Estación catorce : les secrets du tournage

C'est une photo dans un article sur les violences entre les différentes communautés au Mexique qui a interpelé Diana Cardozo : "on voyait une très belle chaise qui avait été jetée dans un poulailler. Il y avait là un énorme paradoxe, dans cette façon de voir un tel objet « colonisé » par des volatiles. On se pose des questions. Comment cette chaise est arrivée là ? Pourquoi elle y est restée ? Progressivement, une histoire s’est dessinée dans mon imaginaire. Les films sont toujours un mélange entre une provocation extérieure et nos préoccupations sous-jacentes..." 

Estación catorce témoigne du climat violent au Mexique, comme l'explique la réalisatrice : "La population civile est vraiment laissée pour compte. Dans mon film, ce que je montre, c’est vraiment ce qui se passe dans beaucoup de provinces. Des gens meurent, tout comme une certaine forme de rationalité. Évidemment, Mexico et la province du Yucatan sont des îlots paisibles. Mais dans le reste du pays, la violence a tout gangréné sur son passage. Les petites villes sont les plus vulnérables."

Pour l'interprète du personnage de Luis, la réalisatrice cherchait un garçon qui soit originaire de cette région reculée pour que ce soit le plus naturel possible. Elle n'était pas intéressée à l'idée de diriger un comédien connu ou expérimenté. Gael Vázquez passait des castings dans les écoles de la région mais il n’avait jamais joué et n’était même jamais allé au cinéma de sa vie. La réalisatrice se souvient : "Il ne savait pas ce qu’il faisait mais il possède une énorme intuition dramatique, une grande intelligence et un regard que l’on n’oublie pas."