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    Voyage au bout de l'enfer
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    4,4
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    656 critiques spectateurs

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    Sébastien Rld
    Sébastien Rld

    24 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 mai 2022
    3 amis d'origine Lituanienne, Mike, Nick et Steven (Robert De Niro, Christopher Walken et John Savage) décident de s'engager pour la guerre du Vietnam. Ils sont sidérurgistes à Clairton, une ville pauvre de Pennsylvanie. Le film débute par le mariage de Steven avec Angela. Elle est enceinte de quelqu'un d'autre mais Steven s'en moque, il l'aime et assumera l'enfant. C'est un mariage pauvre, dans un bar au bord de la route, on se saoule à la bière. Le ton est donné, on comprend que ce mariage, c'est aussi la fête du départ pour la guerre. Cimino nous montre crument à travers l'origine sociale des protagonistes, que l'armée américaine était avant tout composée de jeunes gens pauvres, peu instruits et issus des communautés noires ou immigrées. Au petit matin, alors que Steven et Angela se sont retirés, Mike et Nick, accompagnés par d'autres amis, partent pour la chasse au daim. Dans ce grand moment de lyrisme cinématographique, on apprend à mieux cerner les caractère de Mike, tétu, meneur, intransigeant et de Nick qui admire son ami en qui il a toute confiance. Puis d'un coup, nous sommes plongés dans l'horreur, on retrouve deux ans plus tard les 3 amis, enfermés dans une geôle de bambous immergée dans une rivière boueuse. Prisonniers, ils servent de jouets aux Viet Cong qui les obligent à participer à des tournois de roulette Russe et parient sur le survivant. De cette torture atroce, Mike va entrevoir une porte de sortie. Il convainc Nick et les geôlier de corser le jeu et d'introduire 3 balles dans le barillet. La chance veut que les deux amis survivent aux trois premiers coups, ils ont donc entre les mains un revolver à moitié chargé et peuvent abattre leurs ennemis et s'enfuient en récupérant Steven qui croupissait dans la boue. Ils se laissent dériver dans le fleuve et seront séparés dans l'évasion. D'abord, Nick sera récupéré par un hélicoptère, les autres continueront de dériver, Steven va se briser les deux jambes mais la pugnacité de Mike va le sauver. De retour à Saïgon, Mike séparé des ses amis tente de retrouver Nick. Ce dernier, traumatisé a sombré dans l'opium et participe à des tournois clandestins de roulette Russe. Démobilisé, de retour à Clairton, Mike peine à retrouvé sa vie d'avant. Il apprend que Steven, amputé des deux jambes, végète dans un centre de rééducation. En allant lui rendre visite, Steven lui apprend qu'il reçoit régulièrement de fortes sommes d'argent du Vietnam. Il semblerait que ce soit Nick qui les envoie et on comprend que le fils illégitime d'Angela est de lui. Mike décide de ramener son ami au pays et retourne à Saïgon pour le trouver. Nick passe ses nuits dans un tripot clandestin où il joue sa vie à la roulette Russe. C'est une véritable star, mais pour l'approcher et lui parler, Mike va devoir l'affronter. S'ensuit l'une des scènes les plus bouleversante et iconique du cinéma. C Walken, habité par son rôle, bandeau autour de la tête et De Niro qui tente de le récupérer au fin fond des abysses.
    Pour son deuxième film, Cimino entre dans la légende avec cette tragédie en trois actes, portée par des acteurs merveilleux. C'est aussi le dernier film du regretté John Cazale, l'un des tout meilleur acteur de sa génération.
    Timy Pinot
    Timy Pinot

