J'avoue avoir été voir ce film, réalisé par Emanuele Crialese et sorti tout récemment, juste pour Penélope Cruz en tête d'affiche. Je ne savais donc pas vraiment de quoi le film allait parler, ou en tout cas que très vaguement. Et, malheureusement, j'ai trouvé le tout plutôt plat et oubliable. Et ce n'est pourtant pas le sujet en lui-même car il est en soi plutôt intéressant ; nous sommes plongés dans l'Italie des années 70, encore très conservatrice donc, et nous suivons une famille très dysfonctionnelle, entre un enfant en pleine recherche de genre et de soi-même et une mère tombant petit à petit dans la dépression. C'est un contexte plutôt froid, instauré par l'univers morne de cette banlieue bétonnée, dans un univers paradoxalement très chaud, celui de l'Italie. C'est un décalage qui est très intéressant car le film joue tout le temps avec et ce, dès la scène d'introduction. Le film nous présente en effet des personnages joviaux, les enfants dansant avec leur mère dans une cuisine baignée de soleil. Et puis, lorsque le père arrive, soudain changement d'ambiance : il fait nuit, personne ne parle et personne ne s'amuse. Malgré tout, le père, si violent soit-il par moment, n'est pas spécialement méchant. Je veux dire par là que le film n'a pas tenté de créer une dichotomie entre le père et la mère, le méchant d'un côté, la gentille de l'autre. Je pense que c'est avant le contexte qui construit les personnages, le seul étant en décalage avec tout cela étant Adri. Adri essaye en effet de se construire dans un monde qui ne l'accepte pas ni ses différences, dans un monde où seule sa mère semble lui prêter une oreille attentive. Et tous ces thèmes sont intéressants mais ils ne sont, je trouve, que survolés, le film voulant toucher à trop de choses à la fois dans une trop courte durée. Nous avons alors cette impression que le film part dans de nombreuses directions différences sans jamais les aboutir. Et puis le rythme n'est jamais vraiment soutenu. Nous pouvons avoir de très bonnes scènes, autant sur le plan visuel que narratif, et puis d'autres, très longues, qui se traient en longueur. Sur le plan de la mise en scène, on retiendra d'ailleurs les fantasmes d'Adri, et notamment lorsqu'elle reconstruit le clip "Rumore" de Raffaella Carrà avec Penélope Cruz, magnifique dans la peau de cette dernière. "L'Immensità" est donc, malgré ses thèmes intéressants, un film qui ne semble jamais aboutit et surtout très long par moments !