On est presque intimidé: les critiques sont unanimes pour dire que ce film est superbe.
Désolé je n'ai pas pensé (du tout) la même chose de ce drame agricole. Je serai parti avant la fin si j'avais pu. Je ne l'ai pas trouvé nul mais très médiocre (je me retrouve assez bien dans la critique de Technikart).
Passons sur la lenteur, on s'ennuie. C'est long, long. Des séquences interminables ne servent qu'à appuyer des arguments déjà évoqués. Une sorte de musique d'outre-tombe vient insister bien lourdement sur ce qui est censé accroître la tension.
Le scénario est faible, les étrangers de la ville qui viennent produire en milieu rural, c'est vu, revu, rerevu. Le ressort dramatique est lui aussi archi conventionnel. Je ne parle pas de la chute, qui est du même calibre, et totalement ratée, sans originalité. Tout est en réalité hyper-convenu. J'ai l'impression d'avoir vu cent films comme celui-là, autrement meilleurs, des chiens de paille à "Comme des bêtes" (autrement plus fort, de Dominik Moll, tiens le même titre) sans oublier, pourquoi pas, ceux inspirés de Pagnol.
En guise de modernité, il y a ici les éoliennes, bon. Ca parle sans doute à une clientèle bobo de l'est parisien mais j'avoue que j'ai été peu sensible à cette intrigue environnementale, au demeurant bâclée. D'ailleurs rien n'est vraiment approfondi dans ces thématiques alors que le trait est exagérément appuyé sur d'autres sujets déconnectés: le rapport mère-fille, la solitude de la mère courage, etc...
Denis Menochet fait le job en victime urbaine de la méchanceté rurale. Marina Foïs n'est pas convaincante mais sobre, c'est déjà ça. En revanche les deux acteurs espagnols (Luis Zahera et Diego Anido) sont excellents dans le rôle de demeurés haineux.
Cela ressemble à un télé-film, au scénario peu inspiré, avec quelques bons acteurs et une indigence totale de l'image qui est terriblement plate si l'on exclut un plan assez réussi (l'image en contre-jour de Menochet entouré d'éoliennes) et la très belle ouverture du film avec le combat d'hommes, mains nus, contre des chevaux. Pour avoir été en partie élevé dans un village perdu dans la montagne, aux confins de l'Espagne, je dois admettre que le décor et l'ambiance sont bien évoqués. C'est insuffisant pour faire un bon film.