Mattei, imaginé par Bouchareb pour matérialiser ce lien entre deux assassinats la même nuit. Cela crée une certaine confusion pour le spectateur en début de film, mais renforce l’évolution des personnages tout en montrant que leur destin est commun, malgré leur différence de réaction face aux événements. Mattei, en tampon entre les familles et l’administration, devient de plus en plus mal à l’aise et fait surgir malgré lui dans le récit les questions morales et politiques qui font de Nos frangins un film incisif et éminemment actuel.
Magnifique film de Rachid Bouchareb, avec un casting 5 étoiles, qui retrace l'histoire qui a bouleversé la France lors de la nuit du 5 au 6 décembre 1986
Ce film est une réelle prise d’otage. J’ai bien aimé le moment où (…), à non rien en fait. En plus, la fille à côté de moi avait un problème avec la moquette je crois
Avec son film, "Nos frangins", le cinéaste Rachid Bouchareb se propose de réveiller un peu notre mémoire endormie. Dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, le jeune Malik Oussekine est roué de coups, à mort, par une équipe de "voltigeurs", les commandos motocyclistes créés par Marcellin après 68. Il n'y avait même pas de manif "anti-Devaquet" ce soir-là (juste l'évacuation de la Sorbonne plus tôt dans la journée et relativement calme) et le jeune Malik sortait simplement d'une boîte de jazz du Quartier Latin. Robert Pandraud, le bras droit de Charles Pasqua, déclare que son père aurait dû l'empêcher de sortir faire le con la nuit. La même nuit, à l'autre bout de Paris, le jeune Abdel Benyahia s'interpose dans une petite bagarre à la sortie d'un bar. Un flic en civil sort du bar, complètement ivre, et le tue à bout portant. Les deux "bavures" n'ont rien en commun sauf que : - il s'agit de deux morts "non politiques" (aucun des deux jeunes gens ne participait à un mouvement quelconque) - il s'agit de deux jeunes gens d'origine algérienne - les deux meurtres sont d'origine policière - les institutions ont tenté d'enterrer les deux affaires avec entêtement. La tragédie de Bouchareb, empreinte d'un déterminisme sociétal un peu fataliste, baigne dans une noirceur désespérée, incarnée par le flic de l'IGS qui semble porter toute la responsabilité de notre société sur ses épaules. Même si la brigade des voltigeurs de Marcellin lancés par Pasqua sur les étudiants en 1986 a été dissoute après la mort de Malik Oussekine, on se dit que le Monde d'Avant n'était pas si rose que cela. Mais nous pouvons oublier tout cela de nouveau, nous sommes dans le Monde d'Après. Sauf que c'est un autre homme de l'Ordre, le préfet Lallement, qui remettra sur pieds (ou plutôt sur roues) les brigades armées motorisées en 2019 contre les Gilets Jaunes ... Le film de Bouchareb n'est pas exempt de défauts notamment dans son traitement différencié très marqué des deux familles endeuillées, celle de Malik et celle d'Abdel : cela part d'une bonne intention, celle de montrer que quel que soit son statut social, riche instruit ou simple ouvrier, on a d'abord le statut d'arabe, mais le trait un peu grossier est trop marqué et finalement assez maladroit (et controversé).
Les étudiants en colère contre la loi Devaquet... CoHabitation sous Mitterand, Pasqua (Cf. Lavrov) et Pandereau. Malik Oussekine est (a)battu à mort par les voltigeurs de l'Ordre. La même nuit, à Pantin, Abdel Benyahia est abattu par un policier ivre, bien moins connu que Malik. Une France des années 1986, images d'archives... Mais qui était ces 2 garçons à qui on a pris la Vie, le film révèle la vérité, le racisme ambiant et la souffrance de familles Françaises touchées par ce drame. Justesse des acteurs... A voir !
Bon film malheureusement dramatique et sur des faits réels surtout un fait divers comme celui ci mais il est essentiel dans parlé pour que ça n'arrive plus jamais
Malik Oussekine, Abdel Benyahia deux morts l'un pour moi plus connu que l'autre.
Mettre les deux morts en parallèle une très médiatisée l'autre moins du moins dans ma mémoire. Compliqué de gérer dans un même film deux histoire dont le seul point commun est la temporalité. Le plus intéressant est les images d'archive avec la question qui finalement explique ma note.
Ne fallait il pas mieux faire un film documentaire?
Attention film puissant! Émotionnellement fort, le film nous imprègne, s'installe en nous et y demeure longtemps. J'y ai appris et compris bien des choses. L'époque y est bien rendu et nous immerge. Le montage alterne le passé, le présent ainsi que les deux histoires, et tout se suit très facilement. De multiples émotions et sentiments nous gagnent tout le long du film. Happé, dès le générique on ressort de la salle bouleversé !
Je suis rentré à l'Université du Mirail à Toulouse en Octobre 86, et les grèves ont débuté! Contre ces fameuses lois Devaquet, et aussi contre la répression policière orchestrée par Pasqua et Pandraud. Et puis est arrivée la mort de Malik Oussekine dont je me souviens très bien. Il était donc intéressant de voir comment un film allait retranscrire cet épisode. Le cinéma de Rachid Bouchareb est souvent militant, et c'est le cas avec ce film, qui en incluant pas mal d'archives télévisuelles se rapproche quelque peu du documentaire. Très bonne interprétation des acteurs, Reda Kateb et Samir Guesmi en tête...
Un film qui émeut et qui instruit, mettant en perspective avec la plus grande délicatesse les deux familles et les vies de leurs enfants assassinés dans un moment fort de notre histoire collective . L'insertion des images d'archives est particulièrement réussie .