Très bon film. Intimiste. Avec de bons acteurs. Marina Foïs est excellente dans son rôle. La pression ne se desserre pas. Les interprétations sont bien menées.
A la fin de ce...thriller (?) rural implacable autant qu'impeccable, je me demandais si le réal réussirait à trouver une porte de sortie satisfaisante, s'il ne s'avançait pas comme ses personnages (du moins ceux qui sont toujours debout) vers une impasse. Celle qu'il a gambergée est acceptable, quoiqu'un peu télescopée, presque frustrante. Mais quel autre dénouement aurait fait mieux, je ne vois pas.... En tous cas, en sortant de la salle, encore un peu secoué par cette tranche de vie mortelle, j'ai pensé à "Délivrance", un film plus... racoleur et néanmoins efficace qui eut son petit succès dans les années 80, et qui m'avait percuté quand j'étais jeune homme. J'ai pensé aussi à "Chez ces gens là" et au grand Jacques, écorché vif gueulant ses portraits au vitriol des humains misérables... Dire donc que "As bestas" est une expérience intense est un euphémisme. Et le fait que le film aborde l'air de rien la question environnementale, avec son corollaire de tensions sociétales, lui ajoute de la pertinence.
Respect pour la maîtrise de tous les aspects corollaires de cette pépite : bande son obsédante, photo maîtrisée de la belle nature et d'un village qui menace ruine, où la crasse et l'alcool se disputent la vedette. Et bien sûr respect aux acteurs quels qu'ils soient, tous crédibles même si bien sûr l'impact du duo Ménochet/Fois passe en avant.
Oui, "As bestas" est un moment fort, une expérience qui fait mouche !
Film envoutant, qui nous berce des mystères de la terre et de la violence des relations humaines. Un tension incroyable et très belle interprétation de tous les acteurs. Très bon mélange espagnol, catalan/patois et français. Crédible
Il ne s'agit pas d'un thriller comme on le voit écrit souvent mais un drame social qui prend le temps qu'il faut pour s'installer. Les acteurs sont absolument parfaits ! Cependant, on a du mal à adhérer à l'histoire : la raison pour laquelle ce couple est venu s'installer dans ce lieu perdu. Il y a aussi le fait qu'ils restaurent des maisons abandonnées qui ne leur appartiennent pas sur leur temps et leur argent pour repeupler ce village moribond où ils n'ont aucune attache. C'est peu crédible ou alors il faut être un illuminé. On passe tout de même un bon moment grâce au jeu des acteurs.
L'anti-manichéisme réussi. On en sort - un peu assommé - en se demandant comment on s'est pas s'ennuyé un instant avec un film qui prend autant le temps.
Ce film est magnifiquement tourné. C'est beau de bout en bout,. Les paysages, l'histoire, les personnages... c'est vrai, c'est possible, on a pas envie que ça arrive et pourtant ça arrive. Et en prime les personnages de femmes sont forts et tout en nuances. Le film se termine et on pourrait le revoir tout de suite. A voir . Sans faute.
Dans la partie sud de la communauté autonome espagnole de Galice (la "Galicie", à bon entendeur, c'est en Pologne et Ukraine actuelles...), et plus précisément dans la province d'Orense, voilà un hameau, vestige d'un village d'agriculteurs besogneux vivant à la dure, nombre d'entre eux étant partis à la ville depuis des lustres. Un couple de bobos français, Antoine et Olga Denis (Denis Ménochet et Marina Foïs) s'y est installé depuis peu, faisant dans la permaculture et la restauration philanthropique de masures (ce 2e volet d'activité visant à repeupler le coin). Un projet d'extension du parc éolien sur la commune, très ventée, va instiller la discorde entre les Denis et leurs plus proches voisins, deux frères troglodytes bas-de-plafond aspirant à vendre leurs terres aux "écolos" norvégiens concernés, quand les deux Français refusent (avec raisons !) que le paysage soit dénaturé par ces machines hautement polluantes (et le hameau définitivement condamné). Les scènes d'exposition s'enchaînent - trop long, trop lent... On a peur que les 2 h 17 annoncées s'enlisent dans un naturalisme pesant, sur fond clochemerlesque et poussiéreux de querelles de voisinage rural... Heureusement, ce 5e "long" du tout juste quadra Sorogoyen va faire beaucoup plus intéressant : étude de moeurs, ravages de la frustration, portrait d'un caractère féminin remarquable (Olga)... Quand RS (à l'écriture, d'abord) ne tape plus sur le catholicisme ("Que Dios nos perdone"), ou sur la chose publique ("El Reino"), et sans Antonio de la Torre en montre incontournable, le résultat est bien meilleur. Le duo français est performant, et on retrouve avec profit Luis Zahera ("Xan"), après "El Reino", dans ce glaçant "As Bestas".
