Appelez-moi Mathilde est un film qui repose complètement sur l’abattage de sa joyeuse troupe d’acteurs, ni plus, ni moins. Le film et adapté d’une pièce de théâtre et ça se sent carrément ! On est quasiment dans un seul lieu (une simple ferme), tout le sel du film repose sur des dialogues, la mise en scène est par ailleurs théâtrale. Mondy ne fait pas des miracles, et film sans originalité, hormis peut-être une scène d’action assez singulière avec des Chinois qui est très étrangement filmée, et pour le coup, plutôt mal ! Mais au moins on la retient, car c’est le souci de ce film, formellement il marque pas du tout. La photographie est très grise, les décors sont minimalistes et la musique de Michel Legrand, pas hyper inspiré ici, ne retient pas plus l’attention que ça.
Pour moi, vraiment, ce qui m’a convaincu dans le film c’est la solidité de l’interprétation. Jacqueline Maillan a un rôle sur mesure pour elle, Michel Serrault surnage comme de coutume, Robert Hirsch s’amuse comme un petit fou avec ses multiples personnalités. La bonne surprise de second plan reste pour moi Guy Bedos qui tire son épingle du jeu avec un personnage secondaire. De manière générale les interprètes sont très à l’aise et bien choisis avec leurs personnages. On aurait pu espérer un peu plus de Bernard Blier.
De surcroît, les dialogues sont bien écrits et l’on sent l’expérience de Veber en la matière. De même, il a le sens du rythme et le film est rapide et efficace. Après, pour l’histoire, faudra adhérer à son côté foutraque, à son humour parfois répétitif et le film marque tout de même un essoufflement sur la longueur. Sympa au début, le mic-mac sur la nationalité du personnage d’Hirsch est un peu trop pressé comme une orange, et faut avouer aussi que tout le côté comédie d’espionnage ne décolle pas tellement.
En conclusion, une petite comédie honorable grâce à son casting et des répliques amusantes qui font mouche d’un Veber pas à son meilleur mais relativement inspiré. C’est léger, amusant, sans prétention. On est loin du summum de la comédie française, principalement car le film a tendance à ne pas suivre sur la longueur et parce que sur la forme ça reste minimaliste artistiquement parlant. 2.5