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traversay1
3 645 abonnés
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3,0
Publiée le 8 juillet 2022
Il parait que le cinéaste québécois Philippe Grégoire est un adepte du "non-narratif", chose qui n'apparait pas évidente dans Le bruit des moteurs qui comporte bien une trame, aussi fantasque et irréelle fut-elle. Son héros est un formateur des douanes canadiennes, dans un Québec légèrement dystopique, gouverné par une droite dure, où les autorités s'arrogent le droit d'enquêter sur ses citoyens lorsque ceux-ci sont sexuellement hyperactifs, dans un climat général très sécuritaire. Cette comédie au cheminement imprévisible semble parfois aller nulle part mais son caractère absurde et sa dynamique d'exécution en font un spectacle divertissant, d'une durée limitée (79 minutes) qui lui sied parfaitement au teint. L'interprète principal, Robert Naylor, semble comme un poisson dans l'eau, aussi bien quand le film met les gaz ou le malmène, que dans des scènes, disons plus contemplatives. Les dialogues sont enlevés et croustillants avec cependant un débit si rapide et "local" que le public français ne peut qu'en capter une partie, hélas. Sous-titrer Le bruit des moteurs pour les non-québécois aurait constitué un ajout appréciable pour apprécier les subtilités ou la verdeur langagières du film.
"Pour le moins cocasse" : gardez bien en tête cette expression émanant du synopsis, car elle résume à elle-seule ce film ô combien conceptuel. Déroutant, sans mauvais jeu de mots, "Le bruit des moteurs" risque de vous laisser circonspect pendant un certain nombre de minutes. Pour public avisé.