Un film magnifique sur l'enfance, les destins entremêlés, les vies compliquées, les choix déchirants auxquels beaucoup d'êtres sur cette planète sont confrontés, par nécessité. Louise Mauroy-Panzani est bluffante de justesse, de vérité, d'émotion. Comment Marie Amachoukeli s'y est-elle pris pour diriger si merveilleusement cette petite fille qui n'avait jamais fait de cinéma ? C'est réellement bluffant. bon, bien évidemment j'ai versé ma larme (même pas honte:) Ce film n'est pas juste un "mélo", terme bien trop réducteur, mais un grand film social et humaniste.
Film surprise, j'y suis allé à l'aveugle. Histoire émouvante, scénario bien écrit, le jeu des acteurs est parfait ainsi que la réalisation. Comme quoi, un bon film tient à peu de choses... Allez-y...
J'ai aimé : - le lien fusionnel entre cette enfant et sa nounou, magistralement interprétées par Louise Mauroy-Panzani et Ilça Moreno ; - la délicatesse et la pudeur avec lesquelles la réalisatrice filme cette relation ; - les séquences d'animation, tout en sensibilité, qui permettent de séquencer le film tout en apportant un éclairage différent ; - la bande originale composée par Fanny Martin et le chanson de Nilda Fernandez qui renforcent l'aspect émotionnel du film ; - la façon dont la réalisatrice traite sans tabous ni angélisme les réactions de cette enfant ; - la multitude de thématiques abordées en arrière plan, sans jamais s'appesantir : la perte d'un parent pour un jeune enfant, les conséquences du capitalisme comme la précarité des travailleurs immigrés qui doivent quitter leur pays et leur famille pour travailler et gagner leur vie, ou l'aliénation au travail qui conduit à l'absence du père...
J'ai moins aimé : - la façon, un peu trop systématique, de filmer caméra à l'épaule et de multiplier les très gros plans qui peut se révéler pénible et qui empêche parfois de contextualiser les scènes ; - la seconde partie du film qui, une fois installé au Cap-Vert, n'a malheureusement plus grand chose à raconter. Il y avait pourtant matière à développer plusieurs pistes comme creuser davantage sur la vie de cette femme dans son pays, les rapports conflictuels qu'elle entretient avec ses enfants à cause de ses sacrifices... - le fait que certaines réactions et certains dialogues ne paraissent pas très crédibles pour une enfant de cet âge. De même, bien qu'elles m'aient profondément touché, j'avoue avoir été quelque peu gêné (à l'heure où la santé mentale, notamment au travail, devient un vrai sujet) par les scènes où la petite fille pleure à sanglots, tellement criantes de vérité que l'on est en droit de se demander si la jeune actrice est réellement en train de jouer.
En résumé, un joli film, tout en sensibilité, réalisé par l'une des trois réalisateurs de l'excellent et bouleversant Party Girl.
Ai vu "A ma Gloria" film franco-belge de la réalisatrice Maria Amachoukeli dont j'avais beaucoup aimé le film "Party Girl". Cléo, petite fille de 6 ans est orpheline de mère et c'est Gloria sa nounou capverdienne qui s'occupe d'elle lorsque le père travaille toute la journée. Gloria apprend que sa mère vient de mourir et doit rentrer dans son pays pour s'occuper également de ses propres enfants, dont sa fille ainée attend un bébé. Gloria est dévastée par ce second "deuil". Son père lui promet qu'elle passera les grandes vacances au Cap-Vert chez Gloria. Le film dont le scénario joue beaucoup sur les notions de maternité et de filiation tient surtout par la qualité de son interprétation. Louise Mauroy-Panzani (Cloé) est sidérante de maturité et le jeu très naturel de Ilça Moreno Zego (Gloria) fait mouche à chaque fois. Mais c'est surtout leur duo intense et d'une très grande justesse qui retient l'attention. Le scénario s'arrête un peu à cette situation et manque de construction dramaturgie et de tension. A trop vouloir être original le film s'éparpille un peu et même si les flash-backs en dessins animés sont somptueux dans leur réalisation, ils sont trop nombreux, trop systématiques et freinent énormément l'action. Cette histoire originale aurai mérité un traitement moins linéaire et conventionnel. Trop de caméra à l'épaule et à hauteur d'enfant, trop de situations attendues. C'est sympa et mais un peu long et prévisible.
Quel brio! Le plus époustouflant est la prestation de la jeune actrice, incroyable ! Elle est bien accompagnée par son binôme ainsi que les acteurs/rices secondaires. La caméra portée se sent et soutient, comme le format 4/3, l'intimité du long-métrage. Les décors ne sortent pas du lot, même si l'on sent qu'on est ailleurs ! Une belle monstration d'un amour pur et sans équivoque.
