Spéculons. Et si « As Bestas » avait été présenté en Compétition... Vain, bien sûr, mais gênant tout de même compte-tenu de la médiocrité du film des Dardenne par exemple... De toute façon, heureusement, le succès est là, tellement mérité. Le film écrabouille la production française. En coproduction, certes, mais au fond, il s'agit bien de cinéma espagnol... Une puissance cinématographique inouïe. Seul le cinéma iranien coexiste dignement grâce à Saeed Roustaee. Alors, que faire... Le voir, le revoir, s'en inspirer, s'en imprégner, en désirant comme Rodrigo Sorogoyen que le cinéma se situe au plus haut. Refuser, contrairement aux producteurs des 340 films inutiles réalisés en France chaque année, que la médiocrité ait sa place au cinéma. Ce n'est pas qu'il n'y ait qu'une forme, qu'un genre, qu'une manière de raconter une histoire, mais qu'au fond ne soient financés que les projets ambitieux, ceux qui aspirent à l'excellence, à l'élévation... Sinon, à quoi bon ? « As Bestas » ne s'autorise aucune faiblesse. Tout y est parfait. Sur le plan esthétique, du Rembrandt musicalisé par Chopin... Sur le plan narratif, un récit épique à la fois apaisé et haletant, inventif, surprenant, humain... Des acteurs investis, émouvants... Une grandiose leçon de cinéma à ne surtout pas rater.