Attendre. Il n'y a que cela à faire dans Kill the Beast (quitte à ne pas le traduire en français, il aurait été plus judicieux de lui garder son titre original, Matar a la bestia). Que quelque chose se passe, que la jeune fille partie sur les traces de son frère, quelque part au nord de l'Argentine, à quelques pas du Brésil, le retrouve. Ou pas. Ah oui, il y a aussi une bête mystérieuse et protéiforme qui rôde dans le coin, à l'orée de la jungle qui mange tout le paysage (la jungle, pas la bête). Mais rien de ce que l'on attend ne se produit, le récit déviant vers une initiation qui ne surprend pas outre mesure. Le film est contemplatif, tropical, moite et sans don particulier pour les dialogues ni pour une dramaturgie digne de ce nom. Killt the Beast ressemble à un moyen-métrage étiré pour devenir un long, avec une presque renonciation aux principes d'une narration pour s'appesantir sur une atmosphère à la lisière du fantastique et du magique, à l'image de certains films latino-américains récents, en provenance du Costa Rica par exemple, comme Clara Sola ou Tengo sueños eléctricos, tous les deux bien meilleurs, surtout le premier. La jeune interprète du film d'Agustina San Martín, Tamara Rocca, est mignonne mais elle n'a manifestement pas la maturité nécessaire pour en supporter tout son poids, avec le peu d'expressions faciales dont elle dispose.