La grande ligne du film est similaire au «Voyage de Chihiro», mais son contenu littéraire est beaucoup moins subtil. «Les murs vagabonds», en lançant les débuts de son histoire avec des thématiques très poétiques, tels que souvenir, enfance, voyage, recherche de soi... captive les curiosités et plonge les attentions dans un long film (de 2 heures), plat et sans suspens, pour à la fin mieux laisser le spectateur dans le flou.
La logique symbolique de l’ensemble des scènes et des images ne permet aucune interprétation décisive et laisse place à des idées (pourtant charmantes mais) confuses. Dans «Les murs vagabonds», parce qu’ils sont perdus dans leur situation de départ, peut-on nécessairement appréhender l’histoire qui suit comme une quête de soi ? Pas tout à fait. La grande différence avec le Voyage de Chihiro est que Chihiro, le personnage principal, était par ses actions et son authenticité (son innocence, en quelque sorte) étape par étape auteure de sa sortie du monde dans lequel elle était perdue, tandis que les personnages des murs vagabonds étaient juste perdus et, sans intrigue ni apport de leur part, se sont retrouvés à la fin par la protection et l’aide d’un autre personnage qui est Nopo (Il a protégé les deux personnages principaux d’une noyade inévitable, sans «pourquoi», juste par sa seule magie, et par la même magie - qui ne relève que de la pure décision de l’auteur - c’était encore lui qui avait renvoyé la bande d’amis perdu dans leur vrai monde). Et personnellement, je ne trouve rien d’intéressant à regarder des personnages principaux qui sont absolument passifs sur la détermination de leur destinée.
Bref, après avoir été charmé par les thématiques du début (voyage, souvenir, enfance), je n’ai pas du tout envie d’être astreint à une interprétation purement fantaisiste de cet ouvrage. Pourtant, c’est le cas. Apparement, à travers le personnage mystérieux de Nopo (qui n’est paradoxalement pas le personnage principal), l’auteur semblait vouloir raconter tout simplement que les appartements en ruine conservent en eux des âmes dont on ne sait pas vraiment les rôles (puisqu’elles sont elles-mêmes perdues, Nopo non plus ne savait rien de ce qui se passait), qui sont dans le film des éléments «clés» pour lesquels l’auteur ne daigne même pas structurer une fonction logique par rapport à la finalité de l’histoire.