Ah, c’est sûr, on tient là un film très spécial. Mais franchement j’ai beaucoup aimé ! Un peu répétitif dans son principe, parfois balourd et décousu, mais c’est fendard !
Le casting, séduisant n’y est pas pour rien. Margot Abascal est magnifique, son visage d’ange fait des ravages, et elle s’amuse visiblement beaucoup avec son rôle auquel elle apporte de la délicatesse et de la malice. Elle est épaulée par une Grace de Capitani qui, plus affirmée au début qu’Abascal baisse cependant un peu par la suite. Pour le reste pléthore d’artistes viennent faire leur numéro. Si les films chorales de ce genre ont souvent tendance à ne pas bien fonctionner car jouant avec trop d’acteurs, ici ça marche très bien, avec trois acteurs principaux qui se partagent le film : Claude Rich dans la première partie, un peu caricatural, Patrick Chesnais au milieu, solide et plus subtil que Rich, et Thierry Lhermitte, excellent, qui livre une dernière partie très amusante.
Le scénario saura surprendre et déconcerter pas mal de gens. Clairement ceux qui n’aiment pas l’humour noir et grinçant doivent éviter ce film ! Tranchant, parfois très acerbe, Promotion canapé rappelle pas mal de comédie de l’époque au ton incisif et volontiers iconoclaste. Décousu et parfois répétitif, la tonalité du film, son rythme, ses situations souvent burlesques, son jusqu’au-boutisme qui résonne parfois étonnement dans l’actualité font du métrage un film plaisant à suivre, que j’ai beaucoup aimé personnellement, malgré une partie centrale moins vive.
Visuellement Kaminka offre un métrage sympathique, avec une dernière partie exotique colorée, une mise en scène qui sait se montrer piquante mais qui ne force pas le racolage facile, et on notera bien sur une bande son de qualité. Si Promotion canapé n’est pas très avantagé par sa photographie vieillotte, c’est un métrage solide.
Franchement Promotion canapé est perfectible dans sa construction, dans son propos, dans ses gags, mais c’est un film qui séduit par son sujet, son traitement audacieux, et ses numéros d’acteurs délirants. C’est enlevé et drôle, je donne 4.