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gimliamideselfes
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5,0
Publiée le 6 février 2010
Mais quel film, en une heure Bresson arrive à chambouler plus son spectateur que n'importe quel film actuel de 2h, une heure suffit à Bresson pour émouvoir, sans jamais forcer, sans tomber dans le mélodrame, d'une mise en scène tout à fait approprié, un jeu d'acteur froid, ce qui renforce une certaine impression de malaise. Vraiment un pur chef d'oeuvre. Comment ne peut pas pleurer devant ce film ? Bresson livre ici une sorte de critique de l'église rétrograde refusant de se remettre en question s'appuyant sur les textes du véritable procès, ce qui rend le tout encore plus authentique et confère à ce film une dimension supplémentaire. Ce noir et blanc sublime rend magnifiquement cette exécution. Terrible et poignant.
Un film d'une remarquable intelligence. L'ascétisme du cinéma de Bresson s'accorde parfaitement avec le sujet, mettant en valeur sans aucun effet dramatique ou visuel les paroles de Jeanne d'Arc lors de son procès. En choisissant de coller au plus près de la réalité des évênements Robert Bresson rend justice à un texte extraordinaire, à la fois simple et courageux, et surtout d'une modernité incroyable! On reste muet d'admiration devant l'évocation d'une personnalité aussi forte, aussi mûre pour son âge (19 ans!) et aussi lucide. Jeanne d'Arc ne semblait craindre ni la mort ni ses bourreaux, qu'elle ridiculisa même à de nombreuses reprises avec ses répliques pleines de mordant! La simplicité de la mise en scène et du jeu de Florence Delay apportent une touche de fraîcheur bienvenue au long métrage, contrebalançant l'horreur de la situation sans lui retirer aucune profondeur. «Le Procès de Jeanne d'Arc» est sans conteste l'un des plus grands films dédiés à la Pucelle d'Orléans, et l'un des meilleurs du cinéaste français. Incontournable. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
On est dans un film très austère où l'expression des comédiens est volontairement plat et où la mise en scène est (il faut bien le dire) inexistante sans doute pour mettre en valeur le texte authentique du procès historique. Mais bon on est quand même content que le film ne dure qu'une heure...
Mis à part le fait que l'histoire est déjà largement connue, la tourner avec les moyens utilisés cinquante ans avant vieillit le film. PLV : aux fans de Jeanne d'Arc
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4,0
Publiée le 27 octobre 2009
C'est en 1962 que le grand Robert Bresson rèalisa "Le procès de Jeanne d'Arc", film qui fut diversement accueilli par la critique, comme c'est d'ailleurs la règle pour toutes les oeuvres de cet auteur, dont les partis pris esthètiques peuvent aussi bien sèduire qu'irriter! Bresson refusa toute reconstitution historique, afin de rèaliser un film actuel! il y a de la part du cinèaste, un refus non seulement de reconstitution illusoire, mais aussi de toute notion se rattachant à l'histoire! Bresson crèe une ambiance "neutre"! Les vêtements rustiques et masculins de Jeanne, ainsi que ceux des prêtres et des prèlats, sont intemporels! Toute scène de foule est exclue! Les gros plans se rèduisent à montrer des personnages en buste! "Le procès de Jeanne d'Arc" est fait uniquement du procès et de la mort de Jeanne sur le bûcher! Ces cinq mois du procès sont d'une beautè remarquable! Quant à l'atmosphère ètrange du procès et au rayonnement dègagè par Florence Carrez, Bresson a su prèserver cette part de surnaturel qui est intimement lièe à ses actes et à ses paroles! Une oeuvre austère et esthètiquement belle...
