Mon compte
    Les Sept Samouraïs
    Note moyenne
    2,9
    97691 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Les Sept Samouraïs ?

    311 critiques spectateurs

    5
    187 critiques
    4
    83 critiques
    3
    14 critiques
    2
    16 critiques
    1
    7 critiques
    0
    4 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    MaCultureGeek
    MaCultureGeek

    1 085 abonnés 1 224 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 mars 2020
    Voir pour la première fois Les Sept Samouraïs laisse planer une aura presque mystique dans la pièce : comment aborder ce qui est considéré, à juste titre, comme l'un des plus grands films (dans tous les sens du terme) de l'histoire du cinéma? Il ne suffit pas de trouver le bon moment et le bon endroit; se résoudre à ne plus pouvoir le découvrir autrement qu'en se remémorant la première fois aux prochains visionnages est une décision dure à prendre. Il ne restera que le souvenir de la rencontre initiale, comme avec les films que l'on préfère ou les claques que l'on s'est prises.

    Mais ne pas s'y résoudre, c'est accepter de passer à côté de l'une des plus grandes expériences que le septième art à pu offrir à ses spectateurs; l'une des plus pures, des plus ambitieuses et poétiques, dont la perfection de chaque instant donne lieu à une réputation qu'il n'a assurément pas volée. L'une des plus émouvantes, aussi, et malgré la connaissance de la fin; qui aura vu Les Sept Mercenaires, "original" comme remake, s'en doutera.

    Cette connaissance de sa conclusion terrible laisse l'appréhension s'accroître au fil des scènes, à mesure que s'approche la fin; à l'instar d'un compte-à-rebours pré-mortem, d'une messe donnée avant l'enterrement. L'espoir reviendra, se repointera comme pour narguer le spectateur qui ne sait pas, qui ne sait pas qui mourra et s'il y aura quelques têtes pour ne pas tomber sous les assauts inlassables des brigands.

    Qui sait qui gagnera, s'il y en aura qui gagneront; ne compte dans l'instant que l'acte lui-même, ni le passé ni l'avenir. C'est pourquoi le personnage de Toshirõ Mifune (Kikuchiyo) finit par devenir si touchant : vraisemblablement fou, proche d'un bouffon, il ne parle jamais de son passé sauf quand le présent lui redonne vie, avec lui les larmes d'un enfant qui n'aura pas pu grandir, et les hurlements de cet adulte si enfantin qu'il ne pouvait jusqu'ici que traduire un traumatisme enfoui profondément dans son esprit. A présent qu'il est connu de tous, j'vous assure qu'on aurait préféré ne rien savoir.

    Au spectateur d'abandonner les préjugés qu'il avait sur les personnages de la première partie : la deuxième, axée sur les préparatifs de la guerre, place les personnages en face d'une vérité qu'ils s'étaient jusqu'ici cachée. La proximité de la mort les replongeant dans la réalité du monde, ils apprennent à assumer les conséquences de leurs actes, ou de ceux de leur caste : la lâcheté pour les paysans, rendus vils par la cruauté des guerres des samouraïs.

    En réaction aux combats de ceux qu'on nous présentait jusqu'ici comme les héros de l'histoire, comme le bien qui défendra les bons du mal absolu, ils ont appris à survivre par la traîtrise, à achever des samouraïs blessés pour récupérer leurs armures; logiques qu'ils peinent à leur faire confiance et les craignent comme la peste, aux vues de ce que leur seul nom fit à l'équilibre de villages qu'on imagine paisibles avant les affrontements qui les mirent à feu et à sang.

    Le rapprochement sous-entendu entre les brigands et les samouraïs, appuyé par les armures portées par les pillards, fait des Sept Samouraïs un film profondément pacifiste : si la paix s'arrache au prix des souffrances de la guerre, une note d'amour pourrait rendre plus acceptable un destin funeste. Mais comment concilier les bourreaux et les victimes, la botte et la fourmi? La morale de ce dernier plan incroyable, composition lyrique sur le vide du cimetière et la vie qui continue, prouve avec un grand pessimisme que c'est une tâche impossible.