    12 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 février 2022
    C’est peut être le meilleur film qu’il m’ait été de donnée de voir sur la guerre du Vietnam car le réalisateur Michael Cimino arrive a nous faire comprendre comment cette guerre a traumatisé l’Amérique ses soldats et ses habitants on voit la violence et la cruauté de cette guerre on est vraiment embarqué dans le film on a l’impression d’être avec les soldats et deux scène m’ont particulièrement marqué a vie par leur violence. Le film est aussi excellent car les acteurs leurs interprétation est magistrale en premier Robert de Niro livre une de ses performance on est très attachés a lui du début jusqu'à la fin du film on voit son évolution marqués par la guerre et le traumatisme, John Savage qui livre sa meilleur performance on a l’impression qu’il a vraiment fait cette guerre son interprétation est parfaite rien ne dépasse jamais dans le sur jeu ou le sous jeux il est toujours parfait la dernière scène du film avec lui est magistrale l’une des plus incroyable que j’ai vu de ma vie. Et même si je n’en parle pas l’interprétation de John Cazale pour son dernier film est très bien. Même si la durer du film peut effrayer 3h 3m je peux vous assurez que vous ne vous ennuierez pas, c’est un film marquant a vie.
    AdriBrody
    AdriBrody

    9 abonnés 621 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 décembre 2021
    Voyage au bout de l'enfer, non pas un film de guerre, mais un film sur l'après-guerre du Vietnam, encore plus traumatisante pour les Américains que la Seconde Guerre Mondiale. Et si ce traumatisme est parfaitement retranscrit, que De Niro fait du De Niro comme il en a l'habitude et que Walken livre un bonne prestation, ce film est frustrant. Frustrant car il n'y a que 20 minutes à peine de consacré à la guerre, sur 3 heures, ça paraît faible. Frustrant car le lancement est diablement long. Une heure de présentation des personnages, c'en devient lassant. Frustrant car la roulette russe est une scène magistrale, remplie d'émotions et de suspens. Frustrant car ce film a tout pour être un immense film, mais son rythme lent, sa durée trop longue et des péripéties souvent inutiles viennent faire perdre à ce film ce côté chef-d'oeuvresque qu'il aurait pu avoir. Mais au vu des critiques, c'est probablement moi qui suis passé à côté.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 12 août 2021
    Énième film traitent du sujet : Viêt-nam, Michael Cimino y traite les conséquences psychologiques de la guerre. Avec une mise en scène sobre et un scénario remarquable, « Voyage au bout de l’enfer » met en évidence avec fluidité le développement psychologique des différents personnages. Le duo Robert de Niro-Christopher Walken incarne l’amour, la peur et le doute sur différents degrés d’intensité avec une force indescriptible. Un véritable choc cinématographique, malgré des longueurs.
    GéDéon
    GéDéon

    86 abonnés 514 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 janvier 2023
    On peut éprouver un avis mitigé pour cette œuvre de Michael Cimino qui possède une profondeur psychologique incroyable mais présente également quelques longueurs exaspérantes (la séquence du mariage notamment). Premier film de toute l’Histoire du cinéma à aborder le sujet de la guerre du Vietnam, et particulièrement les dégâts psychiques causés sur les soldats, il possède un casting cinq étoiles avec Meryl Streep, Robert De Niro, John Savage, Christopher Walken et John Cazale (dont c’est la dernière apparition sur grand écran avant son tragique décès). Le scénario se décline en trois temps : l’avant, le pendant et le retour du conflit. Si les deux derniers actes sont particulièrement réussis avec des scènes éprouvantes (le supplice de la roulette russe) ou bien l’analyse des profondes blessures morales de ces combattants, c’est finalement la mise en place du scénario qui, s’étirant en longueur, finit par user. Bref, ce long-métrage lauréat de l’Oscar du meilleur film en 1979, demeure néanmoins incontournable.
    Moulineaux de Montesson
    Moulineaux de Montesson

    7 abonnés 29 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 14 juillet 2021
    Même s'ils chantent bien et s'il essaye d'être une bande d'amis, à par boire et jouer à la roulette russe on s'ennuie grave dans ce filme au scénario incompréhensible.
    Catherine C.
    Catherine C.

