Le coup du cercueil, vous connaissez ? Non non, pas celui là, celui de Tomás Gutiérrez Alea.
Francisco Pérez, un prolétaire exemplaire, inventeur de la statue domestique bon marché, meurt broyé par sa machine. Son seul voeux est d'être enterré avec son carnet de travail, clef lui permettant d'accéder au paradis communiste. Sauf que sa veuve, aidée par son neveu, Juanchin, a besoin de présenter ce carnet à la bureaucratie pour toucher sa pension. Et là, les aventures commencent pour Juanchin, pauvre pantin qui se ballade de bureau en bureau et se confronte aux fonctionnaires les plus scupuleux de toute la terre. Enterrer un prolétaire avec sa carte de travail, comment est-ce possible ? Déterrer le cercueil juste après la mise au tombeau ? Impossible. Il faut attendre un délai de quelques années, et encore, il faudra alors examiner les motifs de l'exhumation, etc... Jouant de ses relations, Juanchin va déterrer illégalement le cercueil, mais voilà que les fossoyeurs soudoyés se débinent, et Juanchin se retrouve avec le cercueil sur les bras... Et là, autant vous dire que la bureaucratie se montre carrément hostile lorsque Juanchin cherche à réenterrer à nouveau le cercueil, puisqu'il est hors-la-loi... Commnent ré-enterrer légalement un cercueil qui n'a pas été exhumé légalement, avec tous les délais, les papiers et autorisations nécessaires ? La réponse est dans le film.
Vous l'aurez compris, ce film burlesque macabre, cette farce cubaine est une rareté. Il est pour moi un de ces films totalement exceptionnels et étonnants à voir absolumement. Avis aux cinéphiles qui se respectent.
Le seul problème de taille, c'est que ce film est un peu trop exceptionnel, et par conséquent, à part d'être dans une ville qui a une bonne BU d'espagnol ou un riche Institut Cervantes, ou encore, qui propose un cycle de cinéma cubain ou latino-américain, vous chercherez longtemps ce film. Dommage.