Le Roi et l'oiseau est un film considéré comme un chef d'oeuvre absolu par beaucoup de personne. Un classique du cinéma d'animation, qui a inspiré fortement Myasaki (nous y reviendrons plus tard) et qui mérite plus que tout film la qualification d'oeuvre d'art, ce qui s'explique par la cohabitation de Paul Grimault et de Jacques Prévert.
En effet, Le Roi est l'oiseau est une oeuvre poétique, non par car celle-ci se retrouve dans le scénario ou les dialogues, mais véritablement car le film est lui-même une poésie à part entière, de sa sublime musique (sans doute l'aspect le plus réussi du film) à ses dialogues et à son scénario en effet et en passant par ses dessins et ses messages (car il y en a plusieurs), entre douceur infinie et violence démesurée.
Dans un univers extravagant et enchanteresque (et pour autant parfois effrayant et cruel) qui tient autant de la science-fiction que du conte on suit avec beaucoup d'étonnement et d'autant plus d'émotions de touts types les aventures du Roi et de l'oiseau certes, mais aussi de ses oisillons, du petit chien, de la police du roi, de la bergère et du ramoneur bien sûr, du musicien, des lions, de l'automate et de tout le royaume de Takicardie (étrangement nommé) qu'on peut bien entendu voir autant comme un conte magique qu'une satyre de la société (même si j'ai d'habitude tendance à m'énerver devant ceux qui veulent voir de la critique sociale partout).
Le Roi et l'oiseau est une poésie magnifique, qui comme la poésie plus classique manuscrite ou dite s'appréciera différemment selon l'état d'esprit du moment du spectateur.
Pourtant il est difficile, même lorsque l'on apprécie les films qui prennent leur temps de ne pas trouver quelques longueurs au film, et j'ajouterai que j'ai rarement été aussi frustré par une fin... Car il me semble qu'il y manque quelque chose d'important, des questions sans réponses, ou qui mériteraient un approfondissement, une confirmation pour effacer un doute:
où est le vrai roi ? où vont les gens ? qu'arrive-t-il à l'oiseau, à la bergère et au ramoneur ?
, quelques plans manquants, même une poignée de secondes, qui auraient à mon sens été nécessaires.
Pour ce qui est de la fin cependant, le dernier plan reste d'une force incroyable.
On dit que Myazaki s'est fortement inspiré de cette oeuvre dans ses films, à raison sans aucun doute (à commencer par quelques notes de musique qui ne sont pas sans rappeler la musique de Nausicäa), et que Myazaki peut carrément être considéré comme le fils spirituel de Grimault, sa version moins accomplie même.
A mon sens il incontestable que l'élève a dépassé le maître, et que toute la poésie de Le Roi et l'oiseau se retrouve dans un esprit très similaire dans 3 oeuvres du japonais qui sont dans l'ordre croissant de la qualité de ce romantisme: Le château ambulant, Le château dans le ciel et Nausicäa de la vallée du vent.
Dans ces films, et en particulier le dernier cité, l'univers crée par Myazaki est autant voir plus merveilleux (dans tous les sens du terme) qu'ici chez Grimault, de même pour l'aspect critique et encore plus pour la poésie.