Highlander fait partie de mes films cultes. C'est pourquoi il est difficile d'être totalement objectif dans ces cas là. La cause à l'effet qu'il m'a fait lorsque je l'ai vu à sa sortie, en 1986. J'étais jeune, je découvrais presque le cinéma dans les salles obscures. Dès le générique, ça été le coup de foudre et le début de mon histoire d'amour pour Queen. Ensuite, passionné de chevalerie et d'épées, j'ai trouvé géniale cette idée de les transposer dans les temps modernes. Enfin, j'avais vu Christophe Lambert dans Greystoke deux ans auparavant. Cet acteur m'avait alors captivé par le magnétisme de son regard, plus que par son jeu (malheureusement ici pour la dernière fois).
Avec le recul et de multiples visionnages, il serait malhonnête de dire que Highlander est un film parfait. Il est daté "années 80", c'est indéniable. Certains détails incohérents font sourire. Les effets spéciaux ont certes vieillis. Mais il reste un film très efficace.
Pourquoi ? Pour plusieurs raisons.
D'une part, le scénario est original. Il se tient, du début à la fin. Il retrace le parcours de personnages extraordinaires au fil des siècles, sources d'aventures riches et variées. Il y a un fil conducteur permanent, celui des duels successifs, jusqu'à la rencontre finale.
Deuxièmement, la mise en scène de Russell Mulcahy est formidable. Ne suivant pas des codes établis, elle parvient, sans être d'une maîtrise constante, à innover dans les changements de plan entre les époques, tout en gardant un rythme qui tient en haleine le spectateur. Certains plans de caméras sont franchement uniques pour l'époque (le 360° pendant le match de catch), et autant l’Écosse que New York sont magnifiquement mis en valeur.
Troisièmement, les personnages sont réussis et bien incarnés. Du mélancolique et ironique Mc Leod, en passant par l’excentrique Ramirez, jusqu'au Kurgan sans pitié, on arrive à adhérer à chacun d'entre eux, sans discrimination. Même les personnages secondaires, notamment féminins sont réussis.
Enfin, la musique de Queen donne une saveur particulière à ce film. Un groupe de légende qui a su trouver l'essence du film tout en y apposant son propre style.
En conclusion, Highlander est à la fois un film de son époque bien sûr, mais aussi intemporel. Il explore l'immortalité d'une façon guerrière, sans pour autant en mettre de côté les aspects émotionnels. Il donnera naissance à de nombreuses suites ratées, une série télé et de nombreux produits dérivés, qui n'égalerons jamais l’œuvre originale, preuve de son influence mais aussi de sa singularité.