    7 abonnés 199 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 juillet 2021
    A mon avis le meilleur film sur la guerre du Vietnam mais d’une dureté absolue. Le rêve de 5 copains qui s’évanouit quand ils se retrouvent dans la jungle, torturés par les viets, cherchant par tous les moyens à sauver leurs peaux. Une fois la guerre finie, de retour de l’enfer, on espère, on croit qu’ils vont pouvoir retrouver leurs vies d’avant. Mais c’est impossible. Quand on est allé au bout de l’enfer, on y reste. Quand on a frôlé la mort de si près, que représente la vie d’avant. L’un d’eux est resté sur place et joue à la roulette russe. La mort, tu ne m’as pas eu au combat, m’auras-tu au jeu ? Robert de Niro et Christopher Walken sont absolument parfaits. Quant à la fin du film il faut bien s’accrocher, je vous l’affirme. On n’en sort pas indemne.
    Juveee
    Juveee

    9 abonnés 29 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 juin 2021
    Je sais que pour beaucoup de gens ce film est considéré comme un chef d'œuvre absolu et bien malgré les très grandes performances d'acteurs de De Niro et Walken ce film n'a pas réussi à me captiver même si je peux tout à fait comprendre que pour beaucoup de gens c'est un très grand film. Pour ma part j'ai trouvé le film ennuyeux surtout la première heure à été très dur à regarder presque pas de dialogue j'ai même faillit zapper de plus le film dure 3h00 sa ma semblé une éternité à le regarder. Le seul moment où le film a réussis à me captivité c'est la scène de la roulette russe au Vietnam j'ai trouvé cette scène très forte et très réaliste avec une prestation de De Niro comme on aime. Pour ma part ce n'est pas un chef d'œuvre mais c'est pas non plus un navet à voir quand même une fois si vous êtes fan de De Niro comme moi.
    Calmos69
    Calmos69