Voici encore une oeuvre d'une beauté resplendissante, parmi les plus grandes de l'histoire du cinéma, un témoin de l'âge d'or de celui-ci. Tout entier basé sur le texte authentique de la minute du procès et du procès de réhabilitation, le film de Bresson, très court (62 minutes), procède d'un pari, celui de centrer toute l'attention du spectateur sur le seul verbe en élaguant impitoyablement tout ce qui pourrait la détourner des paroles de Jeanne et des ses juges. Pari tenu! «Le procès de Jeanne d'Arc» est un chef-d'oeuvre d'une rare puissance. Comme toujours chez le réalisateur, le dépouillement et l'austérité sont incroyables. Pourtant l'émotion gagne. Aucun spectacle (Bresson, c'est l'anti-Besson), aucun effet spécial, aucune image ni parole de trop, aucune emphase dans l'expression. La fascination grandissante du spectateur procède de la seule force des paroles, et de l'attitude, toute de noblesse, de Jeanne face à ses juges. Florence Carrez, qui incarne la pucelle, est parfaite de grandeur et de dignité. Il en va de même pour tous les autres acteurs qui sont, selon le principe de Bresson, tous des amateurs. Se présentera-t-il un jour un réalisateur pour oser reprendre le flambeau d'un cinéma aussi radical?
Le film en lui-même vaut plus que cela, mais le fait qu'il n'apporte rien au chef d'oeuvre de Dreyer et que la méthode Bresson ne soit pas adaptée ici à mes yeux le rend inutile. Pour Bresson, tout l'enjeu du procès tient dans les phrases prononcées. Pas d'intonation bien sûr, mais la nature de jeune paysanne de 19 ans ne transparaît jamais de cette Jeanne, les quelques scènes de pleurs n'y changeant rien. Là où Dreyer mettait au centre de son film la torture mentale subie par Jeanne et la foi dépouillée de cette dernière, inacceptable pour l'Eglise (thème cher à Dreyer, cf. Ordet), Bresson nous présente une Jeanne inébranlable, et sa défaillance au moment d'être brûlée n'est jamais compréhensible. Dans sa recherche de dépouillement et de rigueur, il a débarrassé son film de toute l'humanité que présente cet épisode historique, lui retirant son universalité. Toutefois, d'autres films de Bresson sont de pures merveilles.
Assez déçu. Déjà, la première chose que je regrette c'est qu'il y a un manque de « recontextualisation » historique. C'est peut être bête, mais j'aurais souhaité que les spectateurs soient remis dans le contexte de l'époque, et que l'histoire de Jeanne d'Arc soit rapidement résumée. Peut être que j'attache beaucoup d'importance à ça, car je fais des études d'Histoire, mais bon. Ensuite, je pense que c'est une bonne idée d'avoir repris les textes de Jeanne d'Arc, mais encore une fois l'idée de Bresson trouve toute sa limite. Je ne pense pas que toutes les « subtilités » des textes ne peuvent pas être comprises pour ceux qui n'ont pas étudié Jeanne d'Arc. En effet, les questions des juges ne sont pas au hasard. Pourquoi lui parle t-on de ce fameux arbre par exemple ? A moins que comme moi il ait pu étudier les textes du procès de Jeanne d'Arc, Bresson met à l'écart une grande majorité des spectateurs. Enfin, je dirai que je regrette également ce côté très austère que Bresson a donné à son film, avec notamment une interprétation très dure de Jeanne d'Arc. L'histoire ne m'a transmise aucune émotion quasiment, alors que l'histoire de la pucelle d'Orléans est quand même particulièrement émouvante au contraire.
