Comédie d'action, écrite et réalisée par Quentin Dupieux, Fumer Fait Tousser est hélas un long-métrage assez moyen. L'histoire nous fait suivre La Tabac Force, un groupe de cinq justiciers combattants des méchants, qui vont se voir envoyer en retraite au bord d'un lac par leur supérieur dans le but de renforcer leur cohésion. Là-bas, autour d'un feu, ils vont se raconter des histoires qui font peur. Ce scénario est malheureusement totalement sous-exploité et ne tient pas du tout ses promesses pendant une heure et dix minutes de n'importe quoi. En réalité, on assiste juste à une série de sketchs plus ou moins drôles, passant complètement à côté de son postulat de départ. C'est franchement dommage car l'idée était sympa sur le papier, seulement dans les faits, on sent qu'elle ne va pas assez loin dans son délire. De plus, aborder le sujet du tabagisme aurait pu mener à une critique de cette industrie mais là encore ce n'est pas du tout développé. L'univers absurde du cinéaste se fait tout de même largement ressentir en donnant à l'intrigue une direction s'éloignant de son propos originel. C'est agréable car surprenant, mais également frustrant. D'autant plus que l'action est une farce et que l'humour ne prend pas toujours. Le ton décalé parvient à faire rire lors des scènes ou ils se racontent des histoires, mais le reste du temps, avec La Tabac Force, on peine à sourire. Celle-ci n'est vraiment pas suffisamment approfondie et cela se ressent au niveau des personnages pourtant interprétés par une distribution comportant de nombreux noms sympathiques entre Gilles Lellouche, Vincent Lacoste, Anais Demoustier, Oulaya Amamra et Jean-Pascal Zadi. Malheureusement, ces rôles sont simplement survolés et manquent de personnalités. D'autres comédiens appréciables complètent le casting avec Grégoire Ludig, Adèle Exarchopoulos, David Marsais, Doria Tillier et Blanche Gardin pour les plus en vue. Ces seconds couteaux sont carrément plus intéressants que les principaux, ce qui démontre clairement un problème au niveau des protagonistes. Mais le visage le plus marquant est bien celui du chef Didier, dont Alain Chabat prête sa voix. À contrario, l'antagoniste campé par Benoît Poelvoorde est lui totalement raté. Si tous ces rôles peinent à convaincre, c'est également à cause de dialogues peu inspirés. Les rires provenant d'avantage des situations que des répliques. Sur la forme, la réalisation de Quentin Dupieux est comme toujours sobre mais soignée. La photographie est elle agréable grâce aux décors et a une belle luminosité. La b.o. accompagnant les images est pour sa part totalement insignifiante. Tout cela s'achève sur une fin décevante, venant mettre un terme à Fumer Fait Tousser, qui, en conclusion, est un film fainéant loin d'être parmi les meilleurs projets du metteur en scène.