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titusdu59
71 abonnés
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5,0
Publiée le 2 juin 2011
"L'enfant sauvage" est un film beaucoup plus intelligent qu'il n'y parait. Ne sommes-nous finalement pas plus que des animaux instruits? La science ne va-t-elle pas souvent au-delà d'une éthique propre afin de pouvoir découvrir à tout prix, même bafouer les droits d'un être humain, d'un être vivant? Y avons-nous vraiment gagné à devenir penseurs et intelligents? Autant de problématiques sont traitées plus ou moins explicitement dans cette fable à la fois scientifique et philosophique. Mais sans pour autant que l'ensemble devienne racoleur, démonstratif, intellectualisant, lourd ou forcément pessimiste. Car "L'enfant sauvage" est avant tout un film pudique, sobre et discret. Les sujets y sont abordés sérieusement, mais de façon très subtile, à ce point même que l'histoire centrale, sous forme de biopic, peut bien être suivie d'un point de vue plus simple. Cela est-il préférable? D'un premier abord, oui. Car là où l'on va comprendre ou s'interroger sur son raisonnement avec du recul, on va plutôt se préoccuper de son ton tragique (mais pas apitoyant) sur le moment, appuyé par une mise en scène magnifique, une photographie géniale, et une musique parfaitement adaptée. Merci Monsieur Truffaut pour ce chef-d'œuvre unique.
Probablement marquant lors de sa sortie,L'enfant sauvage reste et demeurera une oeuvre majeure de socialisation,grâce notemment au très bon soins de Francois Truffaut,omniprésent devant et derrière la caméra. Ne s'aventurant pas vers une intrigue pour le moins poussée,ce qui n'était surement pas son objectif primaire,la simplicité laisse place à la passion commune morale simplement abordée de manière émouvant et attachante.
En 1969, François Truffaut signe "L'Enfant Sauvage": un prémisse du "Elephant man" de Lynch. Malheureusement l'histoire de cet enfant sauvage est plate, sans action, sans saveur et mal dirigée. C'est un film qui comptabilise les longueurs sans jamais être bouleversant, sans jamais jouer avec nos émotions. Le film est sauvé par son enfant sauvage, alias Jean-Pierre Cargol qui signe ici un rôle puissant et par la musique de Antoine Duhamel. Le film peine à convaincre son spectateur qui ne reste que un homme passif de son propre ennui. Un échec pour un des maîtres du cinéma, bien loin, de son mémorable "les quatre cents coups" !
Film dur et sans concession sur le passage de l'état dit sauvage à l'état dit civilisé. Il démontre que l'écart entre les deux est imprécise et que le sauvage n'est parfois pas celui qu'on croit !
Je dois reconnaître que le début ne m'a pas séduit, mais très rapidement mon opinion a changé. Dès que le docteur Itard emmène l'enfant chez lui pour tenter de lui donner une éducation ce film devient très intéressant. Ce docteur tentera par plusieurs astuces d'éduquer son patient, allant même jusqu'à le punir volontairement pour voir sa réaction et s'il montre des signes d'intelligence. Ce que j'ai regretté, c'est la durée trop courte de ce film qui aurait pu durer bien plus longtemps pour une telle histoire, on pourra regretter aussi le manque d'explication sur l'avenir de l'enfant (il décédera vers les 40 ans, ayant habité avec sa mère adoptive toute sa vie). La fin reste quand même réussi, l'enfant ayant fugué rentre chez lui et ainsi montre définitivement qu'il n'est plus un animal, mais bien un homme.
Une histoire à la fois simpliste (un médecin parisien recueille avec sa gouvernante un jeune enfant abandonné ayant vécu dans les bois) et profond. François Truffaut non seulement par sa mise en scène prouve qu'il est un grand réalisateur mais aussi un grand acteur en étant devant la caméra. On suit minutieusement et pas à pas cette lente et dure éducation de cet enfant sauvage , très bien joué (et non surjoué ce qui est dur à faire) par Jean Pierre Cargol. Basé sur une histoire vraie, il est difficile de ne pas s'attacher à ce fabuleux récit. Toute l'émotion et chaque sentiment du bambin est ressentie chez le spectateur , et c'est idem pour le Docteur Itard, on se prend de compassion pour son travail très dur. Ce film,dernier de la trilogie de Truffaut sur l'enfance, apparaît ici comme une véritable thèse sur la moralité. Alors que Lynch avec son "Elephant Man" décriait la société envers l'apparence, Truffaut fait de même avec l'intelligence. Je regretterais toutefois la durée trop courte du film , 1h20, où la fin réussie ou non , de l'éducation de l'enfant ne sera pas développée.
