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Fêtons le cinéma
695 abonnés
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3,0
Publiée le 11 février 2024
Master Gardener surprend par la grande douceur avec laquelle il regarde son duo de personnages en marge et fait évoluer leur relation depuis le tutorat strict vers la passion amoureuse : Narvel dispose de la droiture et de l’assurance du pédagogue, spécialiste en botanique et en histoire de l’art du jardin, constamment en chemise, tiré à quatre épingles, modéré dans son ton et précis dans ses propos ; face à cet homme a priori irréprochable doit arriver la petite-nièce, définie dès le début par Norma comme une victime ayant sombré dans la délinquance. Le jeu des contraires proposé par Paul Schrader vise, comme souvent dans son cinéma, à être renversé, révélant la force de Maya et les démons qui continuent de hanter Narvel, dont le corps demeure marqué par les traces indélébiles de ses erreurs d’autrefois ; il rétablit en somme un équilibre par la destruction nécessaire de l’ordre ancien qui les maintenait dans des rôles moralement étiquetés. Le jardin de Norma apparaît peu à peu telle la métaphore d’un Éden invivable gouverné par une déesse soucieuse de disqualifier ceux et celles qu’elle dirige, un espace protégé qu’il faut saccager en l’ouvrant sur l’extérieur pour mieux en reconfigurer les lois – la sauvagerie, le rappelle notre maître-jardinier, a elle aussi ses propres règles. Le triomphe des amants, en guise de clausule, refuse néanmoins la grandiloquence et lui oppose la modestie de la barraque, territoire d’une reconquête emprunté au remarquable Loving (Jeff Nichols, 2016), dont l’acteur principal était déjà Joel Edgerton. Les transgressions sociale (les moins que rien prennent le pouvoir), sexuelle (liée à la différence d’âge et au statut maître/élève) et idéologique (passé nazi de Narvel) se traduisent alors à l’écran par la beauté de l’amour naissant et par le souci de reléguer au second plan la grande actrice Sigourney Weaver. Une belle parenthèse, qui ne dispose cependant pas de la complexité et de la puissance de mise en scène exigées par des enjeux si graves.
On retrouve dans "Master Gardener" des thématiques chères à Paul Schrader, en particulier assez proches de "The Card Counter". A savoir, un protagoniste au passé violent, qui cherche une forme de rédemption ou de salut, qu'il semble avoir trouvé en s'enfermant dans une routine exigeante. Ici, il s'agit de Narvel. Jardinier en chef pointilleux d'un grand domaine. Qui a une relation tendue mais de confiance avec la propriétaire, une héritière solitaire et égoïste (Sigourney Weaver, en retrait mais en forme !). Tout va chambouler lorsque celle-ci décide d'engager sa petite-nièce, elle-aussi au passé douloureux. Tout le monde n'adhèrera pas au film, dont le moteur narratif ne repose pas vraiment sur des antagonistes forts (c'est le moins qu'on puisse dire...). Ni sur un suspense façon thriller. Je suis d'ailleurs surpris que le film soit affiché comme tel sur plusieurs sites ! Non, l'intérêt de "Master Gardener" c'est d'abord son atmosphère. Passé un générique particulièrement élégant, et de très beaux plans sur la flore (et pourtant je m'en tamponne l'oreille avec une babouche des fleurs !), on découvre cet environnement étrange. Un joli cadre, une ambiance respectueuse dans l'équipe de jardiniers. Mais une propriétaire capricieuse et un protagoniste au passé plus qu'houleux, qui sait qu'un dérapage peut tout faire chavirer. L'autre intérêt principal est ainsi cette étude de personnages scarifiés, physiquement et psychologiquement. A ce niveau, le film peut compter sur une écriture assez fine, et sur deux interprètes : Quintessa Swindell et surtout Joel Edgerton. Certains seront gênés par les relations du protagonistes avec des femmes, 25 ans plus vieille ou plus jeune que lui (soit un écart correspondant à peu près à l'âge de Joel Edgerton !). Mais au moins ça va dans les deux sens, pas de jaloux ! Et puis, comme quoi, Paul Schrader sait encore chatouiller son spectateur...
Si les personnages et l'atmosphère générale commencent par intriguer, que la lenteur du récit semble recéler des trésors à venir, force est malheureusement de constater que tout cela semble finalement bien peu employé. On patiente, puis on s'ennuie un peu pour finalement désespérer qu'il se passe quelque chose de réellement prenant. On a plaisir à retrouver Joel Edgerton et Sigourney Weaver et l'on découvre avec plaisir la jeune Quintessa Swindell qui sont tous irréprochables et les partis-pris esthétiques de Paul Schrader portaient un vrai potentiel. Malheureusement, c'est bien peu au regard d'un scénario qui n'exploite quasiment aucun des sujets pourtant intéressants qu'il semblait couver; s'évertuant uniquement à laisser deviner les failles de ses personnages. On ressort au final avec le sentiment d'avoir suivi une histoire qui n'a jamais voulu s'offrir à nous.
Avec ce film le génial Paul Schrader signe d'une belle manière l'aboutissement de son triptyque sur la rédemption. La réalisation est toujours aussi sobre, épuré, avec énormément de narration visuelle qui met tout autant le jeu des acteurs que le récit sur le devant de la scène. Même si le réalisateur parait ici plus sage, moins percutant dans son propos, peut-être aussi plus optimiste que dans sa précédente réalisation "The Card Counter" qui lui ressemble beaucoup dans ses thématiques, ce "Master Gardener" reste une excellente œuvre. On espère qu'il ne va pas s'arrêter là.
