Dans l’histoire du septième art sur la Révolution Française, l’œuvre de Granier-Deferre apparait comme la moins cinématographique, théâtrale avant tout dans cette volonté de retenir les attendus du procès, ceux notifiés par le greffier. L’historien André Castelo s’appuie sur ces registres pour écrire un scénario implacable qui se caractérise par ses qualités historiques remarquables relayées par l’interprétation de Ute Lemper dont la sobriété n’a d’égale que la valeur du comportement d’une femme digne jusqu’à l’échafaud . Un portait qui ne laisse pas insensible. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Si le sujet de "L'Autrichienne" - le procés de Marie-Antoinette - ne manque pas d'intérêt, le film, lui, manque clairement d'ampleur que ça soit au niveau de la mise en scène, du jeu des acteurs ou encore du scénario. Alors certes, la reconstitution du procés est bien faites mais le problème vient justement du fait que l'aspect historique prend le pas (pour ne pas dire écrase) l'aspect artistique/cinématographique de la chose. Il en résulte que la lassitude finit par passer devant la curiosité.
Avant le Marie Antoinette de Sofia Coppola qui se caractérise plus par ses qualités artistiques qu'historiques était sorti l'autrichienne qui se caractérise plus par ses qualités historiques qu'artistiques . le film ressemble plus aux téléfilms qui ont été réalisés dans le cadre de la série de la caméra explore le temps qu'à un film destiné au grand écran et vis à vis de ceux qui ne s'intéressent pas particulièrement à l'histoire de France, je ne le leur conseille pas de voir ce film plat cinématographiquement ( même si le casting comporte des acteurs aussi intéressants que Daniel Mesguich, Patrick Chesnais ou Utu Lemper assez convaincante en Marie Antoinette ) Dans ce film , Marie Antoinette est présentée à la fois comme coupable puisqu'elle a bien transmis des informations aux puissances étrangères ( comme l'ont confirmé les recherches historiques) et en même temps comme victime puisque les révolutionnaires n'ayant à l'époque aucun élément de preuve pour le prouver l'ont condamné sur la base d'arguments fallacieux et partiaux jusqu'à emprisonner son avocat qui la défendait trop bien et imaginer des sévices sexuels sur son fils pour consolider l'accusation. Un procès politique en quelque sorte scellant par avance son sort. Sans doute superficielle et fashion victime dans la première partie de sa vie, Marie Antoinette nous est présenté dans ce film comme métamorphosée par le malheur en une femme digne et souffrante, nous livrant ainsi un portrait émouvant qui ne laisse pas insensible.
Film particulièrement fidèle à l'histoire (Scénario étayé par deux pointures : A.Decaux et A.Castelot). On ne peut donc pas accuser le réalisateur de parti pris. Les dialogues nous sont restitués dans la langue de l'époque (avec notamment des temps que nous n'utilisons hélas plus), On suit les derniers jours de la reine durant lesquels elle est convoquée à une mascarade de procès qui restera dans les mémoires comme une monstrueuse ignominie. Les comédiens sont excellents en particulier Ute Lemper qui joue une Marie Antoinette digne, courageuse et touchante et dont les regards en disent long.