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cylon86
2 517 abonnés
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3,0
Publiée le 10 août 2013
Premier film hollywoodien qui aborde directement le problème de la drogue (même si, censure oblige, le mot ne sera jamais prononcé), "L'Homme au bras d'or" a beau être loin d'être le meilleur film de Preminger, il est tout de même important et intéressant, le réalisateur osant (comme pas mal de fois d'ailleurs) parler de sujets tabous et nous les exposer à l'aide d'une histoire qui tient la route et d'une mise en scène solide. Même si le scénario comporte quelques faiblesses et quelques moments que l'on voit venir, il montre très bien la descente aux enfers d'un ancien drogué qui replonge, poussé par les gens qui l'entourent à ne pas changer ses habitudes. Dans le rôle principal, Frank Sinatra est d'ailleurs superbe, dévoilant une facette qu'on ne lui soupçonnait pas (le désespoir lui va si bien). Et la partition musicale d'Elmer Bernstein correspond parfaitement à l'ambiance qui règne sur le film.
On a vu mieux chez Preminger que ce film centré sur l'univers de la drogue et du jeu, où trop d'intrigues s'entremêlent pour que l'ensemble ne captive vraiment.
Il y a ce musicien raté, joué par Sinatra, obligé de s'abstenir de sommeil pour le compte de loubards plongé dans la triche du poker. Il y a cette intrigante, jouée par Kim Novak, qui tourne autour de lui, se trouve ici et là au fil de l'histoire, sans jamais être assez présente. Il y a cette épouse, jouée par Eleanor Parker (excellente, pour le coup !), frustrée dans l'attente, coincée dans une chaise roulante et spoiler: qui finit par trahir le secret de son non-handicap pour se jeter du haut d'un balcon, dans une dernière bravade.
Certes, on peut reconnaître au film d'avoir bravé l'inflexible Code Hays (il est sorti en 1955, le code fut abrogé en 1966) en traîtant du délicat thème de l'addiction, montrant pour la première fois avec autant de crudité la torture des junkies prvés de leurs doses, enfermés dans les sous-sols des commissariats, et leur difficile sevrage. Mais il manque un petit quelque chose qui lui aurait donné une force. Une profondeur peut-être.
Un film intéressant, mais trop brouillon, malgré la performance réussie de ses acteurs. 2,5/5, la moyenne.
Loin d'être un sans faute, le film de Preminger a le mérite de s'attaquer à un sujet délicat, surtout à l'époque. Les interprétations sont sans faille, la musique parfaitement calibrée qui accentue cette atmosphère de malfrats. Le point noir vient du scénario aux virages trop faciles, à la lisibilité aisée par le spectateur. Un bon film tiré de l'excellent bouquin de Nelson Algren.
Une belle déception !!! D'accord il faut reconnaître le courage d'Otto Preminger d'avoir défier la censure pour imposer le premier film hollywoodien qui parle de toxicomanie mais reste que le résultat n'est pas à la hauteur de l'ambition de son sujet. Les personnages stéréotypés, les décors visiblement de studio et surtout les ressorts dramatiques très lourds en font au final une oeuvre péniblement sage. On peut sauver une BO jazzy, le jeu des comédiens même s'il n'arrive pas être transcendant et quelques mouvements de caméra à la grue. Il est difficile de ne pas faire la comparaison, en total défaveur pour "L'Homme au bras d'or", avec "Le Poison" de Billy Wilder, premier film hollywoodien à évoquer le fléau de l'alcoolisme, où le réalisateur avait réussi à éviter tous les pièges dans lesquels Preminger est tombé donnant ainsi une oeuvre réaliste, dure et bouleversante. C'est dommage qu'avec le sujet de la drogue, Otto Preminger n'ait pas réussi une oeuvre qui s'approche, ne serait-ce qu'un peu, de la qualité du Wilder. A voir beaucoup plus pour son importance historique que pour ses (rares !!!) qualités cinématographiques.
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5,0
Publiée le 23 octobre 2011
Dans un climat noir particulièrement prenant, "The Man With the Golden Arm" marque une date importante du cinèma amèricain! Ce film superbe d'Otto Preminger raconte l'histoire d'un batteur de jazz, mariè à une femme paralysèe (Eleanor Parker, dans une composition extrêmement ambiguë), mais qui est en fait une simulatrice! L'homme est amoureux d'une entraîneuse (le rôle est remarquablement tenu par Kim Novak) et il est soupçonnè d'un crime qui a ètè en fait commis par sa femme. "The Man With the Golden Arm" est certainement l'une des plus grandes rèussites de Preminger, mais c'est aussi (et surtout) la meilleure crèation de Frank Sinatra, èpoustouflant de bout en bout dans le personnage complexe d'un homme ravagè par la drogue, l'angoisse, mais aussi par un amour impossible! Les sèquences de jazz sont parfaitement intègrèes à la partition classique ècrite par Elmer Bernstein, l'un des meilleurs spècialistes de la musique de film, qui suivent pas à pas les actes de Frankie Machine! Un chef d'oeuvre absolu qui rencontra un très large succès aux Etats-Unis, sans doute à cause de la qualitè de la mise en scène, mais aussi du fait de la qualitè de jeu exceptionnel de tous les comèdiens, en particulier Sinatra dans le personnage inoubliable de l'intoxiquè...
