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Laurent A.
39 abonnés
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4,0
Publiée le 17 août 2023
Un thriller intelligent, sensible et raffiné, qui met en présence des pôles opposés appelés à se détester mais qui vont se rencontrer, se retrouver après s'être séparés. Les personnages sans être vraiment attachants sont très bien interprétés et mettent en opposition une Amérique en manque de repères (Joel Edgerton et son apprentie, Quintessa Swindel)) et une autre puritaine et pétrie de certitudes (incarnée par Sigourney Weaver), le personnage de Joel Edgerton fait penser à un De Niro qui aurait revisité un scénario mis au vert après avoir connu la jungle asphaltée d'une mégapole, mais la similitude s'arrête là, car là où on attendrait un déferlement de violence ou un drame sanglant en conclusion, celle-ci va laisser la porte ouverte à tout autre chose, et c'est en cela que réside la vraie et belle originalité de ce film captivant et hors du commun.
Un excellent film qui étonné par ses contrastes. D'un côté, des magnifiques jardins aux fleurs délicates qui créent une ambiance reposante et naturelle; de l'autre, des personnages inquiétants. L'un fuit son passé, l'autre laisse s'exprimer un esprit de vengeance, tout en douceur feinte ( Sigourney Weaver). L'actrice est d'une grande élégance, d'une beauté mâture mais le fiel coule souvent. La Nature est si belle mais les êtres, quand ils sont marginaux, doivent être éliminés. Le spectateur navigue entre sieste en hamac sous un arbre et cauchemar en pleine nyit dans un lit miteux
Un film tout en subtilité, à l'image de ses dialogues, qui présente l'originalité de mêler une intrigue liée au passé du héros avec l'amour de celui-ci pour l'horticulture. Les trois acteurs principaux y trouvent à chaque fois le ton juste. Le couple Joel Edgerton/Quintessa Swindell fonctionne parfaitement et Sigourney Weaver y tient un très beau rôle, aussi vénéneuse que séduisante. Elle prouve que le poids des années n'altère en rien son charme.
La bande annonce nous met sur une fausse piste avec ses notes dynamiques d'un film d'action. Ce qui fait qu'on est surpris, une fois dans la salle de cinéma, par ce récit très posé qui s'étire sur la longueur. Plusieurs fois, on a l'impression que ça va se dynamiser, mais ça n'arrive pas finalement. Après, si on avait pas vu la bande annonce et qu'on y va sans attente particulière, on peut dire que c'est un film assez beau et intéressant.
Clairement ce n'est pas le thriller du siècle; ce n'est pas non plus la romance de la décennie; ni le film de l'année. En fait ce film n'est pas fondamentalement mauvais ou peu interessant en soit, car il expose une situation dramatique tout à fait originale à observer, mais le réalisateur ne fait qu'effleurer les sujets brûlants qu'il expose.
Une des forces vives de ce film est son esthétisme, débutant avec un générique d'une grande élégance, instaurant d'emblée une atmosphère onirique. L'esthétisme ne transparait pas que dans l'image, dans la mise en scène également qui berce le spectateur dans une langueur monotone : comme dans un jardin à la Française, tout est taillé au millimètre, rien ne dépasse. Le jeu des acteurs est la hauteur : remarquables confrontations (souvent en forme de jeu du chat et de la souris, les deux protagonistes étant tantôt l'un, tantôt l'autre) entre Joel Edergton et Sigourney Weawer. Dans cet onirisme (parfois forcé, spoiler: comme la scène florale exprimant la jouissance du nouveau couple ), pointe une once de mystère (sur le passé du jardinier). Puis arrive la jeune pousse, mauvaise herbe (?), et tout dérape, autant l'histoire que le film. Paul Schrader réussit son film dans les scènes "romantiques", mais sorti du domaine, tout apparaît "glauque", banal, hollywoodien, avec des "méchants" bien falots. La jeune Quintessa Swindel fait un peu figuration ; il ne sort aucune alchimie dans le couple Narvel/Maya qui manque d'étincelles., Tout cela donne un sentiment mitigé, donc trois étoiles seulement: Paul Schrader m'avait plus convaincu avec son "Card counter", et autrefois avec son brillantissime "La féline" !