Jeanne d'Arc par Bresson ou Jeanne d'Arc par Besson, un R différencie leurs noms mais tout les opposes dans leurs cinéma. Robert Bresson est un cinéaste de l'extrème, de l'extrème austérité et de la rigueur. Bresson tourne donc sa version en respectant à la lettre (!) les mots d'époque reportés par le procès de la Pucelle, il emploie comme dans tous ses films des acteurs amateurs, seul moyen pour que les comédiens ne surjouent pas leurs rôles selon le cinéaste. Soit. Après comme souvent pour les cinéastes atypiques, on aime ou on aime pas. Moi je n'aime pas. Pour moi l'approche de Bresson c'est comme lire l'histoire à travers un dictionnaire ou plutôt à travers un rapport dans ce cas, c'est froid et sans émotions (Bresson le revendique), ça rapporte les faits mais pas l'ambiance, c'est du cinéma de bureaucrate de droite, on pourrait parler aujourd'hui de cinéma à la Sarkozy, mais je dérape un peu... Bref, respecter un texte à la lettre par soucis d'authencité ne suffit pas pour rendre une fiction authentique (chose parfaitement impossible), le texte n'est pas tout! Avec le recule cela se voit dans le film de Bresson, le cinéaste a voulut en faire une Jeanne d'Arc moderne et elle l'était...mais en 1962, aujourd'hui elle ne l'est plus tant que ça.
Après Georges Méliès, Cecil B. De Mille, Carl Theodor Dreyer, Victor Fleming, Otto Preminger et avant Luc Besson (cherchez l'intrus !!!), Robert Bresson avait mis en scène sa version sur la "Pucelle d'Orléans" mais en ce concentrant uniquement sur son procès et son exécution. Contrairement à pour des oeuvres comme "Pickpocket" ou "Les Dames du Bois de Boulogne", le ton très austère habituel du cinéaste colle pas trop mal au sujet et à son ambiance même si le film au final est loin d'être aussi transcendant, et techniquement éblouissant, que son chef d'oeuvre "Un condamné à mort s'est échappé". Reste quelques grands moments d'intensité en dépit, ou grâce, à sa sobriété totale.
Cet intéressant film historique signé Robert Bresson se veut comme une reconstitution réaliste du procés de Jeanne D'Arc. Pour ce faire, le réalisateur a choisi de reprendre différents passages du procés verbal. Le résultat, bien que digne d'intérêt, n'est pas exempte de quelques répétitions et longueurs malgré la durée réduite (1h) de ce moyen métrage. Cependant, ne serait-ce que pour la prestation sans faute de Florence Carrez-Delay, "Le Procès de Jeanne d'Arc" vaut son coup d'oeil.
Reconstitution presque totale des réponses de Jeanne d'Arc au tribunal qui la condamna, le film de Bresson, en restant fidèle à l'Histoire, réalise dans la simplicité, jouant sur le son pour créer les ambiances intérieures et extérieures. Le casting restreint rejoint la doctrine du réalisateur : les acteurs ne sont pas professionnels. Le cadrage est froid et au minimum, créant le lien avec l'interrogatoire, du jeu question-réponse, sur la monotonie du procès ; une similitude me vient à l'esprit, celle de la manière dont est filmée la série Kaamelott ressemble fortement à celle du film de Bresson : tout réside dans les dialogues.
En une heure de procès pour condamner cette sainte canonisée bien après le temps de l'obscure inquisition. Blasphème, hérésie, damnation, des mots très catholiques avec solennité sans fausse note dans une mise en scène excellente. Désignant ce péché de sorcellerie païenne comme son crime à l'héroïne nationale, jetée en pâture par ses compatriotes traîtres collaborateurs envers l'ennemi-ami anglais. Brûler au bûcher telle fut inscrite dans les mémoires d'histoire partiellement authentique, fait forte impression toute en émotion. Une tragédie des condamnés systématiques, surtout aucun état d'âme de pitié pour sa fille la plus dévouée des croyantes. L'intolérance d'une église partiale sans concession et essentiellement homogène, ne se fît qu'au préjugé de son impureté souillée, usant de la torture moyenâgeuse pour lui soutirer des aveux fatalistes.
Une oeuvre courte et magnifique où le cinéaste s'attache aux faits historiques, loin de toute dramatisation. Jeanne est admirablement interprétée par Florence Delay. Les décors, minimalistes, ajoutent au sentiment d'oppression ressenti par l'héroïne, tout comme les cris de la foule, que jamais l'on nous montre.