    Il reste tant de films à découvrir, et tant d'années pour tenter d'y répondre...

    La brutalité du spectacle, avec ses émotions mises à nue par le talent narratif de Kurosawa et Shinobu Ashimoto, débarque sans prévenir dans une fresque historique mêlant habilement comédie, tragédie, film de sabre et drame amoureux : virtuose à plus d'un titre, cet assemblage des registres s'accumule en développant dans une première partie ses personnages de façon admirable, avant de déconstruire le travail entrepris jusqu'ici dans une multitude d'assauts/contre-attaques qui ne laissera aucune âme intacte.

    Tout cela filmé avec une retenue, un sens de la pudeur sans égal : Kurosawa, dont les films avaient attesté jusqu'ici de son sens aigu du détail, enchaîne cadrages sublimes sur travellings audacieux, alignant avec une justesse parfaite la précision de sa mise en scène sur le déroulé incroyable de son intrigue, enchaînement de séquences tour à tour touchantes/drôles/spectaculaires à la dimension grandiose et lyrique.

    Il paraît complexe d'y trouver un égal, quelque part ailleurs dans le cinéma international : qui pourrait seulement égaler la beauté des émotions transmises, la complémentarité de ses acteurs charismatiques, la finesse de cette photographie aux nuances de noir et blanc mettant en valeur le romantisme de ses scènes d'amour, et la dureté de ses affrontements sans échappatoire envisageable?
    Max Rss
    Max Rss

    203 abonnés 1 818 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 décembre 2024
    L'un des plus hauts sommets à gravir pour tous les amoureux de cinéma du monde entier. Ces "7 samouraïs" n'était justement pas qu'un film de samouraïs. Même si de manière moins évidente que dans d'autres films antérieurs ou postérieurs, celui-là brassait absolument tous les thèmes chers au Maître nippon. Absolument tous. Et offrant par la même occasion une toute nouvelle image à la figure du samouraï. Mais à part ça, que dire de plus ? C'est un monument, un vrai de vrai. Une date à marquer d'une croix blanche. Tout du long de ces plus de 3 heures de bobine, c'est toute une grammaire qui s'en retrouve considérablement chamboulée. Je crois que, même si pour une fois le temps fait son oeuvre correctement, on a encore du mal à réaliser pleinement l'énormité de l'impact que Kurosawa a eu sur le cinéma.
    Gregory S
    Gregory S

    27 abonnés 588 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 juillet 2024
    Tout d'abord la restauration 4K de 2024 est tout bonnement prodigieuse pour un film de 70 ans. Le noir et blanc est splendide et rend hommage à un film presque parfait. Les plans, les décors, le montage paraissent des années 2000 alors que le film date de 1954. On voit les nombreuses inspirations de Star wars dans plusieurs scènes. Le film est long mais hormis 20 minutes peut être de trop il tient bien les 3 heures
    novemberromeo
    novemberromeo

    45 abonnés 689 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 septembre 2018
    Une film d'anthologie certes long mais à la force magistrale. L'interprètation est parfois un peu surjouée pour les occidentaux que nous sommes mais correspond bien aux traits de caractères japonais. Les américains ne s'y sont pas trompes en reprenant cette histoire pour en faire le western mondialement connu des 7 mercenaires.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 12 juillet 2013
    A voir ! A voir ! A voir ! A voir ! A voir ! A voir ! A voir ! A voir ! A voir ! A voir ! A voir ! A voir ! A voir ! A voir ! A voir ! A voir ! A voir ! A voir ! A voir ! A voir !
    Redzing
    Redzing

