L'Histoire d'Adèle H
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85 critiques spectateurs

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benoit_lb
benoit_lb

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4,0
Publiée le 24 octobre 2022
Rien d’étonnant à ce que François Truffaut se soit intéressé à la vie d’Adèle Hugo et ait décidé de porter à l’écran son escapade en Nouvelle-Ecosse. Tous les ingrédients s’y trouvaient réunis pour lui permettre d’explorer à nouveau les liens entre l’amour et la mort : une jeune femme folle d’amour qui ment à sa famille pour suivre l’homme qu’elle aime de l’autre côté de l’Atlantique, le retrouve, se fait repousser à plusieurs reprises mais s’accroche à cette passion amoureuse non partagée jusqu’à en perdre la raison.
Truffaut fait de l’amour passionnel le thème principal de « L’histoire d’Adèle H » comme il l’avait déjà fait pour « Jules et Jim », « La peau douce » ou « La mariée était en noir » et comme il le fera plus tard dans « La chambre verte » ou « La femme d’à côté ». Taraudé par le besoin de comprendre à quel point l’amour peut rendre aveugle, il construit son film de façon chronologique présentant au départ Adèle comme une jolie jeune femme confiante et déterminée avant d’évoquer son déclin progressif, déclin à la fois physique, psychologique et matériel. Adèle est obsédée par Albert, par son image d’homme de devoir, droit et dur, que lui vaut son rôle d’officier dans l’armée britannique ayant notamment fait ses armes lors de la guerre de Crimée. Elle est prête à tous les sacrifices, à toutes les humiliations pour être à ses côtés. L’amour vire à l’obsession et l’obsession au déshonneur. Adèle se comporte peu à peu comme une paria, comme une mendiante avant de n’être plus qu’une ombre fantomatique déambulant dans les rues poussiéreuses de la Barbade. Elle en oublie l’honneur, son honneur, l’honneur de sa famille et l’honneur de son père, dont la réputation n’est pourtant déjà plus à faire des deux côtés de l’Atlantique. Une réplique résume à elle seule l’ensemble de ses sentiments : « Ne vous est-il jamais arrivé d’être amoureuse de quelqu’un même si tout en lui est méprisable ? ».
Pour Adèle, il n’y a pas d’autre amour que l’amour fusionnel tel que celui qu’entretenait sa sœur Léopoldine avec son mari Charles qui l’a rejoint dans la mort au moment de sa noyade. « Vous ne savez pas la chance que vous avez eu d’être enfant unique » répond Adèle à la tenancière qui l’héberge. Ressurgit régulièrement en elle le trauma créé par la disparition tragique de Léopoldine et que Truffaut retranscrit en surimpression à travers plusieurs scènes.
« L’histoire d’Adèle H » est l’occasion pour Truffaut, le passionné de littérature, de rendre un hommage appuyé à Victor Hugo en faisant notamment un focus sur son courage politique qui l’a conduit à l’exil dans les iles anglo-normandes durant toute la période du Second Empire. Le personnage de Victor Hugo transparait tout au long du film, toutefois Truffaut évite habilement le piège qui aurait consisté à le porter physiquement à l’écran. La présence de l’écrivain ne se traduit qu’au travers d’une voix off qui retranscrit la correspondance épistolaire qu’il entretient avec sa fille mais qui a elle seule suffit à Truffaut pour réunir de nouveau ce nombre impair de personnages qui a toujours fait la marque de fabrique de ses films : Adèle, Albert et Victor Hugo. L’amour représenté par Albert et la raison qu’incarne son père deviennent ainsi la ligne de fracture autour de laquelle Adèle est amenée à trancher.
Le film se découvre un peu comme un roman grâce au talent de narrateur qu’avait Truffaut. Il y restitue parfaitement le contexte géopolitique des années 1850 – 1860 à travers quelques séquences portées par des cartes et des photographies de l’époque et une voix-off, la sienne. Le sens du détail dont il fait preuve à travers sa mise en scène et le choix des décors nous permet d’apprécier la modernité de ce milieu du XIXe siècle où les transferts d’argent d’un pays à l’autre semblaient déjà monnaie courante, où le courrier traversait l’Atlantique dans des délais raisonnables et où les épiciers de l’époque organisaient leurs étals de fruits et légumes comme ceux d’aujourd’hui.
Truffaut possédait également un talent indéniable pour diriger ses acteurs. Isabelle Adjani campe magnifiquement Adèle dans un de ses tout premiers rôles, rôle complexe qui plus est et qui la prédestinait déjà à la carrière qu’elle a eue par la suite. On aurait bien aimé la découvrir derrière la caméra de Truffaut dans un autre film. Le sort en a décidé autrement. Raison de plus pour revoir inlassablement « L’histoire d’Adèle H ».
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 21 janvier 2012
flamboyance des sentiments, inoubliable interpretation d'isabelle Adjani, maitrise de la mise en scéne , tout est rassemblé pour un autre chef d'oeuvre du maitre Truffaut
anonyme
Un visiteur
2,5
Publiée le 12 janvier 2011
Cette histoire est celle d'une passion effrénée que la seconde fille de Victor Hugo a ressenti pour un lieutenant libertin qui se refuse à l'épouser. Elle devient peu à peu atteinte de folie, elle l'espionne, envisage d'embaucher un hypnotiseur pour finalement le suivre où qu'il aille. Elle fait même croire à son père qu'ils se sont mariés, bien que ce dernier n'ait pas été dupe bien longtemps. Elle essaie d'abuser le père de la véritable conjointe de ce lieutenant Pinson. Tous les subterfuges lui venant à l'esprit sont bons pour se faire valoir à ses yeux. Au-delà du prétexte historique, dont on peut saluer le respect et le rendu quasiment parfait de la fin du XIXème siècle, l'histoire d'Adèle Hugo est l'histoire, plus universelle, de l'amour fou et qui n'est, hélas, pas partagé. Isabelle Adjani joue sans aucun doute le meilleur rôle de sa carrière, d'autant plus que c'était un rôle particulièrement difficile tant son personnage sombre jour après jour dans une monomanie farouche. Les éclairages et les surimpressions sont maîtrisés à la perfection. Malheureusement, cette intrigue devient rapidement un mélodrame commun, celui de la jolie fille trop sentimentale et de l'homme inconscient de sa cruauté. Le romantisme est, au final, très stéréotypé. Ainsi, toute proportion gardée, ce film de Truffaut est touchant et brille tant par sa beauté plastique que par son contexte historique. Mais comment ne pas constater que L'histoire d'Adèle H. comporte des scènes à l'eau de rose tout à fait compromettantes et finit par tourner en rond à force de montrer les manifestations diverses et variées de la folie dont est atteinte la fille de Victor Hugo.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 27 février 2011
J'ai vu dimanche ce film de François Truffaut, qui m'a compètement bouleversée. La musique est magistrale, l'image grandiose, sans parler de l'interprétation troublante d'Isabelle Adjani (surtout quand on sait qu'elle n'avait que 19 ans à l'époque) ! J'ai revu ce film hier et aujourd'hui (pour vous dire!), et je ne lui trouve aucun défaut, à part peut-être la voix-off finale qui coupe un peu l'émotion. A voir et à revoir sans modération!
messeda samir
messeda samir

