Platoon, comme ces acolytes - Full Métal Jacket, Apocalypse Now et Voyages au bout de l'enfer - est une plongée dans l'horreur, la paranoïa et surtout la folie qu'a pu être la Guerre du Vietnam ! J'ai cité en amont les autres films marquant sur cette période sombre et je dois dire que celui-ci est tout aussi différent et singulier que peuvent être le film de Kubrick, Coppola et Cimino. Les 4 ont un regard qui se complète plus qu'il ne s'opposent. Pour revenir au travail d'Oliver Stone, sa mise en scène est frappante à tel point qu'on n'a vraiment l'impression de faire partie intégrante de l'histoire, d’être nous aussi dans cette jungle bouffé par les insectes, rongés par la fatigue et de " vivre " avec la peur au ventre ... Il y'a plusieurs scènes d'anthologies dans ce long métrage, mais l'attaque du village est bien évidemment la plus marquante de toutes ! On sentait qu'à tout moment sa pouvait basculé tant ces hommes sont acculés et poussé dans leurs retranchement et ce moment précis est un véritable choc, terrifiant de voir ces hommes succombé pour certains ou pour d'autres laissé libre court à cette folie qui les gagnent. C'est aussi à cet instant que le conflit interne entre Barnes et Elias atteint son point de non retour et scinde le groupe en deux camps bien distinct, chacun acquis à la cause de l'un ou de l'autre. La dualité intérieur est un thème fort et primordial à cet oeuvre, car même les deux sergents on leurs doutes, ils les exprime différemment de part leurs caractères et la vision radicalement opposé qu'ils ont de cette guerre. Le duo d'acteurs Tom Berenger et Willem Dafoe livrent une des oppositions les plus marquantes de ce siècle, le premier est fascisant et ma donné des sueurs froides, ces cicatrices au visages accouplé à son stoïcisme facial est des plus effrayant et sinistre. Le second est d'apparence moins torturé, moins intriguant, plus conventionnelle ... Et pourtant Willem Dafoe est bien celui qui signe la plus grande prestation de ce film ! Sa tronche, son attitude, son charisme, tout en lui est synonyme de grâce ! D'ailleurs cette séquence ou il court assiégé par les Vietcong devant ces camarades qui le regarde de l'hélicoptère est culte. Les premières fois j'avais trouvé Charlie Sheen en dessous, cette fois-ci ce ne fut pas le cas, son personnage est plus naïf et son évolution brutale mais le cadre dans lequel il est plongé le force à ce transformé, il est tiraillé entre ces deux chefs et ne sait plus vraiment à quel saint se vouer, il en parle très bien dans les ultimes secondes ( en voix off ) qui ce trouve être une très belle scène emplie de sagesse et d'effroi. Les seconds coteaux tienne leurs rangs, Forest Whitaker, Corey Glover, Francesco Quinn, Keith David, John C. McGinley ainsi que le tout jeune Johnny Depp qui fait déjà forte impression malgré qu'il n'est que quelques lignes de textes. En parlant du texte, les dialogues sont très abrupte, physique mais très juste et significatif de ce que ces hommes sont en train de vivre. Quelques mots pour le soundtrack qui est d'une très grande qualité qui galvanise le contenu et nous permet d'écouter des bijoux comme The Tracks of my Tears, The Dock of the Bay, Hello, I Love You ... Il fut un temps ou Oliver Stone savait faire du cinéma, Platoon est assurément son travail le plus profond parmi sa filmographie.