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Cinévore24
342 abonnés
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3,0
Publiée le 11 décembre 2022
Le réalisateur d'«Indigènes» se penche à son tour sur cette nuit tragique du 6 décembre 1986, mettant en parallèle le portrait de Malik Oussekine et d'Abdel Benyahia, tous les deux arrachés à leurs proches sous les coups de la police, l'un à Paris, l'autre à Pantin, l'un très médiatisé, l'autre beaucoup moins.
Seul souci : la très bonne mini-série «Oussekine», sortie il y a quelques mois sur Disney+, est déjà passé par là. Et là où la série a très bien réussie à traiter son sujet (notamment l'impact sur les différents membres de la famille ainsi que l'aspect judiciaire) en 4 heures, ce film de 1h30 ne fait que le survoler dans son ensemble.
Un film plutôt anecdotique et didactique, malgré une approche un peu différente de la série et un traitement assez sobre de cette double affaire de bavure qui marqua la France des années 80.
Pas mal pour le retour sur les événements avec les images d archives... on va dire jusqu'au documentaire ça passe. En revanche la scenarisation est confuse puis ça devient franchement ennuyeux, brouillon. Exploiter un fait c est une chose la rendre intelligible c est plus complexe, au final un exercice clientéliste destiné au grand public raté.
Quand la mémoire est ravivée, on a l'impression que rien n'a changé depuis 36 ans. Ce film retrace une réalité qui bégaye et qui ne finit pas de se reproduire, entre colère d'une société qui se révolte et la répression qui se veut aveugle. Récit très émouvant, mélange d'images d'époque et d'autres habilement reconstituées au point qu'on ne sait pas toujours les distinguer magnifique chanson de Renaud : derrière l'énumération très factuelle, s'accumulent les actes des uns et des autres. A la violence policière s'opposent les réactions cyniques des responsables politiques qui les induisent. Un film où l'on ne s'ennuie pas qui, en ré-ouvrant de vieilles blessures, donne un coup de projecteur sur celles toutes récentes.
Très impressionnée par le film Varsovie 83, l'affaire Malik Oussekine polonaise, je me suis precipitée pour voir ce film. Les 2 affaires se ressemblent par le fait qu'il s'agit de 2 étudiants morts sous les coups des policiers et que leur destin funeste a été lié à des mouvements séditieux. Les 2 étaient également de santé fragile même si ce n'était pas officiel pour l'etudiant polonais. Ici il s'agit d'un délit de sale gueule et d'un garçon qui s'est trouvé au mauvais moment au mauvais endroit car il avait tout du "bon élève" avec un très fort desir d'integration. Film documentaires bien réalisé.
j'ai apprécié ce fait divers que je connaissais pas car j'étais trop jeune à l'époque j'ai étais touché par cette histoire de ce jeune étudiant de l'époque qui ne fesait pas partie de la grande manifestation se faire battre à mort par les soi disant voltigeur cela aura pu arriver à n'importe qui en tout cas ce fait divers mérite de ne pas être oublié de nos mémoires.
Décembre 1986, Paris vit alors des manifestations étudiantes quand, dans la même nuit, deux jeunes d’origine maghrébine sont victimes de bavures policières. SI la tragédie vécue par Malik Oussekine est bien connue, celle d’Abdel Benyahia est moins célèbre.
Rachid Bouchareb décide de nous raconter ces deux histoires en une seule, les liant via le personnage de Raphaël Personnaz (un agent de l’IGS) et à travers le lieu de la morgue où se croisent les familles.
Un film fort, qui nous renvoie à cette injustice : comment celui qui est censé nous protéger devient criminel ? Et qui développe également la contradiction entre ces deux drames : comment l’un a provoqué un scandale national quand l’autre est resté relativement anonyme.
C’est à la fois émouvant et révoltant, le tout porté par un excellent casting : Reda Kateb, Lyna Khoudri et Samir Guesmi notamment qui nous montrent la part intime de ces tragédies. La part historique étant documentée via de nombreuses images d’archives utilisées à propos.
Un hommage important pour honorer la mémoire de ces victimes et de leurs familles, mais qui fait malheureusement écho à certains travers encore existants (cf le livre FLIC du journaliste d’investigation Valentin Gendrot).