Avec "Master Gardener", Paul Schrader met en scène les jardins d'une bourgeoise, entretenus par un horticulteur aux tatouages qui en disent longs sur son passé et une nièce qui devient apprentie. Bien que le thriller dramatique soit mené avec maîtrise par Joël Edgerton, Sigourney Weaver et Quintessa Swindell, le scénario souffre d'une certaine édulcoration qui pourrait décevoir les spectateurs en quête d'une intensité narrative plus prononcée.
Film qui n'a aucun intérêt,on s'emmerde devant cette histoire qui aurait pu être plus consistante, trop lisse le Film m'a paru interminable dommage sa mérité beaucoup mieux
Sigourney Weaver fait dans la botanique en ce moment et elle a conservé exactement le même rôle que dans The lost flowers of Alice Hart. Il est difficile d'entrer en empathie avec les personnages et je n'ai pas accroché sur le cliché du tandem raciste repenti / jeune métis. Un vrai jardin à la française, des lignes tracées sans surprises.
Magnifique. Le contrôle de l'adversité sublimé, la caricature élevée au rang d'art. Après notamment le beau et sévère "The Card Counter" (avec Oscar Isaac, 2021) Paul Schrader poursuit son évocation mathématique des abysses humains au travers des exigeants crédos dont font part ses héros marqués par l'enfer. Et quant aux fleurs, laissons-les parler d'elles-mêmes elles en parlent si bien.
Dans le dernier chef-d'œuvre cinématographique de Paul Schrader, "Master Gardener", l'histoire se déroule dans les jardins soigneusement entretenus de la prestigieuse Mme Haverhill, où l'horticulteur dévoué Narvel, interprété brillamment par Joel Edgerton, voit sa vie prendre un tournant inattendu.
Le film débute avec l'arrivée de la jeune Maya, jouée par Quintessa Swindell, en tant qu'apprentie imposée par Mme Haverhill, interprétée par la talentueuse Sigourney Weaver. Ce choix déclenche une série d'événements chaotiques qui dévoilent les secrets sombres enfouis au plus profond du passé de Narvel.
La performance exceptionnelle de Joel Edgerton donne vie à un personnage complexe, un maître jardinier dont les compétences dans le monde des plantes sont éclipsées par les racines tordues de son propre passé. Sigourney Weaver, en tant qu'employeuse mystérieuse, apporte une élégance fascinante au récit, tandis que Quintessa Swindell offre une prestation saisissante en tant qu'apprentie qui devient le catalyseur du chaos.
Paul Schrader, maître conteur, utilise les magnifiques décors des jardins pour illustrer métaphoriquement les aspects cachés de la vie de Narvel, ajoutant une couche de symbolisme captivant à l'intrigue. La tension monte au fur et à mesure que les secrets émergent, transformant un simple récit d'apprentissage en un drame profondément émotionnel.
"Master Gardener" transcende les attentes du genre en explorant des thèmes universels tels que la rédemption, la vérité et la réconciliation. Schrader nous plonge dans un monde où les fleurs dissimulent des secrets et où les jardins luxuriants cachent des vérités douloureuses, offrant aux spectateurs une expérience cinématographique riche en émotions et en réflexions.
"Master Gardener" est bien plus qu'un simple film sur la botanique ; il s'agit d'une exploration captivante des recoins sombres de l'âme humaine. Avec une distribution exceptionnelle, une direction artistique exquise et un scénario profondément poignant, le film de Paul Schrader promet de captiver les cinéphiles avides d'une expérience cinématographique riche et nuancée.
Avis personnel. Si la photographie est superbe et assez intéressante la leçon d'horticulture, l'histoire m'est apparue inaboutie. En effet, en découvrant peu à peu qui est le personnage central, je m'attendais à une seconde partie plus "secouée", avec une certaine violence que le début semblait annoncer comme inéluctable. A la place, on a une vague romance bancale, des voyous minables vite terrorisés et des leçons de morale d'une grande banalité. Le plus intéressant est encore, selon moi, le personnage de Norma (Sigourney Weaver) qui, finalement, est là plus détraquée parmi tous les paumés qui sont au centre de l'histoire.
Un thriller intelligent, sensible et raffiné, qui met en présence des pôles opposés appelés à se détester mais qui vont se rencontrer, se retrouver après s'être séparés. Les personnages sans être vraiment attachants sont très bien interprétés et mettent en opposition une Amérique en manque de repères (Joel Edgerton et son apprentie, Quintessa Swindel)) et une autre puritaine et pétrie de certitudes (incarnée par Sigourney Weaver), le personnage de Joel Edgerton fait penser à un De Niro qui aurait revisité un scénario mis au vert après avoir connu la jungle asphaltée d'une mégapole, mais la similitude s'arrête là, car là où on attendrait un déferlement de violence ou un drame sanglant en conclusion, celle-ci va laisser la porte ouverte à tout autre chose, et c'est en cela que réside la vraie et belle originalité de ce film captivant et hors du commun.
L'horticulture me semble être qu'un prétexte pour le sujet principal de ce film : la rédemption. Ça ne va pas plus loin que ça, mais on passe un bon moment de cinéma avec des acteurs très bons et une mise en scène sans temps mort.
Magnifique film de Paul Schrader. Comme dans The card counter, le héros est un personnage ambigu en incessante quête de rédemption. Le passé est un fardeau culpalisateur qui détruit son présent. Va-t-il gagner le combat pour reprendre contrôle de son futur ? That is the question.