Un des meilleurs films de François TRUFFAUT avec Les 400 coups et L'argent de poche. Il a eu raison de le tourner en noir et blanc ce qui lui donne un aspect esthéthique qu'il n'aurait pas eu en couleur. Lui-même interprête ITTARD, le psychiatre- à l'époque, on disait aliéniste- avec bon sens et humanité. Ainsi, il gardera Victor chez lui et l'élévera comme son propre enfant au lieu de l'envoyer à l'asile, lui permettant d'être aimé et traité comme tout autre enfant dans une famille normale. Les acteurs adultes jouent très bien leurs rôles mais le plus extraordinaire est le petit Jean-Pierre CARGOL, petit Gitan déniché dans les rues de Montpellier qui interprête de façon émouvante sans être larmoyante Victor. Pourtant, ça ne devait pas être un rôle facile et c'était son premier film mais, malgré cela, il a crevé l'écran et tourné au moins un autre film après. Ce film, je l'ai enregistré en DVD et je vous conseille de l'acheter s'il existe dans le commerce. Je me souviens de l'avoir vu dans un cinéma d'Art et d'Essai quelques années après sa sortie et il m'avait alors à l'époque beaucoup touché et secoué. Vous aussi sans aucun doute ? Quoi qu'il en soit, j'ai et j'aurai toujours plaisir à le revoir une fois de temps en temps et je lui décerne les 4 étoiles qu'il mérite. C'est vraiment une oeuvre d'art qu'il convient de découvrir et de partager avec vôtre famille et vos amis. Faites-le ! vous ne le regretterez pas, bien au contraire !
« Le film « L’enfant sauvage » est une triste histoire vraie, d’un enfant capturé, marchant à quatre pattes comme un animal, par des paysans en été 1788 dans la forêt d’Aveyron ... Le réalisateur s’est inspiré des mémoires du Docteur Itard publié au début du XIXe siècle. Il joue également le rôle de ce docteur qui tente de ramener Victor, l’enfant abandonné, dans la forêt depuis des années, loin de la civilisation humaine. Il tente de l’éduquer. Entre le Docteur Itard et Victor, il y a une sorte de de relation père-fils. Il s’acharne sur son oralisation pour favoriser la communication et la relation avec les autres mais ses méthodes d’apprentissage sont dures, rigides voire cruelles ! Elles me révoltent ... On imagine bien la souffrance silencieuse de Victor vivant avec la peur des punitions ! Même s’il reconnaît que ses actions sont dures, Itard reste impassible face à leurs émotions ! Poignant, çe film ! L’évolution de l’enfant Victor est touchante ... qu’il s’agisse de développer ses émotions et ses sentiments et d’acquérir quelques gestes pour communiquer et surtout pour satisfaire ses besoins ... Selon le Docteur Itard, il doit absolument apprendre à parler, à discriminer les sons ... mais la question se pose : Est-il heureux ? Est-il épanoui ? Le scénario de ce film est bien construit, intéressant ! Fascinant ! Difficile à ne pas s’attacher à ce récit ! La scène où Victor regarde une bougie, est sublime ! Dans ce film, on a pu reconnaître un bâtiment : INJS, institut national des jeunes sourds à Paris ! Ça m’a fait drôle d’imaginer l’INJS à l’époque de la fin du 18ème siècle !
