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Alain D.
589 abonnés
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4,5
Publiée le 28 janvier 2021
Un polar mythique inspiré de faits réels, réalisé par Howard Hawks en 1933. Ce Film de gangsters nous conte l'histoire de Tony Camonte (alias Scarface : le balafré), homme de main, garde du corps et porte-flingue de la Pègre à Chicago, durant les folles années de la prohibition. Apologie ou dénonciation du gangstérisme régnant sur le traffic d'arme et d'alcool ? Howard Hawks démontre, avec une mise en scène efficace, l'inaction des services de police qui compte les points (et les morts) dans la sanglante guerre de territoirs que se livrent les gangs. Il nous offre de bons dialogues, un excellent film d'action avec énormément de fusillades et même quelques bribes d'humour. Si Pacino est monstrueux dans la version de Brian De Palma, Paul Muni est aussi excellent dans la peau de ce Tony des années 20.
Considéré comme le vrai fondateur du film de gangsters, l'oeuvre de Hawks raconte l'ascension d'un truand italien et ses excès qui le conduiront à sa chute. Tout est maîtrisé, excepté le scénario classique ; la mise en scène, les acteurs ( avec Karloff dans un petit rôle ) et surtout la photographie qui donne une âme à l'image en jouant avec les ombres. Hawks a réussi, pour le début des années 30, à rendre un film assez violent, par les gestes et le physique parfois grossier des personnages. Un chef d'oeuvre, d'autant qu'il a été tourné en pleine Prohibition, ce qui ne fait que le rendre plus fidèle à son contexte.
Aujourd'hui, la version de De Palma est bien plus célèbre que ce premier "Scarface", sorti en 1932 durant la vague des films de gangsters. Il reste néanmoins d'un intérêt certain, ne serait-ce que parce que tourné avant la mise en place du code Hays, et donc assez violent. On y retrouve un Paul Muni en pleine forme dans le rôle du gangster mégalo, et plusieurs passages directement inspirés de faits divers réels (le massacre de la St Valentin notamment). Le montage et le scénario sont plutôt efficace, cependant il faut bien remarquer que les personnages bénéficient d'un traitement plus approfondis dans la version de 1983. A découvrir toutefois.
Les gangsters sont d'une vérité impressionnante : des frappes parvenues, incultes jusqu'au ridicule. Hawks superpose à un tableau social parfaitement crédible une tragédie à la Borgia, et ça fonctionne. Le cinéma américain des années 30, surtout celui de l'Universal, a bien assimilé les leçons du cinéma expressionniste allemand dans le traitement du décor urbain, dans les jeux d'ombres et de lumières. Les scènes d'action sont d'une efficacité toute moderne. "Scarface" paraît bien moins démodé que la majeure partie des films des années 30. Sa profonde ambiguïté même est passionnante : les tartinages de moralités sécuritaires sont remarquablement impuissantes à gommer le pouvoir de fascination du personnage central.
J'ai peiné à entrer dans le film mais que fois dedans, je n'en suis plus sorti. On perd beaucoup du côté mélodramatique du remake de Brian de Palmerd... Palma (sauf sur la fin) et du cabotinage de Pacino et à vrai dire, ça n'est pas plus mal. Le film, par rapport au Scarface de De Palma, gagne en humour et jouit d'une meilleure mise en scène. Après, la trame du film est quand même plus jubilatoire chez le De Palma mais au vu des thématiques du film de 1932, on peut légitimement dire que De Palma l'a pillé comme un livre de recettes, ce qui ne fait que diminuer encore l'estime que j'ai pour ce tâcheron.
Un chef d'œuvre du film noir qui ne manquera pas d'influencer les films de gangster qui le suivront, et notamment l'excellent remake de Brian de Palma avec Al Pacino ... qui s'avère finalement, et a ma grande surprise, bien moins bon ! Un film a la mise en scène parfaite et au scenario solide, sans failles, avec ses rebondissements et surprises, on n'as pas le temps de s'ennuyer, le film est passé pour ma part en un éclair ! Et c'est franchement plaisant, l'histoire est géniale, l'interprète de Tony Camonte (Pau Muni) est parfait, ainsi que Ann Dvorak, naturellement ! Un film violent mais filmé avec beaucoup de pudeur, ce qui lui donne un style très intéressant (ce qui est en fait surtout la faute de la censure !) ... C'est d'ailleurs filmé avec virtuosité (c'est Howard Hawks quand même, ne l'oublions pas !). Sincèrement génial !