    1 147 abonnés 4 497 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 janvier 2015
    Menacés de pillage par des bandits, des paysans engagent un groupe de samouraïs pour protéger leur village. Ce pitch, assez universel, explique en partie le succès qu'a connu le film à l'international. A tel point que "Les Sept Samouraïs" est l'une des œuvre nippones les plus célèbres dans le monde. Toutefois, il s'agit avant tout d'un film remarquable. Sa grande force est sa narration, qui n'ennuie aucunement durant les 207 minutes, et qui alterne tragédie, humour, et action, avec un dosage subtil d'ellipses, de sous-intrigues, et d'expositions limitées. Cette narration est portée par des personnages recherchés et creusés. Outre les charismatiques samouraïs, tous bien différents, le film porte également sur la condition paysanne du Japon féodal. Régulièrement attaqués, et faibles, les villageois sont ainsi habitués à recourir à l'égoïsme ou aux bassesses, contrastant avec l'idéalisme des samouraïs. Enfin, Kurosawa est un réalisateur et monteur méticuleux. Tout est filmé de manière fluide, détaillée (la longue focale est très utilisée), le montage est à la fois riche (Kurosawa tournait avec plusieurs caméras), soigné, et cohérent, même durant les somptueuses séquences de batailles sous la pluie, où des dizaines d'hommes s'affrontent. En somme, il s'agit là d'un grand classique, qui n'a pas beaucoup vieilli, et qui demeure une référence du cinéma nippon.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 188 abonnés 5 196 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 juillet 2016
    Véritable film passionnant qui parvient à mélanger la tradition, la vie d'autrefois, la peinture de la misère des paysans avec prise de conscience des samuraïs qui se rendent compte qu'ils ne viennent pas défendre un village mais des pauvres gens dans la nécessité (il faut voir cette réaction violente à la misère du monde rural au milieu du film), qui dépeint également une entraide fraternelle et un amour tendre et presque timoré. Il y a cette attente des bandits qui facilite les confidences et le temps qui semble s'étirer, laissant le spectateur s'imprégner de la langueur des nuits. Et il y a évidemment cette fin ravageuse, prenante et tellement forte en émotions.
    Vraiment superbe.
    Acidus
    Acidus

    736 abonnés 3 720 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 juillet 2014
    Encore un trés bon film d'Akira Kurosawa. Bien que la photographie y soit moins léchée que dans la plupart de ses oeuvres postèrieures, on retrouve une mise en scène soignée et un bon scénario soutenu par de grands acteurs dont un Toshirō Mifune en grande forme. Seules quelques petites baisses de rythme ici et là (notamment vers la fin) viennent entacher cette oeuvre culte du Septième Art. Un incontournable.
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    536 abonnés 953 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 avril 2020
    On ne saurait résumer en quelques mots l'influence d'Akira Kurosawa sur le 7ème Art. Finalement, égrener les noms de ses admirateurs parait plus éloquent : Sergio Leone, Steven Spielberg, George Lucas, Quentin Tarantino, ou Francis Ford Coppola...Voilà qui devrait suffire à donner une idée de son impact sur le cinéma, quoiqu'il ne bénéficie pas forcément de la même popularité de ses héritiers et c'est injuste.
    Au centre de sa carrière jalonnée d'œuvres séminales (Rashomon, La Forteresse Cachée), il y a Les Sept Samouraïs. Une fresque colossale qui synthétiste plusieurs des grandes thématiques chères à Kurosawa : humanisme, héroïsme, relations entre classes et générations,... Elles arrivent à une pureté absolue. Les sept gaillards mis en avant sont de purs représentants de la noblesse d'âme, tous différents mais chacun convergeant vers une forme de désintéressement qui fend le cœur. Parmi eux, je retiendrai trois personnages, aussi différents que complémentaires.
    Kikuchiyo (inoubliable Toshirō Mifune), sorte de chien fou de la bande. Enragé, impulsif mais d'un courage peu commun, il est le plus émouvant de la troupe puisqu'il offre une évolution complète sur les 180 minutes. C'est également lui qui devient le ciment parvenant à fédérer ses comparses et les paysans.
    Kanbei Shimada, la voix de la sagesse. L'ainé mais également le plus équilibré des 7 guerriers partis dans une bataille désespérée. Il est le centre névralgique du commando kamikaze et rempart inaltérable face à la peur/folie, auquel Takashi Shimura apporte toute son autorité et sa bonhommie.
    Enfin, Katsushiro occupe lui un double-rôle, puisqu'il est simultanément participant et spectateur de l'épopée. Il représente également la jeunesse dans sa symbolique, l'espoir et l'avenir.
    Personnellement, j'ajouterai le rôle plus discret de Kyuzō, samouraï silencieux mais diablement létal. En une poignée de minutes, Seiji Miyaguchi lui confère un charisme exceptionnel.
    Malgré ses 3 heures, Kurosawa fait montre d'une virtuosité telle que les minutes passent à une vitesse folle. Aucune minute n'est sujette aux digressions inutiles. Jusqu'à son climax de presque une heure, où toutes les destinées se fracassent lors d'une bataille homérique. Et de permettre au réalisateur d'offrir à ses personnages un épilogue humble, amer mais grandiose. Tout en donnant ses définitions de l'héroïsme et la définition de Samouraï, non plus découlant d'un quelconque milieu social mais d'une volonté de triompher de l'adversité, quelle que soient l'issue. Pas étonnant que plusieurs générations de cinéastes en soient restés babas.
    tisma
    tisma