Un seul regret, c’est que le film soit court, seulement 1h20 ... il me laisse sur ma faim sur le devenir de Victor. C’est grâce à Google qu’on peut connaître ce qu’il devient, s’il sera intégré dans la société, s’il sera heureux : « L’apprentissage du langage est un échec. Victor avait des balancements typiques des jeunes autistes. Il finira par balbutier quelques mots, il ne parlera jamais. Il utilise quelques objets. Il reste totalement inadapté sur le plan social et sexuel. Plusieurs années s’écoulent. Victor devient un adolescent solitaire, pratiquement livré à lui-même dans un établissement de sourd-muets. Une femme Guerin s’occupe de lui dans les bâtisses délabrées d’un couvent abandonné où il vivra pendant 17 ans ». Victor meurt au début de l’hiver 1928, complètement oublié et sans avoir prononcé un mot. Son corps est jeté à la fosse commune. Eh bien, voilà la fin bien tragique qui suscite en moi un sentiment d’injustice ! Révoltant ! »
Les trois préados que nous avions à la maison sont restés devant l'écran sans problème (c'une histoire vraie?) mais n'ont pas aimé la fin ouverte (et passez optimiste à leur gout?), et moyennement apprécié les tests cyniques du docteur Truffaut. Didactique mais à titre personnel son jeu d'acteur m'exaspère . TV février 2021
Avec Les Mistons et Les Quatre Cents Coups, François Truffaut avait déjà pu montrer son intérêt pour la thématique de l’enfance. Dix ans après son premier long-métrage, le réalisateur (qui tient également son premier rôle important) choisit de revenir à celle-ci en évoquant un cas plus complexe, celui de Victor de l’Aveyron. L’Enfant sauvage traitant une histoire vraie (bien que condensant grandement la durée de l’action), Truffaut choisit d’adopter une forme assez documentaire en rythmant les séquences par la voix-off du Docteur Itard lisant son journal de travail. Malgré cet aspect, le cinéaste laisse transparaître son amour des personnages et en particulier des enfants. Une fois de plus chez lui, l’humanisme traverse tout le film sans pour autant entraîner une forme négligée. En effet, Néstor Almendros offre un superbe noir et blanc (en particulier dans les scènes de forêt) et Truffaut choisit régulièrement de conclure ses séquences par des fermetures au noir, type de transition tombé un peu en désuétude (excepté par la Nouvelle Vague et les cinéastes inspirés par celles-ci) depuis le passage du cinéma au parlant. La forme proche de la description scientifique pourra peut-être un peu éloigner des spectateurs assez jeunes mais ne devrait pas empêcher un public plus adulte d’être très intéressé par ce récit qui peut un peu préfigurer l’Elephant man de David Lynch. Truffaut était un réalisateur plein d’humanité et L’Enfant sauvage le prouve une nouvelle fois en étant un très beau film.
Ce film qui nous retrace l'histoire de Victor de l'Aveyron par Truffaut est un excellent film pour faire réfléchir sur l'inné et l'acquis. Si l'on pense aujourd'hui que cet enfant avait un handicap à la naissance d'où son abandon par ses parents, à l'époque et dans le film, il n'en est rien. Aussi assiste-t-on à une réelle entreprise pour tenter d'humaniser le garçon de la part d'un jeune médecin. C'est un film poignant par de nombreux aspects.
Hyper intéressant c'est plus un essai cinématographique qu'un film pour moi. Le fond est passionnant par contre je n'ai pas compris le choix du noir et blanc. Pas d'une grande mise en scène, le gamin qui joue Victor, l'enfant sauvage, joue par contre de façon super crédible.
Consignée par un certain Docteur Itard (interprété par françois Truffaut en personne), l'histoire extraordinaire de l'enfant sauvage, ce jeune garçon découvert à l'état animal dans la campagne aveyronnaise, ne pouvait que toucher un cinéaste dont on connait l'intérêt pour les choses de l'enfance. Sous la forme de tableaux chronologiques, Truffaut met en scène le processus de rééducation de l'enfant, prénommé Victor, diverses expériences méthodiques -selon les connaissances et les moyens de l'époque, 1798- où on peut constater la progressions sociale et intellectuelle de Victor. Du reste, la sobriété de la réalisation, son dépouillement, s'opposant à une quelconque manière romanesque, et qu'on mesure à la modestie de la reconstitution d'époque, et la sensibilité de Truffaut permettent de dépasser le simple anecdotisme. le film invoque, de façon plus large, ce mystérieux mécanisme de l'éveil à la connaissance chez l'enfant, de la formation de son intelligence. Moins fort dramatiquement, moins riche en terme d'interprétation qu'un film comme "Miracle en Alabama" d'Arthur Penn, au sujet analogue, "L'enfant sauvage" séduit cependant par la délicatesse et l'humanisme de son auteur.