A l'été 1992, alors que la Moldavie s'apprête à fêter son premier anniversaire de nation indépendante, après le démantèlement de l'URSS, la guerre du Dniepr oppose pendant 4 mois les troupes moldaves aux sécessionnistes pro-russes de la Transnistrie. C'est dans ce contexte, dans un petit village proche du front, que se situe l'action de Carbon, l'un des rares exemples de cinéma moldave de ces dernières années. La découverte d'un cadavre carbonisé, impossible à identifier, constitue le début d'une intrigue qui montre, à la façon d'une satire, les balbutiements d'une démocratie qui a du mal à se prendre en place, surtout au milieu de nulle part, bien loin de la capitale, Chișinău. Le problème est que l'humour local est parfois difficile à décrypter et que la mise en scène, guère dynamique, de même que l'interprétation, trop faible, n'aident pas à s'enthousiasmer. Cela reste néanmoins un film "historique" d'un niveau acceptable, avec son atmosphère à la Kusturica, en moins endiablé, toutefois. Il complète aussi les rares romans moldaves qui nous sont parvenus, ces derniers mois, de Iulan Ciocan, par exemple, et qui expriment de la même manière la crainte des visées expansionnistes du voisin russe.