« Ama Gloria » de la réalisatrice Marie Amachoukeli est un petit miracle de film sorti la semaine dernière sur nos écrans. Cléo a tout juste six ans. Elle aime follement Gloria, sa nounou qui l’élève depuis sa naissance. Mais Gloria doit retourner d'urgence au Cap-Vert, auprès de ses enfants. Avant son départ, Cléo lui demande de tenir une promesse: la revoir au plus vite. Gloria l’invite à venir dans sa famille et sur son île, passer un dernier été ensemble. On a eu des films de nounous proposés par le cinéma français mais aucun ne s’était jusqu’alors aventuré à nous faire entrer dans l’univers privé de ces « invisibles ». Le film aborde par exemple avec subtilité la situation des familles vivant à l’étranger et dont les enfants sont éduqués par des proches pendant que la mère gagne sa vie en étant nounou en France. Le fils de Gloria qui n’a pratiquement pas connu sa génitrice réservera d’ailleurs un accueil froid et distant à sa maman et sa « fille » comme elle l’appelle. Les deux actrices qui interprètent Cléo et Gloria ont un naturel qui transperce l’écran, particulièrement la jeune Louise Mauroy-Panzani qui force l’admiration compte tenu de son très jeune âge. A noter la présence du DJ et compositeur Arnaud Rebotini dans le rôle du père de Gloria et dont c’est je pense le premier grand rôle au cinéma. Sans être mauvais on sent encore un jeu un peu trop mécanique mais heureusement la réalisatrice a eu la bonne idée de lui proposer un personnage un peu taiseux et des dialogues à l’encan.
Touchant et remarquablement interprété, Ama Gloria nous.met à hauteur d’enfant et pour nous en faire revivre les sentiments simples mais intenses. C’est naturel, fluide, parlant mais très peu pédagogique.
"Ama Gloria" qu'on pourrait traduire par " nounou Gloria" reprend un thème traité de nombreuses fois au cinéma, celui d'un enfant élevé par un adulte qui ne fait pas partie de sa famille biologique.
Sans remonter très loin dans le temps, on se souvient du formidable film Irlandais " the quiet girl" sorti cette année qui déclinait à sa façon le sujet, mais à mes yeux, de manière beaucoup plus accomplie.
Certes, la cinéaste de "Ama..." aborde plusieurs thèmes intéressants et profonds, celui de l'attachement ( pas forcément en rapport avec les liens de sang), le déracinement, l'expatriation de population qui viennent d'autres horizons culturels pour gagner leur vie ( ici au détriment de leur propre famille), l'importance du lien affectif dans la construction d'un enfant, la perte d'un être cher, le déchirement que représente la séparation, ...
Cependant, malgré toutes ces intéressantes propositions, "Ama Gloria" souffre d'un défaut majeur : son parti pris formel . La cinéaste tombe selon moi à pieds joints dans le travers de nombreux films ( quasi exclusivité de plans resserrés, caméra à l'épaule).
Le cinéaste Jim Jarmusch ( et pour ma part je le rejoindrai sur ce point) en a fait la définition même de ce que représentait l'absence de créativité cinématographique et de ce qui le détournait d'un certain cinéma.
Pourtant et malgré ces réserves, " Ama Gloria" n'est pas sans attrait. La force du sujet, la direction d'acteurs parfaitement maîtrisée, rendent ce film touchant même bouleversant à y regarder de près et contre balancent ses défauts.
Les liens entre une enfant orpheline de mère sa nounou capverdienne devenue mère de substitution. Leur séparation quand la nounou, elle même mère, doit rentrer au Cap-Vert et leur retrouvaille le temps de vacances.
Un film filmé presque comme un reportage avec une caméra très proche de Cléo (la fillette) rythmé par des animations qui évoquent les dessins d'enfants.
C'est emplit de tendresse, de douceur, de tendresse.
J'avoue avoir un peu de mal à comprendre les critiques très élogieuses d'àma Gloria. C'est un film mignon, tout au plus. L'intrigue est terriblement mince : la petite Cléo, six ans, doit dire adieu à sa nounou, qui retourne vivre au Cap-Vert spoiler: suite au décès de sa vieille mère . Si l'on met de côté la relation fusionnelle qui lie les deux êtres, on n'a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Les nombreuses animations viennent alourdir un récit déjà pauvre, qui, s'l avait été imaginé comme un court-métrage, aurait largement gagné en efficacité. Rien n'est réellement crédible (spoiler: une enfant prend l'avion sans accompagnant ), tout sonne étrangement faux (spoiler: les scènes en visio, les dialogues avec le père ), tout est bien trop gentillet (spoiler: Cléo n'est l'objet que de petites cruautés au Cap-Vert ) et enfin, les éléments manquent cruellement de contexte (spoiler: la mort de la mère de Cléo et celle de la nounou, la construction de cet hôtel, la pauvreté de l'île, et j'en passe ). Je n'ai pas été touché par cette histoire, sans lien avec la réalité et sans enjeu réel. On saluera tout de même la performance habitée de la petite Louise Mauroy-Panzani.
Si vous comparez le synopsis (sur ce site) et les secrets de tournage, vous ne pouvez qu’arriver à la conclusion que sous couvert d’histoire vraie c’est quand même pas mal scénarisé. Un paradoxe car, à la sortie de la salle (je n’avais pas encore lu les infos ici, c’est ma pratique pour ne pas être trop influencé), je me disais que ça manque de scénario ! Une histoire de relation entre une petite fille en manque de mère (elle est décédée) et sa nounou, elle-même en souffrance avec ses propres enfants dont l’immigration l’a éloignée et qui deviendra une mère de substitution. S’en suivent les moments touchants de la vie quotidienne puis, plus tard, ceux de la déchirure quand vient l’heure de la séparation. Pour mieux s’accommoder de la transition, la petite fille ira passer les vacances dans le village Cap-Verdien où sa nounou reprend le cours de sa vie à elle et de ses enfants. Le cinéphile retiendra surtout cette première apparition à l’écran de l’enfant, Louise Mauroy-Panzani et son caractère bien trempé. Reste à savoir si, comme d’autres enfants acteurs (pas tous), on la reverra au fil des ans.