Un film plutôt convaincant, qui va traiter de nombreux sujets et thèmes forts, peut être même en trop grand nombre. En effet le film parle de rédemption, de reconstruction, de nazisme, d'addiction etc. Je ne m'attendais pas à ce qu'il couvre autant de sujets, ce qui était assez étonnant! Mais c'est raconté avec subtilité, on ne tombe donc pas dans la caricature.
Magnifique. Le contrôle de l'adversité sublimé, la caricature élevée au rang d'art. Après notamment le beau et sévère "The Card Counter" (avec Oscar Isaac, 2021) Paul Schrader poursuit son évocation mathématique des abysses humains au travers des exigeants crédos dont font part ses héros marqués par l'enfer. Et quant aux fleurs, laissons-les parler d'elles-mêmes elles en parlent si bien.
Avec "Master Gardener", Paul Schrader met en scène les jardins d'une bourgeoise, entretenus par un horticulteur aux tatouages qui en disent longs sur son passé et une nièce qui devient apprentie. Bien que le thriller dramatique soit mené avec maîtrise par Joël Edgerton, Sigourney Weaver et Quintessa Swindell, le scénario souffre d'une certaine édulcoration qui pourrait décevoir les spectateurs en quête d'une intensité narrative plus prononcée.
À bientôt 80 ans, Paul Schrader toujours en activité semble en route pour atteindre un jour les 25 voire les 30 longs métrages en qualité de réalisateur, lui qui a longtemps été confiné dans son statut de scénariste de talent pour son ami Martin Scorsese (« Taxi Driver », « Raging Bull », « La dernière tentation du Christ »). La grande maturité venue celui qui, fervent admirateur de Robert Bresson et de Carl Theodor Dreyer, a toujours été fasciné par la lutte entre le bien et le mal qui habite toute âme humaine conduisant vers une marginalité génératrice de violence, reste obsédé par cette dualité certainement intrinsèque au lourd fardeau imposé par la condition de mortel. Cette même violence parfois source d’une rédemption douloureuse voire inatteignable. Son dernier film, « Master Gardener » confirme par ailleurs que Schrader a mis un peu d’eau dans son vin, acquérant sur le tard une certaine dose d’optimisme preuve qu’abordant la dernière ligne droite de son parcours terrestre, le réalisateur ne veut pas quitter ce monde avec un goût amer dans la bouche. Pouvoir se dire enfin que la vie ménage tout de même son lot de bonheur si l’on veut bien s’en donner la peine et que la chance donne un petit coup de pouce. Ainsi s’exprime Narvel Roth (Joel Edgerton) le jardinier face à Maya, une jeune stagiaire (Quintessa Swindell) : « Le jardin c’est avoir foi dans l’avenir ». Pour appuyer son nouveau tropisme, Schrader n’a donc pas choisi par hasard le jardin qui par la patience et la minutie qu’il exige rappelle que rien ne s’obtient sans effort. Comme souvent chez Schrader, l’horticulteur en chef officiant chez Norma (Sigourney Weaver sublime) une richissime mécène au tempérament autoritaire et manipulateur semble s’être réfugié dans un mutisme et une routine obsessionnelle pour oublier un passé qui lui pèse. Un passé que le réalisateur dévoile petit à petit alors que la jeune petite-nièce en déshérence de Norma confiée à Narvel lui ouvre un nouvel horizon. Comme Narvel expliquant à Maya sa conception horticole faite d’un mariage savant et subtil entre le fouillis organisé du jardin anglais et la rectitude du jardin à la française, Schrader alterne avec grâce moments de plénitude et remugles d’un passé enfoui. La musique de Dev Hynes tout comme la photographie accompagnent l’humeur nouvellement naïve et romantique du scénariste/réalisateur tourmenté de « Taxi Driver », « Blue Collar », « Hardcore » « Light Sleeper » ou « Affliction ». Narvel Roth a certainement en lui un peu du Travis Bickle vétéran du Vietnam de « Taxi Driver » ou du William Tell, ancien tortionnaire de la prison d’Abou Ghraib de « The card counter ». Mais Schrader a cette fois-ci envie de donner à son héros une réelle seconde chance qui ne lui soit pas dérobée alors qu’il pense toucher au but. Certains reprocheront au vieux réalisateur d’emprunter encore une fois un chemin trop connu de lui. Ceci est sans doute vrai, mais on ne peut tout de même pas demander à celui qui cherche sur le tard à entrouvrir une porte vers la félicité de se réinventer entièrement.