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 mai 2021
    Le film sur le Vietnam et la guerre en général. Je ne sais pas si Cimino a été en extase devant "la guerre " d'Otto Dix avant a réalisation; mais pour moi Voyage au bout de l'Enfer est la version cinematographique de ce chef d'oeuvre. Le tryptique le plus réussi du cinéma. Acteurs au top. Difficile de départager De Niro et Walken
    Pour compléter les critiques précédentes. Mention spéciale pour la scène avec nos 5 amis sur le solo de piano avant le carnage. Je ne m'en lasserai jamais. La 1ere partie souvent décriée est la plus intéressante du point de vue de la sociologie de cette Amérique des ouvriers partie au Vietnam comme un devoir avec la certitude d'avoir raison et déjà cette peur de ne pas en revenir entier. La courte partie sur la guerre suffit à elle même. Quelle efficacité en moins de 40 mn !!!! Je ne connais pas d'équivalent au cinéma. La dernière est la plus innovante concernant le Vietnam. En 1978, elle parle à cette Amérique traumatisée quelques années avant le retour triomphaliste de la vague neo conservatrice et libérale. Cimino est arrivé juste à temps pour nous montrer "sa" guerre du Vietnam. En 1985 ce film ne serait pas sorti. Maudit ou pas.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    134 abonnés 1 625 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 mars 2021
    Pour qui veut voir un film sur la guerre du Vietnam, 4 figurent au panthéon cinématographique et ont fini par se révéler incontournables : celui-ci auquel il convient d’ajouter : « Apocalypse Now », « Full Metal Jacket », « Platoon ».
    La critique Benoit Smith dans Critikat reflète particulièrement mon point de vue sur ce film. Frappé bien entendu par la force de certaines séquences d’une force incroyable et du propos sur l’absurdité de la guerre faisant des jeunes de famille populaire de la chair à canons ; je n’en demeure pas moins circonspect devant une partialité choquante visant à attiser la fibre patriotique du public américain.
    « The Deer Hunter (titre plus pertinent que Voyage au bout de l’enfer sur le propos du film, nous y reviendrons) est un film impressionnant, c’est certain. Il fascine par son ambition d’ampleur (trois heures) permettant de prendre son temps et d’embrasser le plus possible ; par ses basculements entre intimisme délicat et grandiloquence brutale, entre visions quasi documentaires et grand spectacle ; par sa volonté, surtout, de déborder de son cadre le plus évident (la guerre) pour atteindre une dimension plus large. Car The Deer Hunter a le point commun avec Apocalypse Now, quoique sur un mode très différent, de rebondir sur un contexte encore brûlant à son époque (la guerre du Vietnam à peine finie, douloureuse et vaine) pour essayer de transcender ce traumatisme immédiat, de viser au-delà. C’étaient des auteurs hollywoodiens[1] s’emparant de l’histoire américaine en train de s’écrire pour en tirer une expression artistique sur la guerre en général, mais surtout sur la déraison dont elle témoigne et qu’elle attise, sur l’humanité perdant ses illusions à travers elle ; et ce contexte – historique, politique et artistique – a évidemment contribué à l’aura qui entoure encore ces films aujourd’hui. C’est pourquoi les revoir quarante ans ou plus après leur sortie – en l’occurrence le film de Michael Cimino – n’a rien d’anecdotique, ne doit surtout pas se résumer à une déférence coutumière envers des « classiques » communément admis. La distance vis-à-vis du contexte initial devrait inciter à y poser un regard neuf et libre d’affects, à remettre certaines pendules à l’heure, à réajuster la plaque « chef d’œuvre » un peu poussiéreuse que la cinéphilie à travers les années a fini par leur apposer, une cinéphilie où, c’est bien connu, la fascination le dispute à l’esprit critique.
    The Deer Hunter est un drame en trois actes signifiant l’avant, le pendant (la guerre) et l’après aux yeux des Américains. Premier acte : la petite ville industrielle de Clairton (Pennsylvanie), où vit une forte population de descendants de l’immigration russe, s’apprête à voir trois de ses jeunes citoyens partir combattre au Vietnam. Sans manifester plus de crainte que nécessaire sur leurs chances de revenir vivants, les trois amis et la bande dont ils font partie vivent leurs derniers moments d’insouciance, assistant au mariage de l’un d’eux et au bal qui s’ensuit, se délassant au bar et au billard, crapahutant dans les montagnes pour chasser le cerf. Deuxième acte : plongée sans transition dans la barbarie de la guerre. Faits prisonniers ensemble et maltraités, les trois hommes de Clairton s’évadent à la faveur d’un jeu cruel auquel les livrent leurs geôliers (la fameuse roulette russe qui fit tant scandale au festival de Berlin de 1979 où le film fut présenté, sur fond de vraisemblance historique… et de guerre froide), et cherchent le chemin du retour à travers un Vietnam en proie au chaos et à la déchéance. Troisième acte : tentative de se réintégrer dans l’Amérique connue et aimée, de retrouver la confiance perdue – tentative illusoire, vaine d’emblée pour certains.
    On le voit : c’est une certaine image des États-Unis que Cimino vise en s’appuyant sur le traumatisme du Vietnam – une Amérique qui, en s’impliquant là-bas, y aurait laissé son innocence. Filmée en extérieurs avec la lumière soignée de Vilmos Zsigmond, appuyée par les passages musicaux lyriques de Stanley Myers, c’est une Amérique de l’intérieur, ouvrière et croyante, captée avec un souci de réalisme, mais néanmoins idéalisée, vue comme une nation de grands enfants qui n’auraient pas eu vraiment conscience de ce dans quoi ils s’engageaient. Il faut porter au crédit de Cimino que le portrait de la communauté américaine n’est pas si simpliste que cela. Dans ce film comme dans la plupart des autres depuis Le Canardeur, le cinéaste s’attache à l’idée d’une Amérique construite de matériaux divers, de pièces rapportées et de racines oubliées d’avant la colonisation, et unie seulement par la croyance en l’idée d’une appartenance. Faisant fi de la mentalité WASP, on peut faire honneur à ses racines étrangères et se déclarer fermement américain (comme Nikanor « Nick » Chevotarevich – joué par Christopher Walken – face à un médecin militaire). Les scènes les plus réussies de The Deer Hunter restent d’ailleurs les scènes communautaires (tout le passage du mariage et du bal, ou la scène finale du repas), où les diverses nuances de personnalités, d’environnements familiaux, etc. constituent un portrait collectif à la fois uniforme et polyphonique.
