C'est du Dupieux, on ne peut pas dire moins.
Je dois creuser ses diverses créations pour connaître l'animal. " Au poste ", " Le Daim " m'avaient bien scotché.
Ici le huit clos se joue à l'air libre. Fumer fait tousser avait grand besoin d'air pour qu'il intrigue les spectateurs. Pour éviter de sortir avant la fin du film, il faut vouloir aller voir ce cinéma.
Mais ça vaut le coup si on cherche à comprendre ce type.
Le démarrage à la X-OR et Power Rangers, bascule dans les Rangers sans power.
Des acteurs de pointe étaient nécessaires pour " jouer le jeu ".
On peut sentir les métaphores, parallèles, et parodies :
de nombreuses références au monde du cinéma, et je ne pense pas avoir la moitié de ce qu'il y met, sont bien trouvées :
De la pulp fiction avec une arme moins banale qu'un katana, un Dr No faussement sérieux, le chef de ninjas façon Crados des années 80, mixé avec le MC des Puppetmastaz, clairement !, un brin d'exorciste, un minimalisme dérangeant inspiré de 2001 l'odyssée de l'espace, avec un HAL 9000 qui débloque.
Et un paquet d'autres références que je n'ai pas, quand on écoute Dupieux parler de son décryptage à lui des centaines de films qu'il a bouffés :
Allez voir sur youtube, l'émission " Vidéo club " avec lui comme invité de l'équipe de Kombini. C'est déconcertant. Honnête. On le sent en phase, mi heureux, mi torturé.
La surprise de ce film, et peut-être son but n'est pas de faire " simplement " un blood shake de remake. Mais plutôt d'utiliser cette mixture à lui, pour mélanger fausse drôlerie et vrai malaise.
Car on peut en rire. Et en tousser.
Une vision bien a lui ? Il pousse le spectateur à penser ce qu'il veut, peut-être ?
Avec 2 phrases en tête :
1. le titre du film
2. cette phrase qui clôt le film,
- il faut toujours rester jusqu'à la fin d'un générique -
Il faut se détendre et lâcher prise en sortant.
Et laisser émerger une idée de message, conscient, inconscient, libre cours à chacun ?
. " Fumer tue ",
slogan français, totologie infantilisante, qui grille le débat sur les addictions, avec un poison comme un autre mais en vente libre, substitue licite pour subsister à notre époque au changement en cours...
. Tous addicts " derrière nos écrans de fumées "
. des discours politique très actuels qui " font tousser "
Je vais peut-être un peu loin.
Mais est-ce que Quentin Dupieux ne va pas un peu loin ?
Son but est de nous emmener avec lui à qui veut bien l'entendre ?
" Un film dingue et mélancolique " titre le journal Le Monde. Je valide !
Politiquement incorrect,
...et politiquement noble.
Un petite dose, 1h20.
Burlesque, pop, moche et méchant.
Quentin Dupieux se risque sur " le bizarre " :
Pas besoin de mettre le paquet pour faire un tabac.
Dans ce cas, oui, fumer fait tousser.
CQFD.