L'archétype du film de gangster. Il convient de se souvenir que les cartons initiaux et la scène où l'on demande à chacun d'agir contre la déliquescence de Chicago ont été ajoutés pour satisfaire la censure. L'histoire, démarquée de celle d'Al Capone, est somme toute banale: ascension et chute d'un malfrat dans l'univers de la prohibition. Mais elle permet une peinture sociale saisissante, et de part ses aspects annexes ne manque pas d'audace, surtout pour l'époque. Les rapports troubles de Carmonte et de sa sœur, la façon d'agir de la police (surtout l'étonnante scène finale, ou Carmonte sortant de sa maison entièrement cernée, en courant mais désarmé, est abattu sans sommations), les rapports entre les gangsters, tout cela est finement montré, et mérite un satisfécit. Mais ce film est un film de metteur en scène et de scénariste, c'est dire que l'intrigue est d'une certaine façon mise au service de ces deux protagonistes. Or, s'il y a beaucoup de trouvailles (les jours de l'éphémérides qui défilent au son de la mitraillette, les croix apparaissant à l'occasion de chaque meurtre, Guido Rinaldo lançant et rattrapant sa pièce de monnaie, etc.), leur accumulation finit par nuire à l'ensemble. D'un côté, on se fatigue de certaines répétitions (l'enseigne "the world is yours" montré et remontrée jusqu'au générique final, enchaînement quasi ininterrompu de scènes courtes liées par un fondu au noir), de l'autre l'attention est détournée vers les effets techniques, au détriment de l'action et de l'émotion. (effets d'ombre chinoise, caméra centrée sur la boule au bowling, trop long plan-séquence du début, etc.). Hawks et Ben Hecht veulent trop prouver leur maîtrise, créant un "film de qualité", au sens ou Truffaut emploiera cette expression bien plus tard pour qualifier le cinéma français d'avant la Nouvelle Vague. C'est dommage; car sans cela le film serait irréprochable.
Certes c'est daté. Mais Paul Muni dans le rôle titre fait preuve d'une sauvagerie qui inspirera Al Pacino dans un lointain remake. Howard Hawks signe le modèle originel du film de gangsters.
Scarface, c'est un peu comme le Seigneur des Anneaux, il a tellement défini les codes de son registre qu'aujourd'hui pas mal d'éléments semblent déjà vus. L'homme à la pièce, l’allumette utilisée sur l'étoile du policier, l'accent italien, tout ça fait un peu cliché aujourd'hui mais ça n'est pas dérangeant pour autant. Le film s'ouvre sur un message sur la criminalité aux États-Unis blâmant le gouvernement et incitant les spectateurs à ne pas adhérer à tout cela. Le réalisateur a probablement mis ce panneau pour ne pas faire scandale (Al Capone étant à la tête de la mafia à l'époque), mais cela semble déplacé par rapport au film. En plus ça n'a pas marché puisqu'il a longtemps été interdit outre-atlantique. Après cela l'histoire démarre et reste classique dans son déroulement. La réalisation, sans être mauvaise, n'a pas beaucoup de relief hormis trois passages (spoiler: les ombres des gangsters, Poppy qui choisit le briquet de Tony pour allumer sa cigarette et l'ellipse qui est faite en superposant une mitraillette et un calendrier ). L'intérêt principal est l'ambiance de ce Chicago rongé par le crime ainsi que les scènes de course-poursuite. Ces dernières sont très bien rythmées et prenantes. Dans l'ensemble Scarface est une pierre angulaire du cinéma mais qui reste trop classique dans son déroulement et qui ne propose pas de vraie montée en puissance de son personnage principal. C'est dommage.
