Avis sur Le trio infernal

Film bâtard, pas assez haletant pour être un bon thriller, mais pas assez drôle non plus pour être considéré comme un chef d'œuvre d'humour noir. Manque de rythme, des dialogues inintéressants, un scénario linéaire... franchement on s'emmerde puissance dix, on ne s'amuse pas une seule seconde et c'est même souvent désagréable voire écœurant. Le très beau casting n'y change rien. La seule partie qui mérite un quelconque intérêt est, à mes yeux du moins, la scène d'amour entre les deux femmes, à la hauteur par exemple de la partie de jambes en l'air féminine de

Un sujet en or par un piètre réalisateur-scénariste aidé par un autre piètre scénariste, cela donne quoi ??? Eh bien, cela donne "Le Trio infernal". N'importe quel metteur en scène intelligent aurait donné une idée générale pour que le film fonctionne totalement. Par exemple, dans "Haute pègre" d'Ernst Lubistch l'idée générale est l'excitation sexuelle par le vol, et ben là ça aurait pu être l'excitation sexuelle par le meurtre. D'ailleurs c'est pour cette raison que la séquence de la baignoire remplie d'acide avec Andréa Ferréol est de loin la plus réussie car elle respecte cette idée. Ce qui n'est pas le cas du reste qui est totalement bancal. D'autant plus que le réalisateur croit en plus savoir manier l'humour noir, ce qui n'arrange rien à l'affaire. C'est regrettable car Michel Piccoli et Romy Schneider sont totalement à l'aise dans leurs rôles. Raté.

1 homme et 2 femmes ce n'est pas toujours le numéro gagnant pour des criminels ni pour faire un bon film d'ailleurs. Même si l'histoire est bonne et l'interprétation correcte (Michel Piccoli est très bon), la réalisation par contre est plutôt moyenne et même s'il n'y a pas d'incohérences le début du film est mal présenté. J'ai vite décroché, Le Trio infernal aurait pu être très bon mais il s'avère
moyen et peu intéressant.

Une comedie noire extrèmement bien maitrisée par girod qui sublime le couple piccoli-schneider dans une histoire morbide a souhait mais extrèmement jouissive et surtout vraiment très drole.

De Francis Girod, j'avais vu « Le Bon Plaisir » et surtout « Lacenaire », qui m'avaient tous deux fait belle impression. Hélas, pas de deux sans trois avec « Le Trio infernal », où le réalisateur semble se croire beaucoup plus malin qu'il n'est. Alors c'est vrai : c'est un premier film, et le bonhomme fait preuve d'une certaine audace, ainsi que d'un goût évident pour la provocation voire le sordide, ce qui n'est pas forcément pour me déplaire. Cela dit, cette démarche reste assez casse-gueule et tenter autant de choses quand on les maîtrise pas, c'est risqué. Michel Piccoli a beau être très convaincant et Romy Schneider d'une sensualité à tomber à la renverse (et je ne parle même de son incroyable charisme), les tentatives de scènes chocs tombent régulièrement à plat et les personnages sont tellement odieux qu'on a plus envie de les crever que de nous complaire dans leurs ignobles combines. Alors une fois de plus, je ne dis pas : cela change du tout-venant et ce refus d'être aimable, lisse est respectable, mais je suis passé tellement à côté de cette méchanceté presque gratuite, de ces choix de mise en scène peu concluants ou de ces dialogues sans éclat que ce « Trio infernal » ne me laissera qu'un souvenir bien vague, voire plutôt négatif...

Francis a déjà fait mieux, Piccoli fait toujours aussi bien

Un film noir assez féroce qui nous fait suivre les basses œuvres d'un trio criminel. Pas mal mais trop de longueurs

Sur un ton singulier et burlesque qui rappelle son "René la Canne", tourné cinq ans plus tard, le duo Girod-Rouffio relate la dérive criminelle d'un trio étrangement constitué. Deux soeurs allemandes, sur les conseils d'un avocat peu scrupuleux, ont contracté chacune un mariage blanc dont l'assurance souscrite frauduleusement pour leur vieux maris renforce l'intérêt...
C'est le début d'une association très lucrative,
Les auteurs s'en donnent à coeur-joie dans l'amoralisme et l'humour noir, Et même après une séquence spoiler: sordide,
le réalisateur et ses personnages reprennent le cours de leurs pérégrinations burlesques et cyniques, joliment encadrées par une minitieuse reconstitution des années 20-30. C'est un film original, moins débridé que "René la Canne", qui le sera trop, qui séduit par son style et sa personnalité mais qui peut sembler insuffisant ou superficiel. Volontairement les auteurs se détournent de la psychologie. De sorte qu'on est un peu frustré de ne pas comprendre davantage les personnages, notamment les raisons de l'attachement des deux soeurs à l'immonde et cupide avocat Sarret. L'interprétation n'en est pas affectée; Romy Schneider et Michel Piccoli sont brillants, ce dernier particulièrement surprenant dans le rôle de Sarret.

Un film très noir avec des scènes très fortes dommage qu'il flotte un peu par moments.

D'après l'oeuvre de Solange Fasquelle,Francis Girod rèalise un premier film dècapant dans un esprit proche de Luis Bunuel!Sur un ton d'humour très noir,le cinèaste nous montrait comment Michel Piccoli et la regrèttèe Romy Schneider assassinaient puis rèduisaient en bouillie les cadavres de leurs victimes dans des baignoires pleines d'acide!Le charme dèsuet des dècors crèe par Jean-Jacques Caziotet et les costumes rètro des annèes 20 de Jacques Fonteray accentuent cette première rèussite de Girod ou la scène de la baignoire emplie d'acide sulfèrique pour dissoudre le corps d'Andréa Ferreol reste un moment d'anthologie particulièrement rèjouissant!Culte...

