Apocalypse After
J'avais pas encore vu Voyage au bout de l'enfer, c'est dorénavant chose faite, et effectivement, sa réputation ni ses multiples distinctions sont totalement mérités, car c'est tout simplement un chef d'oeuvre. La performance des acteurs/actrices sont fabuleuses, et même si je suis content que Christopher Walken ait eu un oscar pour son rôle, que De Niro ne l'ait pas eu me fait vraiment mal au coeur. De plus, ce n'est pas juste un film de guerre classique, le film montre surtout l'impact de la guerre sur les gens, certains y laissent leur vie, d'autres leurs corps (Steven), d'autres leur personnalité (Mick) et d'autres y restent tout court (Nick). Le rapport entre la guerre et la chasse à bien évidemment un sens, c'est pour cela que le titre original fait directement référence à ça, contrairement au titre français qui bien que très cool, retire ce sens premier. Mick arrive à chasser avant le Vietnam, et donc à tuer, mais il n'y arrive plus quand il y a trop goûté. On suit donc la vie d'un homme avant, pendant et après la guerre, pour voir comment il était, ce qu'il est après et pourquoi il l'est. Le film dure trois heures, et il pourrait presque être chapitré, première heure : avant la guerre, deuxième heure : la guerre, troisième heure : après la guerre. Dans cette dernière heure on passe par plusieurs étapes, d'abord celle de l'homme qui ne peut pas retourner à son ancienne vie, puis celui qui tente comme il peut de renouer avec ses amis, celle dont il était amoureux, et enfin il cherche vraiment à renouer avec son passé, en allant chercher ceux avec qui il a fait la guerre, pour qu'ils puissent se reconstruire ensemble. A vrai dire cette dernière heure a à mon goût quelques longueurs, même si l'ensemble passe vraiment bien malgré sa durée.
Le film a aussi remporter des oscars pour sa technique, ce qu'il mérite également, car la photographie est très soignée, les passages de chasse sont très poétiques et offrent un plan fabuleux où Mick est de dos, en haut d'une colline, il se reflète dans le lac au sol et au loin on voit les montagnes, magnifique. Il y a un gros travail des plans séquences fixes et des panoramiques, je retiendrais surtout la séquence où ils s'amusent à abandonner un de leur amis au bord de la route, qui fonctionne de part sa durée et son humour. En parlant de l'humour, je ne m'attendais pas à rire autant, car le film est très drôle dans sa première heure. Je ne m'attendais pas non plus à une si bonne musique, qui reste vraiment en tête.
La roulette russe a une place très importante dans ce film, et c'est très ingénieux car la tension fonctionne parfaitement, car on sait que le personnage principal à tout de même une chance sur six de mourir, et même une chance sur trois à un moment. C'est aussi intéressant d'en parler car je ne sais pas si sa pratique était aussi courante que dans le film, car si c'est le cas ça n'a il me semble jamais été abordé dans un film de guerre.
Mention spéciale à ma scène préférée du film, le moment où j'ai su que le film avait gagné, c'est la scène où l'un des membres de leur bande joue du piano, de part son montage et sa technique, je trouve cette scène incroyable, d'une poésie et d'une douceur, on filme le visage de chacun, apaisé, alors qu'ils étaient tous bruyants et bourrés, ils se calment tous pour écouter leur amis jouer du piano, d'une beauté et d'une simplicité à couper le souffle. Ce mouvement de caméra qui passe de visage en visage, puis, un cut, nous voilà au Vietnam, c'est littéralement le calme avant la tempête.
En tout cas si comme moi vous n'aviez pas vu ce film, voyez le de toute urgence.