Après la Nuit Américaine, François Truffaut prend un congé sabbatique de près de deux ans, jusqu'à ce que les finances des Films du Carosse s'amenuisent à nouveau. Truffaut a plusieurs projets en vue, dont celui de l'adaptation du Journal d'Adèle Hugo. Il lui faudra alors surmonter divers obstaccles : réticences des producteurs, difficulté à obtenir les droits du livre, etc... Sans compter qu'il tient à engager Isabelle Adjani, âgée de 19 ans, encore inconnue dans le monde du cinéma. Mais Truffaut parvint à tourner son film.
Dans ce film, le personnage d'Adèle lutte pour établir sa propre identité, elle se réfugie d'ailleurs sous divers noms d'emprunts : tout d'abord Lewly, puis Pinson. Même son prénom ne lui appartient pas tellement, puisque c'est, en fait, le même que celui de sa mère. Elle se sent aussi inférieure à sa soeur, Léopoldine, qui était la fille adorée de ses deux parents. Elle tente alors de se créer une identité grâce à ce journal qu'elle tient. Elle essaye de se dégager du poids de la paternité et se répète inlassablement : "Je suis née de père inconnu, totalement inconnu...". Son journal, élément très important du film, nous permet de mieux connaître les pensées et les actes du personnage.
Le thème de l'amour, cher à Truffaut, est exploité de manière différente dans l'Histoire d'Adèle H. Il filme cette fois-ci une histoire qui ne va que dans un sens : Adèle aime le lieutenant Pinson, mais lui, ne l'aime pas. Adèle en est folle d'amour, et c'est cette obsession, qui l'amène à tomber dans "l'autodestruction".
L'Histoire d'Adèle H. a reçu un accueil très chaleureux, en particulier à l'étranger. Isabelle Adjani, sublime, rentre parfaitement bien dans son personnage, rongé par cette folie grandissante. Une histoire vraie relatant un amour non-réciproque qui amène à la folie.