    298 abonnés 2 016 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 novembre 2020
    Un classique. Un classique grandiose et très précieux même s'il est long. On sent qu'il est précurseur de nombreux grands films actuel ! L'idée est belle, le scénario est solide et l'histoire est prenante (même si un peu longue)! Il faut savourer non pas l'histoire du film mais le film en lui même, pour sa qualité historique et sa force pour l'époque ! Un grand film.
    maxime ...
    maxime ...

    250 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 octobre 2018
    Je m'attendais à un travail d’esthète de la part d'Akira Kurosawa, j'ai été servit ! J'avais un peu délaissé la rétrospective de sa filmographie depuis quelques semaines il fallait donc marquer le coup et Les Sept Samouraïs était donc le long métrage adéquat pour cet exercice. Il faut un poil s'accrocher, le film dure plus de trois heures mais hormis cela, cette création est un régal. Tout y est parfait, on retrouve les thématiques, le soin de la mise en scène, l'image fantastique et la clique d'acteurs au summum de leurs talents. Les Sept Samouraïs ne manque pas de style et je comprends parfaitement qu'il est influencé autant de réalisateur par la suite. L'humanisme de l'oeuvre est aussi extrêmement louable, il y'a toujours cette délicatesse, ce soucis des autres chez A. Kurosawa. Le geste est en cela très touchant. Un film à vivre et qui me pousse à être moins paresseux à l'avenir, j'entends là qu'il faut que je reprenne mon chemin avec lui et ceux avec plus de discipline !
    Nirina
    Nirina

    120 abonnés 38 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 juin 2011
    Un très grand film d'action! Un classique... Majeur! Putain de Georges Lucas quand même
    ... il a pas tout inventé celui la!
    capirex
    capirex

    96 abonnés 334 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 septembre 2024
    Magistrale Fresque d'Akira Kurosawa qui bien que datant de 1955 n'a rien perdue de sa superbe !
    A noter que c'est un film qui donna lieu à un Remake à savoir "Les "7 mercenaires" de John Sturges avec Yul Brynner, Steve McQueen, Charles Bronson, Robert Vaughn et James Coburn dans les rôles principaux!
    HamsterPsycho
    HamsterPsycho

    118 abonnés 1 182 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 mars 2020
    Film fleuve aux accents éminement épiques. C'est très long et très détaillé et il y a beaucoup de personnalités différentes dans les samourais et les villageois. En tant qu'occidentaux, il faut se faire au style japonais (et coréen) qui fait surjouer beaucoup de réactions de colère, de surprise, de tristesse. Kurosawa utilisait déjà beaucoup de techniques cinématographiques intéressantes, comme l'uilisation du ralenti sur certains personnages alors qu'autre personnage observe quant à lui en vitesse normale.
    Misoramengasuki
    Misoramengasuki