78 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 27 janvier 2025
Un véritable film d'auteur sur la passion à sens unique. La passion d'un Truffault pour Adjani et la passion d'adèle pour son officier.Adjani dévore littéralement l'écran par son talent ici exceptionnel et sa beauté. Naissance d'un mythe
anonyme
Un visiteur
3,0
Publiée le 31 mai 2010
Un film bien réalisé nous rappelant que l'amour est aussi beau que destructeur.
Sylvie BLONDEAU
Sylvie BLONDEAU

15 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 20 novembre 2023
Malgré ma tendance à plébisciter les films en costumes d'époques, je crois que c'est Isabelle Adjani qui me fascine dans son évolution. François Truffaut lui procure un cadre et une photographie qui relèvent de la haute couture ! (j'y reviens).
Et ce H que l'on nous suggère épris de grandeur... A la fois dur, distant et néanmoins père.
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 11 mai 2008
Truffaut a choisi de se pencher sur la vie de la fille cadette de Victor Hugo et il a bien fait ! car qui d'autre que lui aurait pu restituer toute la folie et tout l'amour destructeur qui habite Adèle et qui, petit à petit, la consume ?
Par ailleurs, il fallait une actrice à la hauteur pour interpréter le rôle principal, et encore une fois, Truffaut a visé haut, puisque ce n'est personne d'autre qu'Isabelle Adjani qui a été choisie. Le regard de braise d'Isabelle s'accorde merveilleusement bien avec le feu intérieur qui habite Adèle. Adjani est parfaite. Le seul bémol que je trouve au film est peut-être le manque de dynamisme de certaines scènes qui ont tendance à se répéter et s'allonger. Mais ce ne sont que des détails, l'ensemble du film est superbe.
anonyme
Un visiteur
3,0
Publiée le 23 janvier 2010
Film qui paraît aujourd'hui un peu désuet, un peu "passé" - décors, et quelques "trucs" comme les "effets spéciaux" des cauchemars d'Adèle sur Léopoldine... L'histoire, en revanche, est indémodable : Adèle Hugo, la fille de Victor, amoureuse folle d'un officier qui lui a fait la cour de façon pourtant velléitaire, débarque à Halifax pour retrouver celui qu'elle pense être toujours son amant et son futur mari. Mais il n'en est rien. Son amour, déjà passionné, prend alors les formes les plus terribles : obsession, jalousie, mensonge, et pour finir folie. J'oserai dire qu'il ne faut pas retenir ce film parce que c'est du "Truffaut", mais parce qu'on y retrouve une des premières prestations formidable d'Adjani... qui reçut d'ailleurs deux prix prestigieux pour ce rôle...
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 29 septembre 2006
"L'histoire d'Adèle H." est une histoire d'amour sans véritable amour. Adèle est instable, Pinson est éteint, et les sentiments comme les souvenirs sont encombrants. Truffaut, empathique, nous parle d'une femme prisonnière de son nom, de son histoire, de sa passion, et nous dit qu’on n’est jamais aussi fragile et impuissant que lorsqu’on se laisse emporter par ses émotions. Ici, l’héroïne romantique peut être individualiste, capricieuse, cruelle, à la fois victime et bourreau. Le propos est ambitieux, la reconstitution soignée, la mise en scène magnifique car d'une discrétion rare pour ce genre de production.
Adjani, à 19 ans, dépassait le stade de la maîtrise technique pour incarner Adèle. Elle vit ce rôle comme si sa propre vie en dépendait et offre au public une magnifique composition. Il y a quelque chose de miraculeux dans ce qui se passe sur son visage. Une actrice se doit de posséder ces rôles, Adjani se laisse posséder par celui-ci. Elle aimante la caméra sans se l’accaparer, et tire l’ensemble du casting au sommet.
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