Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
pierrre s.
430 abonnés
3 305 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 5 décembre 2015
Un polar ultra-violent, surtout pour l'époque, une mise en scène parfaite, et bien sur une vraie histoire de gangster comme on les aime. Sans aucun doute, ce Scarface, est le meilleur.
Un bon film mais qui je pense ne vaut quand même pas celui de Brian de Palma. Les acteurs jouent très bien mais je n'arrive pas à supporter la tête que fait Paul Muni lorsqu'il voit sa sœur dans les bras d'un homme. J'ai bien aimé aussi car on reconnait assez bien la similitude avec le film de De Palma (je sais, ce que je dit n'a pas de sens parce que celui là est sorti bien avant). J'aime bien aussi parce qu'il est inspiré de M le Maudit (avant de tuer des gens Tony siffle comme M avant de tuer les enfants). Mais il y a une scène que je déteste c'est lorsqu'il tue des gens gens la nuit soit en les écrasants soit en les mitraillant. On dirait un vrai gamin qui est mort de rire à la vue des corps! Soit il sadique soit totalement stupide. Sinon c'est quand même un bon film.
«Scarface» (1932) de Hawks est pour une bonne part la matrice des films de gangsters made in USA et je le préfère infiniment aux nombreux films italo-américains (De Palma, Scorcese, Coppola, Leone et cie) sur «le milieu» qui verront le jour dans les années 70, 80 et 90. Ceux-ci ne feront pour l'essentiel que surenchérir dans l'hémoglobine, l'adrénaline, la longueur et le sexe, alors que tous les ingrédients sont déjà présents dans le film de Hawks, mais avec une concision, une efficacité et une sobriété des mieux venues. Il est à cet égard intéressant de lire les critiques de ceux qui préfèrent le Remake de De Palma. La plupart regrettent le manque de tension, de puissance ou d'émotion du film de 1932. Mais la valeur d'un film se mesure-t-elle vraiment à l'intensité de l'émotion qu'il génère? Le film de Hawks a l'immense atout d'être exactement contemporain aux événements racontés et d'éviter ainsi le kitsch d'une reconstitution historique (tare à laquelle fort peu parmi les films postérieurs échapperont). Antérieur de deux ans au code Hays et à l'affadissement généralisé du cinéma américain généré par celui-ci, il peut en outre se permettre des audaces thématiques et visuelles qui seront bientôt censurées, même si le réalisateur fut déjà contraint de tourner un second final moralisateur (on conserve heureusement le premier!). La réalisation, très soignée, ne mérite que des éloges. Elle est rapide, bien cadencée, concise, sobre, tout en laissant de l'espace pour un approfondissement réel de la psychologie du personnage principal. Les images sont magnifiques et leur magie trahit une influence évidente de l'expressionnisme allemand (l'ombre de Camonte qui rappelle celle du Nosfertau de Murnau). En bref, entre l'oeuvre-mère et les rejetons, mon coeur ne balance pas! Le fleuron du genre!
Le tout premier grand film d’Howard Hawks nous permet de retrouver avec plaisir la source de tous les clichés et les stéréotypes du film sur la mafia actuel. De plus, tous ces personnages sont intelligemment développés et parfaitement incarnés, dont particulièrement Paul Muni qui, dans ce rôle directement inspiré d’Al Capone, devint une référence. Mais surtout quand on observe la dénonciation politique et la violence que contient le film, on comprend les problèmes de censure qu’il connut à l’époque (c’est effectivement suite aux polémiques que fit l fim que fut mis en place le code Hays) mais il serait franchement irréalisable de nos jours!
Bien que très classique dans son cheminement narratif initiatique de l'anonymat au pouvoir puis à la destruction, ce drame se distingue d'abord et surtout par sa remarquable mise en scène dont l'habileté s'affirme dès le premier plan séquence au jeu d'ombres symbolique. En outre, l'intrigue revêt un caractère politique (qui aurait dû rendre le didactique carton d'introduction superflu) puisqu'à travers le rapport aux médias est interrogé notre lien particulier de fascination admirative pour le monde du crime organisé dont ce Tony Camonte illustre la veulerie, la mégalomanie, l'égocentrisme, coupable d'amour incestueux, de cupidité et d'appétence pour la violence; nulle idéalisation du gangster ici, malgré l'interprétation intense de Paul Muni, éminemment charismatique. Or, les personnages féminins plus complexes se distinguent dans cet univers masculin où chacun s'individualise grâce à un impeccable casting. Maitrisé, efficace, cynique.
Le touche-à-tout Howard Hawks est une légende du cinéma américain. Il a accompagné l’arrivée du parlant et celle de la couleur et tourné avec les plus grands dans tous les genres. Mais au sommet du culte de sa filmo, on pourra légitimement placer ce Scarface. Étonnamment, je ne l’avais pas encore vu.
Nous sommes à Chicago en peine prohibition. Le trafic d’alcool va bon train et le marché clandestin est contrôlé par quelques clans qui se livrent une guerre de territoire farouche. Tony Camonte va progressivement gravir tous les échelons en usant et en abusant de la violence dans une épopée sans foi ni loi.