    66 abonnés 399 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 juillet 2013
    Gloire à toi, grand Akira ! Gloire à toi d'avoir donné ses lettres de noblesse au film de samurai, et plus largement d'avoir su aussi parfaitement conjuguer cinéma d'action avec film d'auteur ! Merci d'avoir, par cette oeuvre hors norme, montré la voie à de futurs grands noms du 7è art (Leone, Coppola, Lucas, Scorsese...). Merci surtout de continuer, 60 ans après, de nous plonger avec délices dans le bruit et la fureur de cette épopée inoubliable ! Ton sens de l'espace, tes travellings insensés, ton génie de la profondeur de champ, la fluidité avec laquelle tu fais danser tes acteurs (les scènes de foule!) et tes caméras (car, n'en déplaise aux producteurs bornés qui n'en voulaient qu'une, il en fallait bien plusieurs pour répondre à tes inspirations), ont nourri et nourriront encore des générations de cinéphiles. Oh bien sûr, tu n'es pas seul - et malgré ton surnom de "Tennô" (l'Empereur) et tes coups de sang légendaires sur le plateau, tu ne manqueras pas de souligner les mérites de tous ceux qui t'ont accompagné dans cette réussite. Gloire à eux, aussi ! Gloire aux magiciens de la lumière et de la photo, alchimistes d'un noir et blanc ensorcelant, dans le mystère des scènes nocturnes comme dans l'innocence des scènes champêtres ou le gris boueux de la bataille finale: Nakai Asakazu et Saitô Takao. Gloire à tes responsables des décors (Matsuyama Takashi) et des costumes (Ezaki Kôhei), qui, au prix de conditions de tournage très inconfortables (le refus du confort des studios a un prix) ressuscitent avec un réalisme incroyable un univers fascinant. Gloire à ton maître de la musique, Hayasaka Fumio, dont ce fut malheureusement l'une des dernières compositions et qui signe une partition à la croisée des traditions japonaises et occidentales. Gloire, évidemment, à tes co-scénaristes, Hashimoto Shinobu et Oguni Hideo, qui ont imaginé avec toi le plus équilibré, le plus fouillé, le plus complexe des récits, sensibles autant à la dimension sociale du Japon pré-Edo qu'aux détails les plus subtils de la psychologie samurai et de leur science guerrière - capables, surtout, d'imaginer cette fantastique galerie de personnages, aux personnalités franches, bien découpées, du plus humble paysan au charismatique vétéran des batailles. Et gloire enfin, bien sûr, à tes interprètes, qu'on aurait envie de tous nommer tant leur prestation étonne et ravit à chaque instant. Les paysans (Rikichi, Manzo, Yohei, Shino...), seconds rôles qui n'en sont jamais complètement et seront les vrais vainqueurs de cette lutte entre guerriers professionnels. Shimura Takashi, maître samurai par excellence, rayonnant d'intelligence et de pondération, capable d'humour comme d'inflexibilité; Miyaguchi Seiji, alias Kyûzô, idéal du samurai perfectionniste mais modeste, au faciès impassible traversé d'imperceptibles sourires, aux gestes hallucinants de précision et d'élégance; Kimura Isao, jeune premier un peu benêt mais à la belle prestance; Katô Daisuke (Shichiroji, le n°2), Inaba Yoshio (Gorobei) et Chiyaki Minoru (Heihachi), aux profils admirablement caractérisés, aux trognes mémorables et à la qualité d'interprétation jamais prise en défaut. Et enfin, bien sûr, ton acteur fétiche, le grand Mifune Toshirô, qui incarne avec un génie histrionique qui n'est qu'à lui un personnage venu de nulle part, aux confins du bouffon et du guerrier, du leader charismatique et du simple d'esprit. Ce Kikuchiyo-là, il fallait être un génie pour l'inventer, et il fallait un génie pour l'incarner. Que les deux aient pu être réunis, qui plus est pour une longue collaboration, est une bénédiction dont le 7è art gardera à jamais le souvenir. Messieurs, à vous tous, bravo et merci !
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top