Premier film de Francis Girod , le couple Romy-Piccoli bien rodé,  dépote de façon incroyable, associé pour l’occasion avec Mascha Gonska qui s’est un peu perdue en route par la suite. Piccoli est magnifique en salaud lubrique et Romy totalement dépravée semble s’amuser comme jamais. Je ne vous en dis évidemment pas plus mais ce film bien trash  reste sulfureux cinquante ans après sa sortie .Inspiré de faits divers authentiques, escroqueries, assassinats sont au programme et sont menés à la baguette par un Piccoli déchaîné dans un décor “années folles” en Provence très bien reconstitué. Le scénario est un peu brinquebalant et parfois peu crédible, mais qu’importe pourvu qu’on ait Romy.

LE TRIO INFERNAL (1974) Francis Girod (interdit aux –16 ans)
D’après le récit de Solange Fasquelle

Le mal discret de la bourgeoisie.

Il y eut un tollé général quand "le trio infernal" est sorti en 1974.
Le sujet était abominable.
Probablement inspiré par l’incomparable « les tueurs de lune de miel » de Léonard Kastle (1969-1970), il dépeint les crimes d'un Avocat (Michel Piccoli), sa maîtresse (Romy Schneider) et la jeune soeur de sa maîtresse.
La scène la plus horrible : pour se débarrasser de 2 cadavres de leurs victimes, ils les dissolvent dans de l'acide sulfurique !
Le réalisateur insiste sur les « préparatifs » : on a le droit à la totale, le réalisateur allant jusqu’à l’extrême pour exposer ses « héros » qui vident la baignoire avec des seaux, un masque à gaz sur le visage.
Assez, c’en était assez pour le public de 1974 !
Le plus horrible dans tout cela fut la présence de Romy Schneider dans ce film.
Pour beaucoup de gens, elle était restée la belle impératrice Sissi, tout en sourires.
Elle avait déjà montré un côté plus sombre de son personnage dans « Ludwig II » de Visconti (1973).
Le public pouvait l'accepter dans les politiquement corrects Sautet « les choses de la vie » (1969) et « César et Rosalie » (1972), ou dans l'académique film de Granier-Deferre « le train » (1972).
Mais son portrait d'une femme abjecte jouant avec des ordures en était trop pour les spectateurs.
C’est une farce horrible, mais aussi une caricature d'une société suffisante et égocentrique, du « citoyen au-dessus de tout soupçon » avec sa religion : la Déesse Argent.
Le style rétro ajoute à l’horreur (ou au charme ) de ce massacre – je dirais même plus, de cette boucherie – de gros bourgeois (on est très près de Buñuel et Chabrol !).
A noter : la musique : Ennio Morricone.
Je n’aime pas du tout le réalisateur Francis Girod, mais son « trio infernal » est son premier et dernier film réussi : à voir absolument.

"Le charme discret (et sordide) de la bourgeoisie !"

"Le trio infernal" est le parfait exemple du politiquement incorrect d'un certain cinéma des années 70.
Un cinéma décomplexé (ici c'est un doux euphémisme), où les acteurs et actrices n'hésitaient pas à casser leur image bien lisse de gendre et de belle-fille idéale. Pour les besoin du film de Francis Girod, Romy Schneider tombe volontiers la robe d'Impératrice d'Autriche qui lui colle à la peau depuis tant d'années pour endosser les défroques sanglantes d'une criminelle un peu particulière ! "Si si", vous avez bien entendu, Romy a littéralement pété les plombs au contact d'un Michel Piccoli génialement machiavélique dans ce qui s'apparente à un triptyque amoureux horrifique, comme rarement le cinéma français nous a donné de voir. L'action se déroule l'année 1919 à Marseille. Georges Sarret (Piccoli), avocat de son état et ancien gradé, reçoit en grandes pompes la Légion d'honneur militaire. Cet homme élégant n'est en réalité qu'un malfrat organisant des mariages blancs et des escroqueries aux assurances avec la complicité de deux sœurs allemandes, Philomena (Romy Schneider) et Catherine Schmidt (Masha Gonska) devenues ses maîtresses.
Préparées et briffées par Maître Sarret, les deux jeunes femmes épousent des hommes d'âge mûr et la nature ou peut-être le poison ou le gaz feront le reste. Le film nous entraîne dans un univers luxurieux en total décalage avec l'époque d'après guerre. Le trio mène grand train, mais la gourmandise attise la gourmandise. L'escroquerie n'a qu'un temps, le crime paye beaucoup plus. Michel Piccoli est aussi inquiétant qu'il est malicieux, le duo Schneider/Piccoli est impressionnant, l'un se nourrit de l'autre et vice versa et Romy Schneider en femme fatale et fardée est absolument glaçante.
S'ajoute la prestation nuancée et sublime de Masha Gonska tout en tempérance, la petite sœur paraissant plus fragile. Démarrant comme un vaudeville bon enfant avec beaucoup d'humour, le film s'enfonce tranquillement mais sûrement vers l'horreur et l'humour se fait de plus en plus noir, noir comme l'âme de ces véritables monstres à visage humain. Sous la direction de Francis Girod, ce trio est sulfureux voire sulfurique comme l'acide qu'il utilise pour réduire à l'état de bouillie infâme, les gêneurs. "Le trio infernal" n'est ni plus ni moins qu'un portrait au vitriol d'une certaine bourgeoisie cachée derrière ses oripeaux de bienséance.