Alain est grand et Delon est son prophète.
Au commencement... il y eu Delon !
Dieu vint bien après, et parce que Delon l'y avait autorisé, lui permettant dans sa divine mansuétude, de partager avec lui quelques lauriers, comme on balance par-terre négligeamment un bout de gras à son chien.
Mais Delon aime partager, il aime les autres, Delon est comme ça ! ... et p'is aussi y faut bien qu'il existe des gens pour l'admirer !
Delon est Beau, Delon est Grand, Delon en a grave dans le calbut, et Delon en a marre de passer pour un type égocentré juste dans la vie alors que son talent est bien plus grand !
Il aimerait bien également être crédible en sommet de vanité au cinéma !
Et c'est sûr que ce n'est pas en tournant dans de bons films qu'il y parviendra...
Changement de cap donc: "- Et si je tournais des nanars prétentieux plus bêtes que mon pied gauche, avec des personnages dont la vacuité n'aura comme égal que moi-même ?", s'interroge puissamment Delon.
Essai brillamment transformé, ce film opérant le début d'une consciencieuse déconstruction de sa carrière (magistralement suivit par "Le Passage", "Dancing Machine", "Ne Réveillez Pas un Flic qui Dort" et "Le Jour et la Nuit", que du tout bon pour les zygomatiques !), et une parodie involontaire d'un mythe en passe de se ringardiser à l'extrême, devenant une caricature de ce qui était déjà une caricature... Une caricature qui se caricature ? Que du tout bon pour les zygomatiques !
Donc le pitch, d'une subtilité qui force l'admiration:
Delon est un ancien flic
1. qui en a grave dans le pantalon,
2. à qui "on-ne-la-fait-pas",
3. meilleur que tous les autres réunis et que même que c'est super qu'il soit là,
4. on n'a pas été gentil avec lui, alors y boude... Sa femme, ou une potiche du genre, j'ai déjà oublié, s'est faite assassiner, et que même que c'est pas très sympa pour Delon qu'est tout tristounet (et qui n'a pas vu Delon jouer la souffrance ne sait pas ce que c'est de souffrir), et en plus on l'aide même pas à faire justice, alors il part en Afrique et p'is c'est tout, "et maintenant vous z'êtes tous bien embêtés Pass'queue je suis plus là pour nettoyer votre caca... NA !"
Méééééééééééééé Alain Delon a une fille, et elle est tuée 10 après son exil, alors bien sûr Delon y fait encore plus du boudin, et revient en France pour montrer qu'il a le pantalon bien remplit et qu'il va étouffer tout le monde avec ce qu'il y a dedans (et qui n'a pas vu Delon jouer la colère ne sait pas ce qu'est la colère) !
Cela donne donc lieu a des séquences mythiques, miteuses, poilues et poilantes... et bien ultra-violentes, qui sont tellement funs qu'on aimerait bien qu'il ait suffisamment de filles pour en buter une chaque jour de l'année, juste pour le mettre vénère et rigoler un peu plus...
Festival d'auto-satisfaction et de prétention risible et puérile, Delon est au sommet de son art, et nous divertit tout le long du film, pas comme il le souhaiterait, le script étant blindé d'incohérences et de raccourcis faciles, le tout saupoudré par les jolis poils de la virilité Delonniène qui décidément s'accordent bien à toutes les sauces, mais n'attend pas la fin du film grimé en clown, pour faire le clown et bien nous amuser.
D'ailleurs pourquoi à la fin il se déguise en clown ? Mystère !
Comment il arrive à faire son numéro en se faisant passer devant tous les membres du cirque pour leur véritable collègue ? Oooh alleeeeeeez, j't'en pose des questions ??? C'est Delon, mince, c'est tout !
Rigole pas toi, tu vas voir ta tronche sans tes dents (et qui n'a pas vu Delon jouer les dentiste ne sait pas ce que c'est qu'un vrai dentiste) !