Un film qui possède certaines qualités comme Kim Novak, meilleure interprète du film, ainsi que The Voice, assez bien dirigé, un bon scénario, mais il y a également des points négatifs. Au point de vue positif, L'homme au bras d'or marque les débuts du grandissime Elmer Bernstein, qui obtiendra directement sa première nomination aux Oscars grâce au thème principal jazzy mémorable. Ce film est aussi le premier à parler de la drogue si ouvertement, mais il est clair qu'aujourd'hui sur le même sujet il y a beaucoup mieux, j'adore Requiem for a dream et je ne pense pas qu'un film sera supérieur à celui-ci avant longtemps. (Spoilers) D'ailleurs entre les deux films, la plus grande différence c'est la fin, l'un est terriblement pessimiste, l'autre extrêmement positif avec un happy-end joyeux, mais vraiment pas réaliste, le gros point négatif du film, j'aime bien les fins heureuses, mais pas ici. Frank Sinatra tombe amoureux de la superbe Kim Novak (il y a de quoi) et ne touchera plus à la drogue grâce à une petite nuit de sevrage, c'est beau le cinéma.
Très bon film qui a osé pour la première fois parler de la dépendance à la drogue, Sinatra est admirable, torturé entre le désir de ne pas replonger et l'attirance fatale à ses seringues. Très bon film de Preminger.
Si l'on a pu aisément qualifier ce film d'audacieux a l'époque de sa sortie ,force est de constater que 50 ans plus tard celui ci n'a plus le même impacte vue l'évolution de nos sociétés.En 1955 ,pour construire une oeuvre ayant pour "héros" un junkie en pleine reconversion ,il fallait vraiment oser se frotter a la censure ,ce que n'hésitèrent pas a faire Preminger et les responsables de United Artist.La 1ere heure qui voit Frankie revenir chez lui puis lentement replonger vers ses vieux démons est la plus réussie , la suite s'avérant nettement moins rythmé avant d'aboutir sur un final prévisible ,je passerais aussi rapidement sur la désintoxication express et du coup très naïve du héros.Un crédible Sinatra entouré des ravissantes Novak et Parker forment un superbe triangle amoureux rehaussé par des seconds roles composés de vraies "gueules de cinoches" renforçant la noirceur de ce drame également souligné par la magnifique BO Jazzy du "maestro" j'ai nommé Monsieur Bernstein.
Même si ce n'est pas le Preminger que je préfère, ça reste tout de même un excellent film traitant des ravages de l'héroine; notamment la musique qui colle parfaitement au temperament de Frankie, les personnages prennent réelement vie, la photo est superbe. Et puis Kim Novak et Frank Sinatra dans un film, c'est déjà beaucoup.
C'est fou qu'un film de cet époque soit plus renseigné scientifiquement qu'un requiem for a dream de nos jours. Réference à la taille des pupilles aprés consommation d'héroine (la prise d'heroîne améne des pupille en tête d'épingle). C'est un très bon film mais difficile à voir pour ceux ayant déjà eu le même problème avec la came. Le concept des deux femmes, rapelle les dessins animés ou le personnage avait un ange sur une épaule et un démon sur l'autre qui l'influencait. Ici ce concept est aussi couplé par le symbole de "la" personne qui cherche toujours à vous faire replonger. En fin de compte ce film a tout pour être un film culte exception faite des anciens usagers qui y verront avec honte leur propres faiblesses.
Film noir impeccable, les scènes entre le héros et sa femme sont tellement réussis qu'elles en deviennent crispantes, on aurait presque besoin d'un fix nous aussi.
Un excellent film de Preminger !! Sinatra nous prouve qu'il est aussi bon chanteur qu'acteur avec cette performance. Le film traite courageusement le thème de l'addiction aux drogues fortes et tout ce que cela entraîne lorsqu'on veut s'arrêter : tentation, nervosité, violence,... Si le personnage de Frankie est au centre les deux femmes qui gravite autour le sont tout autant. L'une est une femme possessive, égoïste dans l'amour et menteuse. L'autre est aimante, dévoué et triste spectatrice de l'histoire. Ce trio de personnages ainsi que tout les seconds rôles, les péripéties, la réalisation : tout est finement orchestré pour donner au final un film vraiment réussit !
Une brusque rafale musicale, orchestrée par Elmer Bernstein, accompagne le générique fait de lignes brutales en scansion. «The man with the golden arm» (USA, 1955) d’Otto Preminger affiche dès ses premiers instants la nature de son rythme : un jazz endiablé, à l’aune du free jazz le plus débridé. Frankie Machine sort d’une cure de désintoxication et rejoint sa ville natale où il est donneur de cartes pour un mafieux de pacotille. Il y retrouve son fidèle ami, sa femme handicapée et son ancienne maîtresse. Dans cette ville médiocre, semblable aux Sodome de Tennessee Williams, toutes les tentations accablent Frank et le rapprochent de la came. Reconnu comme le premier film hollywoodien traitant de la drogue, «The man with the golden arm» atteste, s’il est encore nécessaire, que Preminger est un des cinéastes les plus audacieux d’Hollywood. Sa réalisation est à la mesure de sa bravoure. Les longues traversées de la caméra à travers l’espace qui décrivent, de leur circularité, le cloisonnement de la ville donnent à la mise en scène, en plus de son aspect virtuose, une apparence maîtrisée. Cette maîtrise résulte de l’accord de l’image (et sa mobilité frénétique) avec la musique (et ses variations rythmiques). Preminger, en plus de diriger Frank Sinatra avec brio (il paraît beaucoup plus vivant que dans «From here to eternity»), explore par le biais de sa mise en scène la sensation du manque. Son choix d’accomplir une mise en scène fougueuse n’est pas une lubie de mise en scène mais correspond à la volonté de retranscrire, par les moyens les plus cinématographiques qui soient (accointances de l’image et du son), le trouble de la privation. Preminger ne fait rien d’autre que de calquer, dans un geste hallucinatoire, la réalité du film sur celle de son personnage. Par là Preminger entre en empathie avec le drogué, il lui accorde sa compassion jusqu’à lui donner la mesure de la mise en scène. La rafale du film ne passe pas, même encore les lumières de la salle rallumées.