    Reste que cette uniformité selon une idée au fond assez réductrice gêne un peu aux entournures. De même, le contraste entre le réalisme fidèle des scènes américaines et les flambées de grandiloquence dans la violence de scènes de guerre plus proches du fantasme, au milieu du film, incite à s’interroger sur les raisons profondes de cette césure. L’idée de la perte de l’innocence se révèle assez pernicieuse, d’abord parce qu’elle suppose que celui qui en est le sujet était auparavant innocent, ou du moins pardonnable, ensuite – dans ce cas précis – parce que la perte d’innocence est avant tout le fait de l’autre, de l’ennemi rencontré à mi-parcours. Le traumatisme qui marque les personnages – et par extension la nation – n’est pas exactement celui de la guerre dans son ensemble, Cimino choisissant de ne montrer que celui des horreurs que l’ennemi leur a infligées ou les a forcées à faire. Les actes les plus barbares visibles à l’écran sont ceux commis ou imposés par les Vietcongs, comme le jeu de la roulette russe par exemple, tandis qu’un soldat américain – Mike Vronsky, joué par Robert De Niro – grillant un ennemi au lance-flammes choque moins puisqu’il ne fait que leur répliquer. Et quand Nick (Walken) se voit condamné à répéter encore et encore le geste traumatique de la roulette russe, contre de l’argent, jusqu’à ce que mort s’ensuive, c’est sous les regards impavides ou exaltés de ce même peuple vietnamien décidément inaccessible et antipathique. Si Cimino s’étend sur le traumatisme de la guerre sur la population américaine avec une pudeur et une empathie touchantes, on ne peut s’empêcher de voir dans les marges une certaine étroitesse d’esprit – notamment dans sa façon de rejeter les responsabilités sur l’étranger. Son portrait de la fragilité se montre paradoxalement rassurant envers son public américain : il n’inclut pas la culpabilité, qu’il attribue aux autres.
    On l’a déjà écrit, les scènes qui touchent le plus juste sont les scènes communautaires; les scènes les plus resserrées sur les individus sont, elles, plus à prendre avec des pincettes. Ce sont elles, en effet, qui signifient le point de vue majoritaire suivi par The Deer Hunter, en se concentrant sur un personnage en particulier: Mike (De Niro), le « chasseur de cerf » du titre, qui se détache assez du tableau commun pour que le film nous incite à suivre son regard. Avec sa discipline de vie ferme – sans être rigide – qui le place à l’écart voire au-dessus de l’insouciance ambiante (quitte à stigmatiser celle-ci pour une histoire de paire de bottes oubliées pour la chasse), Mike est sans doute la seule nuance sensible dans le portrait un peu angélique d’une innocence collective perdue, car il arbore d’emblée l’attitude de l’individu conscient de la dureté du monde, capable d’envisager les coups durs et préparé à y répondre. De ce fait, son statut dans le récit est quelque peu ambigu, et le fait que Cimino en fasse le héros effectif de The Deer Hunter s’avère tout sauf anodin. Seul de sa bande, Mike aura la volonté de survivre à l’enfer du Vietnam, le courage d’affronter même la cruauté du jeu des bourreaux et d’en sortir, là où ses camarades s’effondreront ou s’accrocheront en le suivant, déchéance dont il ne sera que l’observateur. Lui seul reviendra dans sa communauté avec son uniforme sur le dos, s’affichant comme celui qui « a été là-bas » et l’assume quand les autres sont restés à l’arrière ou se replient sur leurs stigmates. Lui seul, physiquement intact et encaissant ses blessures les plus secrètes comme une prise de conscience supplémentaire plus que comme un vrai traumatisme (son attitude vis-à-vis des armes), montrera un visage de résilience et de solidité face à l’horreur, la douleur et l’échec, assurant que quoi qu’il arrive, l’idée dont il porte l’uniforme – l’idée nationale – restera debout. Là encore, ce choix de point de vue s’avère opportunément rassurant pour le premier public visé, jusque dans la scène de repas finale où, certes sans emphase et dans une intimité endolorie, on se raccroche à l’idéal national et où Linda (Meryl Streep), la jeune femme aimée par Mike et Nick, accepte de regarder de nouveau le soldat dans les yeux, d’aimer le héros[2]. Si Cimino montre un indéniable doigté pour capter la douleur d’un groupe et d’un peuple, on ne peut pas négliger le fait que c’est en caressant celui-ci dans le sens du poil – ce qui devrait amener à relativiser sérieusement la portée de son propos, au-delà de la fascination que son film et sa mise en scène peuvent susciter. »
    Et pour finir des ancedotes de fous. La tension était particulièrement palpable sur le plateau, résultat de plusieurs semaines de tournage difficiles. John Cazale était malade (il mourra d’un cancer peu de temps avant la sortie) et quand le studio l’apprit, il fut immédiatement question de le remplacer. Mais sa compagne à la ville, Meryl Streep, également dans la distribution, menaça de quitter le film. C’est De Niro qui paya de sa poche les frais d’assurance afin de calmer les exécutifs de Los Angeles. Mais au-delà de ce premier accroc, les conditions de tournage étaient de manière générale, très difficiles. Exemple, la scène où John Savage immergé dans l’eau, hurle qu’il y a des rats. La réplique n’était pas prévue et en réalité, Savage ne récitait pas une ligne de dialogue mais s’adressait à Cimino lui-même, car il venait de remarquer qu’il y avait vraiment des rats autour de lui. Le cinéaste profita de la spontanéité du passage et garda la scène au montage.
    Mais revenons-en à la scène de la roulette russe. Les coups que reçoivent les comédiens n’étaient pas tous feints. Afin de renforcer le réalisme de la séquence, les acteurs jouant les vietcongs donnaient de réelles baffes à Robert De Niro et ses acolytes. Dans son délire fiévreux, Michael Cimino avait même convaincu Christopher Walken de cracher à la figure de Robert de Niro par surprise afin de… renforcer encore le réalisme de la scène. Walken l’a fait et Robert de Niro, surpris mais surtout furieux, menaça de quitter le plateau. Mais le pire restera le coup du revolver. Aujourd’hui, avec la mainmise encore plus accrue des assurances sur les tournages, l’idée est impensable. Et avec le recul, De Niro lui-même expliquera que c’était déjà à l’époque, du grand n’importe quoi.
    On passe (plus tard dans le film) à la scène où De Niro s’en prend à John Cazale après une mauvaise blague de sa part avec un pistolet, qui va lui rappeler son traumatisme de la « roulette russe ». Dans un élan de colère quasi-psychotique, De Niro attrape un pistolet, le plaque sur la tête de Cazale et tire. Afin de renforcer encore et toujours plus le réalisme de la scène (dès fois que c’était déjà pas assez), Robert de Niro suggéra une idée à Michael Cimino. Et si on mettait une vraie balle dans le pistolet ? Bah tiens, et pourquoi pas, soyons tarés. En temps normal, n’importe qui d’un tant soit peu sensé aura bien entendu refuser de courir un tel risque. Mais comme rien n’était visiblement sensé sur ce tournage dément. Allez savoir pourquoi John Cazale a accepté mais… ils l’ont fait ! Entre chaque prise, l’équipe vérifiait bien que la balle n’était pas dans la chambre du pistolet. Faut dire que la mort d’un acteur en plein tournage aurait un peu fait tâche quand même. Surtout si le studio et les assurances n’étaient pas au courant de l’affaire. Certes, le résultat est hallucinant et la tension intenable mais bon… Fallait-il en arriver à de tels extrêmes avec des comédiens suffisamment bons pour jouer la peur autrement qu’en se faisant réellement… peur ? Ce qui est sûr, c’est que tout cela a participé à la légende du film, lauréat de 5 Oscars et aujourd’hui classé à la 53eme place de la liste du Top 100 de l’American Film Institute.
    tout-un-cinema.blogspot.com
    DreamTim
    DreamTim

