Daniel Pratt est un ex-policier qui coule des jours heureux en Afrique jusqu’au jour où il apprend le décès de sa fille. Cette dernière a été assassinée et il est bien décidé à ne pas attendre que justice soit faite…
Imaginez un polar burné avec Alain Delon torse-poil, dans un ersatz français d’Un justicier dans la ville (1974), le tout, saupoudré d’une once de Magnum Force (1973). Maintenant imaginez Alain Delon qui se prend pour Charles Bronson, sauf que son personnage part littéralement en couille au point de se retrouver dans un vigilante movie crypto-gay (oui, oui, vous avez bien lu).
Je ne vous refais pas la carrière d’Alain Delon, ce dernier était LA star du cinéma d’action français (en concurrence avec Jean-Paul Belmondo) et n’avait qu’une idée en tête, prouver à quiconque qu’à 50 balais, il était loin d’être fini. Alors qu'à cela ne tienne, il a eu l’idée de co-produire un film à sa gloire, qu’il a co-scénarisé et dans lequel il incarne le rôle-titre (il interprète même la chanson du générique de fin "I don't know", à ce stade, pourquoi se refuser un caprice de star ?). Et c’est ainsi que vous obtenez Parole de flic (1985), un polar testostéroné qui vient pomper Death Wish et nous entraîne dans une spirale de violence infernale sans la moindre concession
(pêle-mêle, ça casse du voleur, du migrant et du pẽdé).
Mais ce qui retiendra particulièrement notre attention, c’est la performance égocentrique & virile d’Alain Delon, ce dernier y apparait comme intouchable, torse-poil luisant et abdos affutés, il n’y a qu’à voir la scène d’ouverture où il s’adonne à un corps à corps avec un congolais gaulé comme une armoire normande
(spoiler : il parviendra à le coucher au sol).
Bien évidemment, Delon fait chavirer les coeurs, les africaines n’ont d’yeux que pour lui et de retour en France, il n’hésitera pas à poser ses valseuses sur la table pour étaler son machisme à qui veut l’entendre
(notamment une ravissante fliquette qui à l’âge de sa fille et qui finira dans son pieu).
Et bizarrement, malgré son côté Don Juan, son personnage n’en reste pas moins… suspicieux. Serait-il homosexuel ? Le doute nous assaille, il n’y a qu’à voir comment il lèche goulument le visage du congolais ou la façon avec laquelle il allume la cigarette de Perrin).
L’ensemble est parfaitement crétin et risible, mais on jubile à l’idée de voir Delon jouer au flic badass pas crédible pour un sou, face à Jacques Perrin et Vincent Lindon (qui enchaîne ici un énième second-rôle de flic, après sa performance dans Le Faucon - 1983).
Quoi qu’on en pense, l’égo-trip de Delon lui aura permis de dépasser au box-office le 14ème opus de James Bond (Dangereusement vôtre - 1985), j’ai mal à ma France rien que d’y penser…
(critique rédigée en 2011, réactualisée en 2023)
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