Noël Joyeux est né d'une anecdote racontée à Clément Michel par sa mère : un couple de ses amis avait invité pour Noël une dame d’un Ehpad, qui est finalement venue accompagnée. À elles deux, elles "avaient totalement explosé la soirée. J’ai inventé tout le reste. Ce qui me plaisait, outre le point de départ étonnant et amusant, c’était de traiter du conflit de générations."
Au moment de l’écriture, Clément Michel avait quelques idées en tête pour le casting sans qu'elles soient définitives. L’idée de proposer le scénario à Franck Dubosc s’est imposée ensuite assez rapidement et l'acteur a accepté. "J’ai eu alors envie d’une association inédite, inattendue, à laquelle j’avais pensé, et j’ai envoyé le scénario à Emmanuelle Devos, une actrice que j’aime profondément, que j’ai toujours trouvé drôle mais que je ne connaissais pas. Elle a, par chance, rapidement donné son accord, très excitée de travailler avec Franck. En tant que réalisateur mais aussi comme spectateur, c’est un duo que j’avais vraiment envie de voir à l’écran."
Ce qui a séduit Emmanuelle Devos en premier lieu dans le projet a été une lettre de Clément Michel qui accompagnait le scénario : "ce n’est pas si courant. Il me disait en substance qu’il ne m’avait jamais vue dans une comédie et qu’il avait pensé à moi en écrivant. Cela voulait dire qu’il avait fait attention, qu’il connaissait ma filmographie. J’ai trouvé cela assez classieux."
Peu habituée à tourner dans des comédies, l'actrice a pris grand plaisir à s'essayer à ce registre : "Tous les acteurs veulent faire des comédies surtout ceux qui, comme moi, évoluent plutôt dans du drame. En tournant le film j’ai compris que cela déplace le jeu à un autre endroit, ce que je connaissais au théâtre mais pas au cinéma. La comédie demande une énergie et une mécanique différentes et surtout une très grande vérité et donc un premier degré que j’ai trouvé vraiment intéressant à jouer."
En écrivant Noël Joyeux et en faisant des repérages dans des maisons de retraite, le réalisateur a été touché par la solitude que peuvent traverser les personnes âgées : "Même si cette comédie est joyeuse elle pose quand même un problème plus grave et qui est d’actualité : qu’est-ce qu’on fait des personnes âgées ? J’ai essayé de l’évoquer sans pathos avec les ressorts de la comédie mais c’est assez émouvant."
Pour incarner les deux dames âgées, le réalisateur a choisi Danièle Lebrun et Danielle Fichaud. C'est par le biais de Gaumont qu'il a rencontrée cette dernière. Il a assisté à une projection d'Aline de Valérie Lemercier avant sa sortie et a eu immédiatement envie de lui envoyer le scénario de Noël Joyeux : "Je ne voyais personne d’autre pour ce rôle. Miracle, cinq jours après, elle disait oui. Il fallait alors lui trouver la partenaire idéale et Danièle Lebrun fait partie des actrices cultes qui m’ont fait rêver au théâtre et au cinéma. Quand elle a donné son accord j’ai été transi de bonheur. Déjà naturellement le contraste entre elles était une promesse forte, aussi bien en comédie qu’en émotion."
"Le titre s’est imposé à moi immédiatement avant même que je commence à écrire. Joyeux Noël ? Oui et alors ? Noël Joyeux, on sent bien tout de suite que ça va être le bazar. On devine comme une promesse : tout va se passer à l’envers", explique Clément Michel.