Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
il_Ricordo
103 abonnés
407 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 5 juin 2012
Vers la fin de sa vie, Cocteau décida de livrer une dernière fois un regard sur ce qu'est la vie, et se demande si la mort n'est pas une farce et qu'en fait nous sommes condamnés à vivre éternellement. Jean Cocteau s'éteindra en 1963, et c'est bien un testament qu'il nous a donné, en compagnie de ses amis dont Picasso, dans lequel il chante son amour pour la poésie au Cinéma et sa moquerie de la mort. Les quelques effets spéciaux font sourire, car ils semblent empruntés aux films de Méliès, quasiment uniquement basés sur le principe du montage à l'envers. Mais pour ce qui est des décors, Cocteau choisit de montrer délibérément des studios, pour marquer le fait qu'il s'agit d'un film, et que l'irréalité du film est préférable aux artifices du réel, et pour cela pas même besoin de raconter une histoire. Peut-être eût-il moins appuyé sur la fantaisie s'il avait eu un budget important, mais il préfère ne pas faire preuve de richesse de décors, de costumes ou de quoi que ce soit, mais donne un film pur, un film qui ne se veut pas autre chose que de se montrer comme tel, la construction de l'irréel.
Il y a cette phrase de Cocteau à la fin du film débordante de sensibilité, qui dit: "Si vous n'avez pas aimé mon film j'en serai triste"
Et bien je vais être franc je n'ai pas aimé parce que je n'ai pas compris grand-chose.
C'est un film plutôt narcissique qui tente de nous faire plonger dans les rêveries de l'auteur or je ne suis pas arrivé à accrocher une seule seconde ce film, mais pourtant je lui reconnais des qualités comme par exemple la réalisation, la façon de filmé de Cocteau qui est très symbolique.
Les rêves et les cauchemars de Jean Cocteau! Questions philosophiques et métaphysique qui touchent à tous les domaines de l'artiste! La musique, la poésie, la peinture, le cinéma... Une oeuvre universelle, intemporelle où chaque plan regorge de trouvailles lyriques et ou visuelles!
Désolé M. Cocteau mais je préfère mes rêves au vôtre. Après un début plus ou moins accrocheur Cocteau s'égare dans un parcours d'une certaine poésie mais manquant de fantaisie. Reste le plaisir de découvrir les célébrités qui jalonnent Le Testament d'Orphée notamment celle de Yul Brynner parlant en français.
Prendre le titre au pied de la lettre. Plus qu’une fiction, c’est une variation et un manifeste poético-cinématographiques. C’est du coup au plus près des qualité et des défauts de l’art du réalisateur. Un peu complaisant et mondain (« un cocktail, des Cocteau »…), et décousu dans la forme, mais avec aussi une liberté magistrale, un talent enchanteur dans l’utilisation du pouvoir proprement magique du cinéma. Le propos, in fine, émeut dans sa volonté de tout mettre au clair et d’appréhender la mort…
"Le Testament d'Orphée" ou plutôt "Le Testament de Cocteau", titre qui correspondrait mieux à cette oeuvre. L'expérience que l'artiste nous propose est une plongée dans laquelle le créateur rencontre les personnages qu'il a crée. Oeuvre narcissique, sans aucun doute, mais pourquoi pas ? Après tout, tout oeuvre ambitieuse mérite d'être saluée. On peut déplorer une certaine pesanteur à l'ensemble duquel découle parfois un certain ennui. Mais le spectateur aura plaisir à reconnaître les différentes figures qui apparaîssent à travers le film à l'exemple de Jean Marais (évidemment!), Daniel Gélin, François Périer, Maria Casarès, Charles Aznavour, Yul Brynner ou même Pablo Picasso. Donc à voir sans hésiter.
