Ramona, 42 ans, semble parfois à bout de souffle en fin de journée mais c'est parce qu'elle est comme une pile électrique, que ce soit au travail, à la maison avec un mari alcoolique ou encore à l'extérieur avec une fille dont elle n'aime pas l'évolution. Elle n'arrête presque jamais, cette Galicienne, femme de caractère, si l'on veut être poli, ou grande gueule, pour dire les choses comme elles sont. Le film d'Álvaro Gago ne la lâche jamais, quitte à nous épuiser autant qu'elle, et c'est sa grande qualité mais aussi ses limites : les autres personnages ne sont pas vraiment développés et le contexte social, dans un petit village de pêcheurs, seulement esquissé. L'énergie brute de Matria ne laisse cependant pas indifférent, de même qu'une relation mère/fille puissante qui oscille entre rudesse et tendresse, mais cette cousine espagnole de Laure Calamy, dans À plein temps, ne suscite pas la même sympathie, peut-être parce que le film ne lui donne presque jamais l'occasion de respirer. Et quant c'est le cas, d'une certaine façon, en toute fin de film, ce dénouement parait pour le moins peu explicable, voire même carrément incompréhensible, eu égard à tout ce que le long-métrage a montré auparavant. Surprenant et peu satisfaisant de terminer ainsi.