Mythique film de mon adolescence, cela faisait un moment maintenant que j’avais envie de revoir « Highlander » dont je gardais un bon souvenir. Ayant lu récemment un papier à son sujet dans le magazine « Premiere Classic » et voyant qu’il était disponible sur Canalsat à la demande, j’ai donc saisi l’occasion de me faire une petite piqûre de rappel et voyager aussi à ma façon dans le temps.
Dès le début, je me suis replongé dans mon adolescence. Ce scénario écrit par Gregory Widen, Peter Bellwood et Larry Ferguson est assez jouissif. Des Immortels qui s’entre-tuent depuis la nuit des temps à coups d’épées sous fond de musique rock, ça envoie quand même du rêve. Le gamin que je suis a adoré se replonger dans ce monde pas crédible pour un sou avec toutes ses incohérences.
Car avec le temps, force est de constater que les imperfections que l’on zappait adolescent, saute un peu plus aux yeux maintenant. Grosses facilités scénaristiques, mièvrerie dans les dialogues, romance ultra lourde, manque de crédibilité sur certaines scènes même en étant peu regardant… Mais tant pis, pour ma part je m’éclate et c’est ce que je préfère retenir. Le film est sorti à la bonne époque réussissant à s’imposer et à devenir de façon naturelle une référence dans son genre.
A l’écran, on ne fait pas dans la facilité non plus. Un français myope pour jouer un écossais highlander et un écossais pour jouer un espagnol avec un maître japonnais. Il y a de quoi perdre son latin… Mais bizarrement, c’est dans cette folie que ça fonctionne. Christophe Lambert (Connor MacLeod – Russell Edwin Nash) joue de façon très légère dans ce rôle qui marquera à jamais sa filmographie et lui restera scotché à la peau. Quand à Sean Connery (Juan Sanchez Villa-Lobos Ramirez), il a beau avoir depuis longtemps une riche filmographie qui lui permet quelques excès, malgré son peu d’apparitions à l’écran, il reste ici très plaisant à suivre et trouve sa place.
Face à eux, on retrouve Clancy Brown (Kurgan / Victor Kruger) mythique dans la peau de cet Immortel psychopathe qui détruit tout sur son passage (ce qui reste surprenant quand on voit ses différents échecs face à MacLeod au fil du temps). Le comédien en fait des tonnes, on est dans une surenchère risible mais cela donne encore plus de fun à la folie de son personnage.
Le reste de la distribution est plus anecdotique. On retiendra surtout Roxanne Hart (Brenda J. Wyatt) même si son personnage semble beaucoup trop à côté de ses pompes dans ce récit. On aura au moins la fameuse demoiselle en détresse à sauver ainsi que la scène de sexe purement gratuite et mal amené qui n’apportera pas grand-chose.
L’une des véritables force de ce long métrage, c’est la réalisation de Russell Mulcahy. Dès le plan d’ouverture, on ressent le passé de clippeur du metteur en scène. Cela nous donne un film dynamique, très riche en effet visuel et avec un style qui colle à merveille avec le cinéma des années 80. Il y a une atmosphère et une identité propre qui rende ce film tout de suite identifiable. A l’écran, on en a vraiment pour notre argent même si maintenant, tout ceci apparaît un peu trop vieux mais cela lui confère encore plus de charme.
Visuellement, on a quand même des effets spéciaux qui sont maintenant super kitsch. Les éclairs en impose et font parti de la signalétique de cette franchise mais il y a quand même pas mal de trucages qui font plus sourire qu’autre chose. Fort heureusement, avec le regard d’un gamin, ça passe. Même les décors et les costumes me plaisent. Christophe Lambert en jean et imper, Sean Connery en mousquetaires ou encore Clancy Brown tout de cuir vêtu, ça me fait marrer.
Que dire aussi de cette cultissime bande originale composée par Michael Kamen et Queen. Le premier nous offre une partition classique qui colle bien avec son sujet tandis que le groupe de rock culte nous livre des chansons qui resteront dans les annales. Impossible de ne pas vouloir brandir une épée en entendant les premières notes de « Princes of the universe » ou ne pas sourire avec le « Who wants to live forever » pour ne citer que ses titres.
Pour résumer, « Highlander » est un plaisir totalement assumé de mon adolescence. Le film vieilli moins bien que les Immortels qu’il nous dépeint mais le plaisir est toujours intact. Bourré de maladresses, le long métrage fonctionne grâce à une histoire fun qui ne se prend pas la tête, un casting qui s’y croit et une mise en scène inspiré avec une bande originale excellente. Certes, ce n’est pas parfait mais il y a une identité forte qui fait que l’on peut comprendre aisément le statut culte que cette œuvre peut avoir. Si « il ne peut en rester qu’un », parmi tous les épisodes existant à ce jour dans cette franchise, ce premier volet reste sans nul doute le must et décapite la concurrence.
Mr Vladdy – 25 décembre 2018.