N'étant pas un fan inconditionnel de ce genre de film, je ne peux pas lui attribuer la note maximale. En revanche, je reconnais que le Scarface de Hawks est un réel chef d'oeuvre du Cinéma classique et est, incontestablement, le véritable fondateur du film de gangsters. Tous les clichés du genre y sont réunis et cest à la fois ce film qui a donné naissance à tous ces clichés (les comportements; les dialogues; les vêtements tape à l'oeil; la cigarette; le briquet en or; la richesse des bandits fièrement exposée; la femme objet; le thème de la ville, la nuit, les bars, les ruelles; les effets d'éclairage dans la nuit avec un violent clair/obscur...), ce qui place ce film comme l'origine du film noir, criminel. Il n'est donc pas étonnant que Brian De Palma en ait fait un remake, tout aussi culte. L'obsession de la violence est très présente dans Scarface (comme dans tous les autres films noirs, de gangsters), les croix, placées astucieusement dans le décor durant tout le film, sont le signe de Tony Camonte, signatures du mal et emblèmes du pouvoir maléfique durant les meurtres... le décor en devient symbolique, etc (en effet, ce film est tellement riche en nouveautés cinématographiques que dix pages seraient nécessaires...). Donc, même si ce film ne m'a pas touché d'un point de vue personnel (le film vieillit plutôt mal)... pour l'époque, énormément de techniques ont été inventé techniquement, esthétiquement et du point de vue du genre. Il reste, de surcroît, un culte éternel...
Voilà un sujet très difficile. Pourtant le film débute vraiment bien. De jolies effets d'ombres, un scénario bien monté une réalisation très bien faites. Mais au fur et a mesure le scénario traine en longueur. Certaines scènes sont complètement absurde. Par exemple celle ou avec un seul chargeur de mitraillette Tony décime la moitié de la ville. Un bon film, sans plus à mon gout. Mais cela reste un premier film noir très réussit.
Howard Hawks se sera essayé à divers genres cinématographiques, comme en atteste sa filmographie. De la comédie romantique au dramatique, en passant par le thriller et maintenant le polar. Scarface (1932) est un film de gangsters très sombre relatant la vie d’un malfrat qui, au temps de la prohibition, va peu à peu se forger une légende digne de ce nom. Cela vous rappel quelqu’un ? Normal puisque le réalisateur s’est inspiré de la vie d'Al Capone pour étoffer son histoire. Très belle mise en scène qui redouble d’effort pour nous maintenir au cœur de cette lutte sans merci. Un casting brillant où Paul Muni incarne le fameux balafré, sa prestation est marquante, son visage, son sifflement, sa violence exacerbé, tant de détails qui font que nous ne sommes pas près de l’oublier. Ce polar d’une rare violence aura marqué toute une génération, jusqu’à ce qu’un certain Brian De Palma en réalise un remake (1983) avec Al Pacino, et lui aussi connaîtra le même succès (voir plus) !
Ce très vieux film de gangster m'a surpris en bien. J'ai trouvé la fin un brin trop moralisatrice et caricaturale; il faut dire qu'une autre issue n'aurait pas été tolérée à l'époque.
Je préfère de loin le remake de Brian De Palma à l'original, ce Scarface qui était choquant pour l'époque ne fait plus grand effet de nos jours. Ca reste un film de gangsters plaisant à regarder avec quelques coups osés pour l'époque comme la relation incestueuse entre le frère et la soeur (Scarface éprouve une jalousie un peu suspecte lorsqu'un homme s'intéresse de trop près à sa soeur), de plus je trouve que les mimiques de Paul Mun comiques, il faut savoir que cet acteur d'un caractère doux dans la vraie vie avait grandement hésité à incarner un personnage aussi négatif.
Archétype du film de gansters, inspiré des débuts d’Al Capone, veule, amoral, cynique et amoureux de sa sœur ! C’est tourné d’autant plus brillamment que les moyens étaient apparemment très limités. On voit déjéà le rythme et la maîtrise d’Howard Hawks, même si ce n’est pas un de ses grands chefs-d’œuvre. Il reste une référence dans l’histoire du cinéma.