Comme le dit l’auteur lui-même : ce film ne raconte pas d’histoire. Il se situe donc dans la lignée des productions plus centrées sur la forme que sur le fond. La forme est ici d’une grande beauté : images d’un somptueux noir et blanc, décors, de studio ou des baux de Provence combinant charme et mystère, mouvements de comédiens ou de caméra lents, hiératiques, apparitions mystérieuses de héros ou de déités antiques, belles prestations éphémères d’acteurs connus. Malheureusement tout ceci n’est au service que d’un verbiage pesant, certes poétisé, mais abscons, et d’un étalage narcissique de l’auteur et de son œuvre. « Pourquoi chercher toujours à comprendre ? » demande l’un des personnages : eh bien justement parce qu’un film n’est pas une symphonie, et nécessite un minimum d’intelligibilité. Cet opus ressemble au résultat d’un rêve éveillé mis en image. Il est peut-être utile pour la psychanalyse de Cocteau, mais sûrement d’un grand ennui pour le spectateur ordinaire. Au cinéma la forme peut être première par rapport au fond, mais celui-ci demeure indispensable.
LE TESTAMENT D'OPRHEE est comme un rêve. Tout devient possible, tout l'est. On suit, on aime, on ne sait pas forcément pourquoi, mais là n'est pas la question. On se plait à suivre le cheminement d'Orphée-Cocteau et ses aventures nébuleuses. Cocteau est d'ailleurs particulièrement touchant dans sa capacité à créer son propre personnage. Il est parfois dommage que les dialogues soient trop 'écrits', car cela alourdit un peu un film au premier abord flottant.
Entre "Orphée" et "Le Testament d'Orphée", la comparaison s'avère grande, trop grande. Au début des années 1960, Jean Cocteau écrit donc sa révérence à la fois poétique et cinématographique, très inspirée de son chef-d'œuvre d'il y a dix ans. Pour cela, ses acteurs fétiches défilent en un immense cortège ; Jean Marais, Maria Casarès, François Périer ainsi que quelques guests stars de choix tel Jean-Pierre Léaud. Cocteau va à leur rencontre, les met au défi, mais son testament ne possède pas la fantaisie si particulière que le cinéaste aura insufflée durant toute sa carrière. Sa quête de futur retraité s'avère en effet plus hermétique et ennuyeuse, sans doute trop personnelle, ce que laisse d'ailleurs présager le titre complet : "Le Testament d'Orphée ou ne me demandez pas pourquoi".
Film terrible qui parle de la mort non pas comme quelque chose d'horrible en soi, mais comme un transition entre un monde et l'autre. C'est un film très spécial et génial à la fois. A voir absolument.
Le mérite de l'oeuvre cinématographique de Cocteau, c'est qu'elle est la continuité de sa réflexion sur la poésie, prenant ici comme support la poésie cinématographique; "le Testament d'Orphée" reprend certes des motifs coctéliens, mais n'est pas la répétition de son oeuvre écrite, elle est une nouvelle étape, celle du testament. On découvre dans ce film un talent moins connu de Cocteau, celui d'acteur: sa voix éraillée, sa démarche en font un comédien exceptionnel. Les thèmes chers à Cocteau son présents: je pense notamment à cette scène merveilleuse du cours de phénixologie donné par le poète devenu professeur, la phénixologie appliquée à l'aorchidée étant fascinante. La fin du film est magistrale: ce poète devenu aveugle, mais qui voit à travers d'autres yeux (la vue étant un motif coctélien) est une scène d'une force cinématographique incroyable. Mais surtout , la question se pose de savoir qui est ce Cocteau qui est présent dans le film: est-ce Orphée lui-même revenu ? Cela est d'autant plus problématique qu'on est dans un espace exclusivement poétique, avec le problème du temps et de l'espace, d'où l'on se trouve extrait. Je crois qu'il s'agit d'un poète qui se perd dans l'espace cinématographique, qui est pris à son propre jeu, comme Cocteau le dit lui-même dans "Le Sang d'un poète". Bref, pour le spectateur, l'écran devient un miroir, thème cher à Cocteau, un écran où, comme le dit Cocteau, "l'encre se change en images". Je crois que Cocteau n'a réalisé que des chefs-d'oeuvres, et "Le Testament d'Orphée" en témoigne largement.