Un film à voir, à montrer et à se souvenir pour ne jamais retomber dans ces travers. “Plus jamais ça” était d’ailleurs écrit sur les pancartes des manifestations qui ont suivi ces drames, si seulement elles avaient pu être entendues…
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"Nos frangins" revient sur le meurtre de Malik Oussekine (en plus de celui d'Abdel Benyahia), victime de violences policières. Rachid Bouchareb revient sur ce drame à travers le point de vue de la famille et de la police. Cela se transforme en une quête de la vérité et de la justice avec une famille tenue à l'écart par des policiers et des politiques qui veulent étouffer l'affaire. Un devoir de mémoire pour un film au sujet fort, ce qui ne se ressent malheureusement pas. À part une ou deux scènes, notamment quand la famille apprend la vérité, le film ne dégage pas grand-chose. Le choix de la pudeur pour rappeler les faits, mais sans aller au bout des choses, et cela vaut pour tout ce qui concerne le contexte social et politique. Rachid Bouchareb propose le strict minimum, ce qui donne un film froid, superficiel et sans émotion. Bref, assez déçu même si ça se laisse regarder.
Reconstitution d’une double bavure policière lors des manifestations étudiantes de 86. Un travail de mémoire sobre et nécessaire mais manquant de souffle.
Une histoire vraie sur un double assassinat de deux jeunes Arabes par la police qui a fait du bruit pendant les manifestations étudiantes en 1986 par le cinéaste talentueux Rachid Bouchareb !! "Nos frangins" a une histoire qui avait marqué la France à l'époque, Rachid Bouchareb a choisi de revenir sur les trois jours après les bavures policières avec des images d'archives de l'époque comme Jacques Chirac, François Mittérand ou Charles Pasqua et des images du film avec les familles des deux jeunes et un inspecteur de police qui enquète. Je ne connaissais pas les faits étant trop petit en 1986 mais je trouve que ce long métrage est bien construit dans l'enquète, des personnages qui servent l'histoire comme il faut très bien incarnés entre autres par Reda Kateb, Lyna Khoudri ou Raphael Personnaz. De remettre des chansons d'époque comme Manu Chao ou Renaud est une très bonne idée aussi. J'ai bien aimé ce long métrage, on peux avoir différents points de vue et on apprend pas mal sur l'affaire et les faits.
De Rachid Bouchareb (2022). Une plongée extrêmement fouillée dans un évènement politique qui a marqué le pays en 1986. L'affaire Malik Oussekine y est en effet disséquée au travers des archives ciné et télé de l'époque . En ce sens le film est vraiment une grande réussite . A deux titre, la richesse des images d'archives à la fois nombreuse et incroyable. Et surtout l'incrémentation de celles-ci dans le jeu des acteurs qui se glisse sans que l'on s'en rende compte dedans. Le tout pour un vrai film passionnant décortiquant tous les aspects à la fois policiers et politiques de l'affaire. C'est donc un (véritable) film là où on aurait pu avoir un documentaire. Le film est donc immersif notamment pour ceux et celles qui auraient de près ou de loin vécu cette époque. Très bien interprété à la fois avec force et retenue par Reda Kateb, Lyna Khoudri et Raphaël Personnaz.
Partant de ce double fait divers tragique et révoltant, Rachid Bouchareb réalise un film émouvant et sincère mais aussi traversé de maladresses. L'idée narrative étant de reculer pour la police le moment d'annoncer la mort des deux jeunes, le film montre après comment les familles encaissent la nouvelle et réagissent. C'est sobre, épuré et fort. L'approche est plus émotionnelle que judiciaire, on l'a bien compris. Concernant le corpus des archives télé, leurs interventions en alternance avec les images de fiction sont souvent judicieuses mais n'évitent pas un sentiment de remplissage. D'autant que certaines images sont de vraies fausses archives (la scène de l'interrogatoire du voltigeur ou l'interview d'Abdel, avec les grains sur l'image, pourquoi ?) Mais cela a le mérite de crédibiliser réellement le contexte. Néanmoins, le film comporte un certain parti pris : on nous montre par flash back la mort de Malick Oussekine mais pas celle d'Abdel Benyahia... Pourquoi ce choix ? De même, dans l'idée de retranscrire de façon surlignée l'aspect générationnel, on utilise les chansons des Rita Mitsouko, de la Mano Negra ou de Renaud, alors que la musique originale suffisait. Mais la force du film c'est d'abord l'interprétation. A ce titre, Reda Kateb et Samir Guesmi sont vraiment bouleversants. Tous les acteurs sont justes.
