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chrischambers86
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4,0
Publiée le 20 décembre 2012
"Les rendez-vous d'Anna" est l'une des plus belles rèussites de Chantal Akerman, indiscutablement! C'est un film à voir si possible au milieu de la nuit où l'on sort de là en ètant certain d'avoir participè quelque peu aux errances d'Anna dans ces gares françaises, belges ou allemandes! Mais ce qui ne fait aucun doute, c'est la sincèritè totale d'Akerman, son audace et son pouvoir de fascination pour les travellings et les plans fixes, avec un jeu de lumière absolument remarquable! A la hauteur de ses rendez-vous et du scènario, il fallait une actrice de qualitè et de talent! En glissant d'un quai à l'autre, Aurore Clèment trouve peut-être son plus beau rôle au cinèma parce qu'elle a le regard de quelqu'un qui semble constamment perdue en croisant au cours de ses dèplacements, des gens peu satisfaits de leur existence, où le nèant et l'absolu semblent se mêler en elle! On se souviendra longtemps de ses silences dans les compartiments ou les couloirs d'un train, de ses quais de gare qu'elle arpente ou de sa brève nuit avec sa mère (Lèa Massari, magnifique, même si on ne la voit que dix-quinze minutes). Et de la chanson, "Les amants d'un jour", d'Edith Piaf, qu’Aurore Clèment chante a cappella pour Jean-Pierre Cassel! Mais derrière les stations de gare, avec ses trains de nuit, ses passagers anonymes et son inimitable atmosphère, il y a finalement un peu d'Anna en chacun de nous...
Ressortie en salles d'un grand nombre d'opus de Chantal Ackerman, cinéaste belge, dont son " Jeanne Dielman" (1975) a été considéré dans un classement prestigieux comme le meilleur film de l'histoire du septième art.
L'oeuvre de Ackerman ( elle se donna la mort à 65 ans) relève du pur cinéma d'auteur ( ses détracteurs qualifie même parfois son travail "d'intellectualisme ") et est constituée pour partie de documentaires et de films de fiction au contenu largement autobiographique.
" Les rendez-vous d'Anna" (1978) s'inscrit dans cette trajectoire inspiratrice. On y suit une cinéaste qui à l'occasion d'un voyage de présentation de son dernier film en Allemagne, fait la rencontre fortuite ou retrouve diverses connaissances.
La fin tragique de Ackerman, sa bipolarité éclairent évidemment " les rendez-vous..." de façon plus précise qu'au moment de sa sortie.
L'ambiance désespérée qui traverse l'ensemble des échanges et plus généralement du film lui-même, est finalement celui du mal de vivre de la cinéaste. On est vraiment ici à l'opposé du pur plaisir d'exister.
On comprend que même l'accomplissement artistique de la cinéaste, n'est pas en mesure de modifier profondément son regard sur l'existence.
Aurore Clément incarne a merveille ce personnage enfermé dans la solitude et dans une intériorité dépressive.
Sorti à la même période, le cinéma de Wim Wenders, ou l'errance joue un grand rôle, trouve des cousinages avec ce " les rendez-vous d'Anna".
En train de le visionner, 45 ans après sa sortie: que ce cinéma à mal vieilli, alors que les critiques de l'époque portaient aux nues C. Ackerman, on se demande aujourd'hui ce qui a bien pu leur plaire, rythme anémique, dialogues atones, rencontres à peine crédibles, plans sans fin ( le film pourrait faire 1/2 heure de moins sans problème). Ce cinéma intellectuelle des années 70 est maintenant insupportable. Aurore Clément est hiératique, sans émotions, impassible, comme tout les reste de la distribution d'ailleurs. Seuls qqes plans d'une symétrie impeccable peuvent accrocher, mais toujours longs, très longs....Trop!
Détruire la joie de vivre en quelques lenteurs et banalités : je lui en veux encore pour l'histoire qu'elle a donnée à Jeanne Dielman et qui va chercher l'ennui beaucoup trop loin pour moi. En revanche, dans *Les Rendez-vous d'Anna*, je vois ce qu'Akerman a voulu en faire.
J'ai toujours du mal à comprendre ce qui peut amener des discours si expressément vides à enthousiasmer le cinéphile – pourtant je passe chaque après-visionnage à chercher des excuses à tout ce que j'ai trouvé d'agaçant dans un film. Mais sauf ça, et à part citer la monotonie (qui me semble être un argument de néophyte pour justifier ma mauvaise expérience cinéma), je dois admettre que je ne sais pas quoi en dire de mal.
Dans les coulisses de la vie d'une réalisatrice, Anna, tout devient aussi gris que les gares qu'elle traverse et les chambres d'hôtel qu'elle s'efforce de remplir d'amours multiples et trop brèves. Des monologues la suivent comme des pages de romans arrachées. Déracinée, c'est effrayant mais elle ne donne pas l'air de se délivrer dans son art de cinéaste, auquel on se réfère à peine, comme s'il lui était extérieur. Rien ne l'émeut, ou elle ne le laisse pas voir. On l'accompagne en tant que tristes témoins d'une existence qui est le purgatoire de l'émotion et où tous les espoirs de vivre encore quelque chose de fort s'évaporent.
Trop long quand même, sans doute. Mais cette fois-ci je vois au moins où je suis en tort de percevoir ainsi le cinéma d'Akerman.
Trois jours de la vie d’Anna - partiellement autobiographiques - filmés en plans fixes parfaitement symétriques, lents et sous influence nouvelle vague (tonalités neutres, affirmations péremptoires). C’est un peu long vu qu’il ne se passe pas grand-chose (dans le train, on s’ennuie comme en vrai), mais il y a des scènes touchantes (l’instit allemand, les retrouvailles de la mère, « les amants d’un jour…») On a souvent l’impression d’éprouver assez justement les sensations de l’actrice.