Une histoire d’amour sur fond de mouvements contestataires, celui des gilets jaunes, entre 2018 & 2019 à Paris.
"Boum boum" comme un cœur qui bat la chamade entre deux tourtereaux, "Boum boum" comme le bruit des grenades lacrymogènes et autres flashballs qui résonnent sur les grands boulevards parisiens. Pour son premier long-métrage, Laurie Lassalle à suivie Pierre, dit Pierrot, un ancien "street medic" qui participe aux mouvements des gilets jaunes. De cette nouvelle union naîtra ce film à travers lequel elle suit Pierrot chaque samedi dans les rues de la capitale, armée de son appareil photo pour capter tout ce qu’elle voit.
Après J’veux du soleil (2019), Un pays qui se tient sage (2020) et plus récemment Un peuple (2021), c’est le quatrième documentaire sur les gilets jaunes qui sort au cinéma, quatre approches et quatre points de vue bien différents. A travers son film, la réalisatrice prend le pouls de ce mouvement en allant sonder et donner la parole à celles et ceux qui battent le pavé. De tous horizons, de toutes classes sociales et d’âges aussi divers et variés, tous manifestent et scandent leur ras-le-bol contre un gouvernement qui ne les comprend pas et une vie devenue bien trop chère.
« Ils nous tirent dessus, les gilets jaunes sont devenus des gilets rouges »
Les voitures s’embrasent, les vitrines des boutiques de luxe volent en éclat, le symbole d'une élite (Le Fouquet's) saccagé et en proie aux flammes, les jets de pavés s’alternent avec les jets de grenades lacrymo et les LBD qui font plus de dégâts qu’autre chose. Les gilets jaunes ne sont pas de simples casseurs comme aimaient à nous le rappeler certains médias, Laurie Lassalle leur donne la parole, ils et elles sont pères et mères de familles, étudiants, chômeurs, ouvriers ou salariés. Alors certes, des casseurs sont bien présents lors des manifestations, mais ils n’ont rien à voir avec celles et ceux qui clament leur ras-le-bol.
Boum Boum (2022) est une ode à l’amour doublé d’un portrait pris sur le vif d’un mouvement social qui aura embrasé Paris et les quatre coins de la France. L’approche est intéressante, on regrettera néanmoins le fait que la réalisatrice ait utilisé un appareil photo dont l’objectif était de 50mm (la contraignant à se coller au plus près des protagonistes), ajouter à ça des plans filmés à l’aide d’un téléphone portable et une qualité sonore assez décevante (comparé aux autres documentaires eux-aussi réalisé sur le vif, en pleine manifestation).
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