    16 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 janvier 2021
    Film qui ce défoule en 3 parties, la première qui introduit les personnages et cette bande d'amis à travers un mariage et une partie de chasse, un peu longue mais importante pour qu'on est cette impression de rentrer dans la bande.
    La deuxième pendant la guerre du Vietnam, la scène d'intro m'a marqué et m'a de suite replonger complètement dans le film, cependant, cette partie semble destructurée, certe le but n'était pas de nous faire un film principalement de guerre mais quelques détails n'aurais pas été de trop, ce qui à eu comme conséquence de me faire décroché malgré les scène de roulette russe mythique.
    Enfin, la dernière partie c'est le retour de Michael, j'ai aimé cette retrouvaille avec Linda, revoir Steven malheureusement amoché, Stan et tout les autres. Puis Michael retourne chercher Nick, rester au Vietnam, pour une raison que je trouve encore trop vite expliqué et pas assuré approfondis. Le film ce termine sur une scène de roulette russe, elle aussi, puissante en émotion.
    Au final, Voyage au bout de l'enfer est un très bon film, mais je ne mettrais pas plus que 4 à cause des défauts évoqué précédemment.
    Mention spécial à Christopher Walken, le duo De Niro-Meryl Streep, John Cazale et cette musique que j'ai trouvé très juste et très bonne.
    Un film à voir ou à revoir pour 3h, malgré tout, de pur plaisir.
    Darksauterelle
    Darksauterelle

