Bon, je ne vais pas le cacher, ce film de Verneuil ne m’a pas enthousiasmé. Heureusement qu’il se refait dans la dernière partie, parce que sinon je ne mettais pas la moyenne !
En fait il y a plusieurs problèmes lesquels touchent surtout à l’intrigue. Je regrette vraiment que le film n’ait pas fait le choix de se concentrer avant tout sur l’intrigue du serial-killer. Du coup on se retrouve avec une première partie qui accumule deux affaires, ce qui casse fortement la qualité de la narration, d’autant que les épisodes consacrés à l’une et l’autre des affaires sont alternativement assez long. De surcroit on hérite en plus de flash-backs là aussi assez longs qui concernent, en plus, l’affaire secondaire. Autre souci les scènes d’action. Ok Belmondo assure ses scènes et ok elles ne sont pas si mal, mais alors elles durent vraiment trop longtemps ! Certaines doivent bien durer 10 minutes, et ce n’est pas possible ! On a l’impression que Verneuil étale la sauce à outrance, et ça casse encore complètement le rythme du film ! A noter d’ailleurs que le film semble s’être mis au service de ces scènes d’action, jusqu’au final grandiloquent qui frôle le ridicule.
Enfin, cela mis à part Peur sur la ville a le mérite de s’attaquer à un sujet pas si courant dans le cinéma français, celui du serial-killer, avec une certaine méchanceté bienvenue, et pour cela un casting de qualité a été convoqué. Belmondo se montre parfois trop cabotin, mais il s’avère malgré tout honorable dans un rôle sans surprise mais qu’il campe avec solidité, s’engageant en plus sérieusement dans le film. A ses côtés des seconds rôles à la hauteur, et surtout un méchant percutant campé par Maria Merli, excellent dans le rôle ! Mais quel dommage que son identité nous soit si facilement dévoilée et que dès sa première apparition on devine sa culpabilité. Pourquoi avoir choisi un genre idéal pour révéler si vite son identité ?!
Verneuil soigne sa mise en scène et c’est déjà bien. Un meurtre est spécialement bien tourné, et le réalisateur montre ses qualités techniques indéniables, offrant un produit sur lequel, en la matière, on peut difficilement trouver de quoi redire. De même le film dispose sans doute d’un budget confortable, le cadre parisien est bien exploité, la photographie assez froide colle bien à l’ambiance, et la bande son a une certaine allure. Clairement le film ne manque pas d’atouts là-dessus, et ça reste un film classieux.
Vous l’aurez compris, le souci de Peur sur la ville c’est qu’il se disperse souvent trop, que son rythme manque totalement de fluidité, cassé par des scènes d’action à la longueur indigeste, et qu’on sent un métrage plein de promesses qui ne nous donne malheureusement pas vraiment de suspens, trop peu de tension, et qui vire même un peu au grotesque sur la fin ! Regardable mais pas mémorable. 2.5