Beaucoup d'images d'archives, sombres, difficiles nous replongeant dans ce drame de 1986, résolument triste. Rachid Bouchareb prend quelques libertés historiques, ce n'est pas si grave pour une fiction, il faut juste remettre les faits à leur véritable place. Et cela ne retire rien aux évènements complètement inacceptables qui se sont produits, sans doute des velléités de cacher une vérité, tandis que la Force médiatique commence à jouer son rôle. Peu d'action, en dehors des images rapportées, c'est plutôt une mollesse et une grande utilisation des silences entre les personnages ( Reda Kateb ou Raphael Personnaz ) que nous n'avons pas l'habitude de voir si peu actifs. C'est dommage, car j'aurais voulu les secouer, les pousser.... Sans remettre en cause la nécessité de ne jamais oublier, c'est une déception globalement. La chanson de Renaud "Petite" est bienvenue au générique de fin...... Elle résume l’ incompréhension du père, englué dans un marasme, qui ne le fait que si peu réagir......mais offre une évasion symbolique : 15 ans, 16ans, je t'aime, comme j'aime le jour - petite - qui se lève.... 15 ans, 16 ans, à peine, garde moi ton amour, garde toi de la haine.... 4'30 de Bonheur....!!**
Voici un film juste, rythmé et original dans sa narration. Il m'a semblé revivre l'époque ou j'avais 16 ans et opposé à cette satanée Loi Devaquet. Ce film remet les choses à l'endroit et présente bien l'hypocrisie d'une droite déjà fort décomplexée. Seul Reda Kateb est un ton en dessous, comme toujours assez mauvais acteur. Le film est dénonciateur, certes, mais d'une grande dignité.
Deux morts injustes et stupides, deux drames incompréhensibles et inacceptables pour les deux familles qui se ressemblent si peu, deux "bavures" bien différentes l'une de l'autre mais gérées de la même façon par les politiques...
Dans les deux cas, les familles découvrent après leur mort les personnalités et les projets de leurs fils, avec un trouble que le spectateur partage.
L'unicité du film, sa cohérence tourne autour de quelques personnages : l'employé de la morgue, digne et respectueux, un flic de l'inspection qui doit gérer les deux bavures, et ... Pasqua dont Rachid Bouchareb nous montre quelques interventions publiques sur les "bavures".
Film émouvant ; Samir Guesmi est bouleversant en père dépassé, largué, qui comprend bien moins que ses fils le monde dans lequel il vit ; la rage puis le trouble de son alter ego, le frère aîné de Malik, bien plus "intégré", est aussi très efficacement incarné par Reda Kateb.
C'est aussi un film historique qui montre l'ambiance d'une époque (racisme d'époque, difficulté d'intégration des immigrés faiblement éduqués, soif d'une intégration plus aboutie pour les générations suivantes, plus éduquées, instrumentalisation politique généralisée par la cohabitation etc.). NB. Il convient cependant de ne pas vouloir donner une portée historique trop importante à cette double bavure. On est loin, fort heureusement, d'octobre 1961.
Le film, au travers de ces deux familles qui ont vécu deux histoires qui font partie de la nôtre, illustre parfaitement, sans le dire, la profondeur l'indiscutabilité de leur francitude.
Nos Frangins s’égare au sein d’une reconstitution historique qu’il souhaite tout à la fois documentaire – en témoigne les nombreuses scènes empruntées aux reportages et captations vidéo de l’époque – et manichéenne, héroïsant l’innocence d’un camp pour mieux diaboliser l’autre, mais soucieux d’imposer une iconisation du commissaire laconiquement interprété par un Raphaël Personnaz qui se rêve flic du cinéma de Melville. Le saut de puces entre les différents points de vue nuit à notre attachement aux personnages, fantoches habillés d’un costume et d’un verbe qui ne leur saillent guère. L’intérêt du long métrage n’est que pédagogique, puisqu’il éclaire une période de l’Histoire de France contemporaine aujourd’hui méconnue.