Rude, vrai, fort, pour qualifier en trois mots ce très bon film de Rodrigo Sorogoyen avec des dialogues rédigés au cordeau. Côté français,Marina Fois en couple avec Dénis Ménochet sont simplement remarquables. Celle qui joue leur fille, Marie Colomb, est très juste et son face à face avec sa mère est bien un tour de force. Côté espagnol : Luiz Zahera et Diego Anido campent deux frères rustres avec une vérité dérangeante. La psychologie des personnages est magnifiée par le décor naturel d'une Espagne rurale. On retient son souffle tant on a peur des escalades des incompréhensions franco-espagnoles que tout sépare et rassemble aussi. A voir !
Un film surprenant qui abordant le fait d'être étranger, qui pour son acclimatation choisit l'intégration la communication et qui en réponse va avoir à affronter l'enracinement, la jalousie, l'intimidation, la méchanceté jusqu'à l'inévitable.
Très film avec de très bon acteurs. La galice est un pays rude, entre forets et montagne. Un film à voir, sur la dure réalité de Français dit 'riches' qui veulent eux-me devenir des exploitants agricole. La réalité de la dureté de cette vie-là va les rattraper par la violence des mentalités extremement dures.
On pouvait faire d autres choix et proposer un autre scénario mais quoi qu il en soit le scénario retenu est écrit avec brio et très travaillé. Remarquablement interprété le film reussit à atteindre la bestialité la plus rebutante et pourtant bien réelle chez l être humain.
Jusqu’ici j’ai toujours beaucoup aimé les films de Rodrigo Sorogoyen. Mon préféré reste pour l’instant Que Dios nos perdone. A chaque fois, il nous livre une partition différente, un polar noir, un thriller politique, un drame familial, pour aujourd'hui nous offrir un peu la synthèse des trois. Après Madre, tourné en France, avec quelques acteurs français, il s’isole cette fois en Galice avec en tête d’affiche les excellents, et non moins français, Marina Foïs et Denis Ménochet. On retourve d’emblée toutes les qualités qui font que l’on aime le cinéma du réalisateur espagnol. Une mise en soignée, maitrisée, quasi virtuose, un scénario parfaitement écrit, qui n’en fait jamais trop, avec un suspens et une tension de tous les instants. La direction d’acteur suit bien sûr le mouvement. Le duo d’acteurs français fonctionne parfaitement. Ils ont du apprendre l’espagnol pour leurs rôles qui sont très physiques. Si Denis Ménochet excelle surtout dans la première partie, Marina Foïs prend le dessus, logiquement, dans la seconde. Elle est impériale, et trouve là, à mes yeux, l’une des plus belles performances de sa carrière. Avec en crise sur le gâteau, la scène de confrontation avec sa fille dans la cuisine. Tous les acteurs espagnols sont aussi formidables. As Bestas s’impose déjà comme l’un des meilleurs films de l’année. Et cela vient une fois de plus du réalisateur le plus doué du cinéma espagnol de ces dernières années. Il est vraiment rare, de nos jours, qu’un cinéaste nous régale autant film après film. Pourvu que cela dure. En tout cas, ce nouvel opus est aussi dur et sombre que prenant et passionnant. A ne pas rater.