C'est avec "Master gardener" que Paul Schrader termine sa trilogie sur la rédemption, trilogie qu'il avait commencée en 2017 avec "Sur le chemin de la rédemption" et poursuivie en 2021 avec "The card counter". Voilà donc un homme, Narvel Roth, qu'on découvre comme jardinier en chef dans le très chic jardin de Madame Norma Haverhill. D'autres découvertes sur lui, sur son passé très peu reluisant qu'il cherche à oublier et à faire oublier tout en en gardant les stigmates sur un corps couvert de tatouages, on va en faire beaucoup d'autres, petit à petit, principalement du fait de l'arrivée de Maya, une petite nièce de Norma, une petite nièce qu'elle veut à la fois sauver du milieu de la drogue ou elle était tombée tout en prenant bien soin de ne rien lui pardonner. Vous l'aurez compris, les 3 personnages principaux du film ont chacun leur part d'ombre, mais celle que le réalisateur nous invite à ne pas aimer, c'est bien Norma Haverhill, interprétée par Sigourney Weaver. Dans ce film tourné en Louisiane, on remarque une jeune comédienne, celle qui interprète le rôle de Maya, Quintessa Swindell. Prometteuse !
On retrouve dans "Master Gardener" des thématiques chères à Paul Schrader, en particulier assez proches de "The Card Counter". A savoir, un protagoniste au passé violent, qui cherche une forme de rédemption ou de salut, qu'il semble avoir trouvé en s'enfermant dans une routine exigeante. Ici, il s'agit de Narvel. Jardinier en chef pointilleux d'un grand domaine. Qui a une relation tendue mais de confiance avec la propriétaire, une héritière solitaire et égoïste (Sigourney Weaver, en retrait mais en forme !). Tout va chambouler lorsque celle-ci décide d'engager sa petite-nièce, elle-aussi au passé douloureux. Tout le monde n'adhèrera pas au film, dont le moteur narratif ne repose pas vraiment sur des antagonistes forts (c'est le moins qu'on puisse dire...). Ni sur un suspense façon thriller. Je suis d'ailleurs surpris que le film soit affiché comme tel sur plusieurs sites ! Non, l'intérêt de "Master Gardener" c'est d'abord son atmosphère. Passé un générique particulièrement élégant, et de très beaux plans sur la flore (et pourtant je m'en tamponne l'oreille avec une babouche des fleurs !), on découvre cet environnement étrange. Un joli cadre, une ambiance respectueuse dans l'équipe de jardiniers. Mais une propriétaire capricieuse et un protagoniste au passé plus qu'houleux, qui sait qu'un dérapage peut tout faire chavirer. L'autre intérêt principal est ainsi cette étude de personnages scarifiés, physiquement et psychologiquement. A ce niveau, le film peut compter sur une écriture assez fine, et sur deux interprètes : Quintessa Swindell et surtout Joel Edgerton. Certains seront gênés par les relations du protagonistes avec des femmes, 25 ans plus vieille ou plus jeune que lui (soit un écart correspondant à peu près à l'âge de Joel Edgerton !). Mais au moins ça va dans les deux sens, pas de jaloux ! Et puis, comme quoi, Paul Schrader sait encore chatouiller son spectateur...
Un film sobre et élégant à l'atmosphère étrange voire pesante, mais aussi un peu lent. L'histoire d'amour est un peu anecdotique, en revanche le passé pour le moins sulfureux du jardinier (brillamment interprété par Joel Edgerton) qui se dévoile au fur et à mesure est intrigant.
Une quête de rédemption intrigante qui s'enlise malheureusement dans un scenario un peu bancal et ne décollant jamais, malgré un excellent casting. 2,75