    8 abonnés 84 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 13 décembre 2020
    Ok ce n'est pas un film sur la guerre du Vietnam. Mais, ce n'est pas non plus un film sur les conséquences psychologiques de la guerre comme certains le disent.
    C'est un film inutile, très mal joué, sans fil conducteur et construction de l'intrigue.
    1h15 de mariages et de scènes inutiles qui ne révèlent rien de bien faramineux sur les personnages.
    1 petite heure au Vietnam, tout décousu, sans trame.
    Et le reste insoutenable.
    stallonefan62
    stallonefan62

    290 abonnés 2 554 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 7 décembre 2020
    Je croyais voir un film de guerre mais il en est rien !! Ce film traite principalement de l'aspect psychologique de la guerre du Vietnam !! J'ai trouvé ça très long et ennuyeux !! Déjà la 1ère partie fût un long chemin de croix où j'ai bien failli arrêter pour ne pas subir pendant 3 longues heures !! Puis arriva la séquence au Vietnam et cette fameuse scène de roulette russe !! Une scène incroyablement mise en scènes avec énormément de tensions !! dommage que la suite ne suit pas sauf le final avec un Christopher Walken convaincant !!
    Félinette Peloux
    Félinette Peloux

    1 abonné 18 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 janvier 2021
    Un chef-d'œuvre, mon film préféré. De magnifiques acteurs. J'ai aimé la scène de chasse où R de Niro ayant dans son viseur un magnifique cerf, baisse son arme et le laisse partir. Après avoir connu les horreurs de la guerre, c'était pour lui, une évidence. Film plein d'humanité dans ce contexte.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 568 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 novembre 2020
    Voyage au bout de l'enfer est l'un des films les plus polarisants des années 1970. C'est le premier film sur le sujet très controversé de la guerre du Vietnam à connaître un succès critique et commercial. Cependant plusieurs personnes ont exprimé leur désaccord allant de sa représentation de la guerre du Vietnam à l'implication controversée de la roulette russe en passant par le chant de God Bless America. C'est un film difficile à regarder à cause de sa violence et des effets du PTSD (syndrome post-traumatique). Mais c'est un film très engageant et efficace et je le considère comme l'un des films américains les plus influents des années 1970. Pas le meilleur mais le plus influent parce que d'autres films à succès abordant la guerre du Vietnam se profilent à l'horizon. Michael un jeune Robert De Niro sensationnel est un personnage aussi extrême que Rocco l'était dans Rocco et ses frères. Sa bonté celle qui était toujours là mais qu'il découvre dans les circonstances les plus horribles imprègne tout le film. Je me souviens avoir pensé quand j'ai vu le film pour la première fois que je ne pouvais pas ou ne voulais pas passer dix minutes avec Michael et ses amis ceux que nous rencontrons au début du film mais à la fin je les ai considérés comme des frères et je les ai aimés. C'est en soi une sorte de miracle cinématographique. John Savage va vous briser le cœur il a certainement brisé le mien et Christopher Walken est absolument fascinant. Comme il est étrange de penser que Michael Cimino encore jeune n'est nulle part. Le Cimino derrière Voyage au bout de l'enfer est un vrai maître...
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