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2,5
Publiée le 26 mai 2009
Dopè aux hormones mâles, les cheveux tirès en arrière, le torse velu, Javier Bardem a tout du dragueur arriviste et macho! Don Juan cynique, beauf dans toute sa splendeur, il utilise son corps pour favoriser son ascension sociale et humilie les femmes qu'il exploite sans vergogne! A travers le portrait corrosif de ce voleur de bidets devenu roi de l'immobilier, Juan Josè Bigas Luna tire sur tout ce qui bouge et fustige le mâle espagnol et sa sacro-sainte virilitè! Son macho adore les grosses voitures, le karaokè et les chansons de Julio Iglesias, les montres de marque (il en porte deux au poignet) et voudrait avoir deux sexes pour satisfaire à la fois son èpouse et sa maîtresse! Mais si les femmes, dont Maria de Medeiros, feront la fortune de ce goujat parvenu, elles causeront aussi sa chute! Une comèdie virile et provocante, du fonctionnement du macho latino...
Un bon film de Bigas Luna, solide , bien structuré et surtout sur un scénario fouillé et bien travaillé..Il y a une vraie histoire ( ce qui manque parfois dans ses films) Et même ici un pitch très visionnaire sur ce que sera plus tard le système corrompu et crapuleux de l'immobilier sur la côte espagnole ( scandale Marbella et autres). Les politiciens verreux permettent à un jeune ambitieux ( un peu voyou ) de faire son cheminement au milieu des requins et de profiter de toutes les occasions pour faire fortune. On est quand même pas dans du néo -réalisme italien et la fiction est empreinte de surréalisme louffoque , Lunaien. Le cheminement du Prolo & militaire jusqu'à Benidorm est empreint de cocasserie. Il utilise aussi beaucoup les femmes et sa sexualité sauvage pour atteindre ses objectifs. Bardem séduira Maria de Medeiros riche héritière , pour accèder à la plus haute marche. Mais ce "gigolo" est excessif et ne respecte pas les règles de bienséance.Il chutera de la plus haute tour de son projet immobilier pour se retrouver en Floride dans une villa sordide, moisissant et trompé par sa nouvelle maîtresse ,au style travestie décadante..Luna est une fois encore un découvreur et un directeur d'acteurs énorme. Maria de Medeiros a le plus beau rôle de sa carrière. La scène d'érotisme à trois quand Bardem arrive à convaincre sa femme et sa maîtresse de partager le même lit est superbe et torride . Le baiser entre Maria et Maribel Verdu est à couper le souffle, un des sommets saphiques de l'histoire du cinéma. C'est aussi le sommet pour Bardem qui vit son apogée dans le business et dans le vécu de sa fantasmagorie libertine.A noter l'apparition sur la partie US dela fin du jeune Benito del Toro, superbe et impactant. Cependant le film pêche parfois par le sur-jeu de Bardem , il en fait trop, y prenant un plaisir fou,. Comme le fait très souvent Depardieu..Pour cela le film n'est peut- être pas aussi bons que certains autres Luna.Aurait mérité 2,5 étoiles..
Satyre crue, atypique et stimulante (3,25/4). Ce conte des années 80/90 chargé d'intensité sexuelle suit l'ascension sociale et la déchéance d'un arriviste égoïste, ambitieux et manipulateur dans une Espagne minée par un climat d'affairisme et de promotion immobilière effrénée. Une première trahison amoureuse conduit Bénito Gonzales (magnifiquement interprété par Javier Bardem), jeune homme d'extraction populaire travaillant dans le bâtiment, à laisser libre court à sa soif de réussite en manipulant les femmes tombées sous son charme et séduites par ses promesses. Il ambitionne de s'enrichir en construisant une tour phallique qui soit la plus haute de Bénidorm, reflet de sa propre virilité et de son ambition démesurée. A cet effet il convainc son amante, Claudia, (interprétée par la ravissante Maribel Verdu) de coucher avec un banquier susceptible de financer ses projets avant d'épouser lui même la fille du banquier en question, Marta (interprétée par Maria de Medeiros). S'instaure alors une relation triangulaire frustrante pour les deux femmes alors que Benito, outrageusement machiste, poursuit sa quête sans le moindre scrupule. Mais son succès est de courte durée et sa fortune ne tarde pas à basculer...Bigas Luna se livre à un exercice jouissif de déconstruction de l'archétype du machiste méditerranéen et du rêve espagnol en écornant au passage les icônes de la culture populaire ibérique. La simplicité binaire du scénario (ascension puis chute) est largement compensée par l'intensité du personnage principal à la fois attachant, ridicule et odieux ainsi que par le coté baroque de ses frasques sexuelles. La liberté de ton du film et l'absence de retenue caractéristique du réalisateur Bigas Luna donne toute son envergure au rôle de Javier Bardem, tout en exploitant sa dimension comique. On peut cependant conseiller aux spectateurs qui découvrent ce réalisateur atypique et peu pudique de se renseigner rapidement sur son style pour éviter une déception ou un choc.
Travaillant dans le bâtiment à Melilla, Benito Gonzalez désire construire le plus grand édifice de Benidorm, un parfait symbole phallique de pouvoir... Afin de financer son projet, il profite des femmes qui l'aiment comme Claudia, un mannequin souhaitant devenir célèbre et Marta, fille de banquier l'entretenant... Mais sa forte personnalité suffira-t-elle à compenser le matériel médiocre qu'il utilise, l'absence de permis de construction, le manque de moyen et sa candeur face aux femmes qu'il croit dominer?... On peut voir dans "Macho" un pamphlet contre le machisme. Mais Bigas Luna remet également en cause les faiblesses de l'homme qui se sent constamment obligé de (dé)montrer sa virilité... A voir ne serait-ce que pour l'excellente interprétation de Javier Bardem...