Pour le spectateur du XXIème siècle, Scarface c’est surtout le film culte de Brian de Palma avec Pacino dans le rôle d’un autre Tony. Ce n’est donc pas avec un regard neuf que l’on aborde le film de 1932. La comparaison, ou plutôt le dialogue entre les deux films ne nous quittera pas pendant tout le film. Si la trame narrative est grosso modo la même, ils sont pourtant très différents l’un de l’autre et ne racontent pas la même histoire. Mais chacun exprime l’excès propre à son époque. C’est d’ailleurs une des choses les plus marquantes de ce Scarface 1932. La violence y est particulièrement graphique et omniprésente. Ça flingue à tout va et on ne s’étonnera guerre d’apprendre que la commission Hays a particulièrement détesté ce thriller défouloir. C’est d’ailleurs, un film largement remanié que l’on peut voir aujourd’hui. Du côté des personnages aussi, ça ne laisse pas indifférent. De la vampe Poppy qui changera de bonhomme en fonction de l’évolution des rapports de force à la frangine Francesca dont l’amour fraternel étouffant est pour le moins ambigu en passant par Tony, personnage principal et ordure antipathique, la galerie est chargée. A la mise en scène, c’est l’action et le rythme qui priment. Ainsi, les courses-poursuites en bagnoles sont un futur modèle du genre et les fusillades ne comptent pas les balles. A l’interprétation, Paul Muni est patibulaire à souhait et tout ce beau monde livre une participation hyper expressive que l’on sent toujours inspirée du muet.
Bref, nous tenons là un modèle de film de gangsters, de ceux qui jalonnent l’histoire du cinéma et qui imposent de nouveaux standards. Par un récit parfaitement maîtrisé et une mise en scène efficace, Hawks nous livre un classique qu’on ne peut que conseiller.
Personnellement je le trouve aussi bon que le remake de DePalma. Les acteurs sont géniaux, Paul Muni en tête, l'intrigue se suit très bien (le film est assez court). Les scènes d'actions sont nerveuses, la mise en scène intéressante. A voir pour la comparaison.
L'un des premiers grands musts du film de gangster se Scarface ne dément pas sa réputation d'une grande oeuvre! En effet, le classicisme et la rigueur dont fait preuve Hawks donne à ce film une aura particulièrement contrasté entre le bien et le mal (le bien du film, le mal de ses protagonistes). Il manque cependant cruellement de fond et de vraisemblance!
Un chef-d’œuvre monstrueux, j’en suis subjugué, aux spectateurs d’une époque de diamant qui fit coulé du sang, où tout n’était pas noir et blanc. Les gangsta de Chicago firent la loi pendant la prohibition, l’alcool enrichit les caisses noires, une corruption galopante ravage cette société. Un visage effrayant inspiré d’Al Capone blessé et ressorti défiguré après un rasage chez le barbier, s’abat sur la ville sa pègre, le jeu de mot d’une cruelle poésie cinématographique. Tony Camonte est l’original, Tony Montana est le remake, les gangsters « Scarface » finissent ainsi, traînant les cadavres mitraillés laissés au soin et firent coulés des larmes, un beau final, c’est l’autodestruction interposé.
Si c'est bien "Little Caesar" qui a inauguré la grande époque du film de gangsters, c'est véritablement l'époustouflant "Scarface" de Howard Hawks qui en a sublimé le côté mythologique sur fond de Dépression économique et en pleine prohibition. Il n'y a pourtant aucune ambiguité dans le regard que Hawks porte sur son personnage, frustre, grotesque, pathétique et d'une lacheté pitoyable dans les tous derniers instants du film. Une figure loin d'être idéalisée, pas plus d'ailleurs que dans la vision trés personnelle que livrera Brian De Palma quelques décennies plus tard, mais qui tire son pouvoir de fascination dans le caractère spectaculaire de sa montée en grâce et de sa déchéance. Scarface, c'est le symbole d'une amérique conquérante et qui à un moment donné de son histoire, tombe trés bas et ne parvient pas à voir le fond du trou...
Tout simplement un chef-d'œuvre. Sans doute un des dix meilleurs scénarios jamais écrits pour le cinéma américain. Inspirée de l'histoire de Capone, Scarface demeure un modèle du genre en matière de film de gangster. Sans lui, pas de "Parrain", ou de "Il était une fois en Amérique", ou du récent "Public Ennemy". On est ici à des années lumière de son pâle remake réalisé par Brian de Palma. Intense, dense, souvent exceptionnel, le Scarface de Hawks donne la leçon aux thrillers d'aujourd'hui, conjuguant avec une dextérité affolante tueries, massacres, amour, amitié, loyauté, drame grec. Scarface ou une tragédie moderne où la médiocrité de l'homme, sa vanité et son amour du pouvoir prend toute sa dimension. Un chef-d'œuvre du 7e art.
Hawks s’attaque au parlant, Chicago crépite. Inspiré par la vie d’Al Capone, un film qui défie l’outrage du temps. Violence rythmée de la mise en scène, et puis ces petits riens qui font les grands souvenirs : George Raft faisant sauter un “nickel” dans sa main, et les morceaux de bravoure comme la scène finale.
Très bonne mise en scène, avec des plans superbes en noir et blanc, Paul Muni est assez charismatique, suscitant fascination et répulsion à la fois. Bien que le film soit charcuté par la censure (code Hayes énervant), Hawks s'arrange avec des symboles et en suggérant les scènes ce qui donne beaucoup de charme à l'oeuvre qui n'a pas trop vieillie finalement. Un des meilleurs films de gangsters, néanmoins la relecture de De Palma est plus impressionante.