A la découverte de François Truffaut, je peux déjà affirmer que ce dernier disposait d'une vision subtile de la dramaturgie. Lente, agonisante, elle étouffe par vague l'homme. Dans "La Femme d'à côté", on arrive à ce mélange colérique et fantasmatique. Le scénario, original, sans plus, propose la plus grande banalité quelle qu'elle soit, le mépris. Vite et bien fait, Truffaut voulait, à mon avis, montrer l'amour des deux personnages principaux, avec une haine terrible. Les acteurs, quelques fois frétillants, jouaient admirablement bien. Depardieu apporte ce côté impuissant et Ardant tend plus vers l’insuffisance, l'irrésolution des évènements. Le réalisateur a aussi joué sur la clarté, et on remarque que celle-ci diminue à chaque "coupure". Elle diminue de plus en plus vite, comme pour annoncer une mort certaine. Le personnage qu'incarnait Gérard Depardieu était capricieux. Un salop' si l'on veut être vulgaire. Il pensait toujours bien faire, mais continuait sans temps morts, vers la fin de sa vie. Car, au fond, ce n'est pas son ex qui l'a assassiné, mais lui même, en se mettant dans un pétrin pas possible. Le danger ne vient pas de là où on pense. Globalement, le film prête à réfléchir sur les fausses notes, qui s'accumulent, et qui, dans une dernière démarche, arrivent à nous exécuter.