David Ayer avait pourtant bien commencé sa carrière. D'abord "Bad Times", ensuite "Au Bout De La Nuit" , puis "End Of Watch". L'univers de la police, avec dans chaque film, un angle d'attaque différent. L'embauche, les enquêtes et ses risques de corruption, le terrain dans les quartiers. Chaque fois, l'approche est hyper réaliste, car extrêmement documentée, les personnages sont très forts, car très complexes. L'ensemble est ambitieux, dur à encaisser, mais formidablement efficace et parfaitement réussi. Un cil jeté à nos critiques sur les films mentionnés pourra éclairer sur l'étendue de notre déception à la sortie de ce "Beekeeper". Puis, au terme d'une chute progressive, où il s'est abandonné à la facilité, Ayer a sombré aujourd'hui dans le nanar de luxe. Nanar, car le scénario est hyper éculé. Il avait pourtant fait illusion pendant une demi-heure, avec une accroche qui traite d'un problème réel touchant tout le monde: les arnaques sur internet. Hélas, en se déroulant, cette accroche se révèle n'être qu'un prélude à une ribambelles de bastons et cascades, toutes plus invraisemblables les unes que les autres. Et l'aspect luxueux de ce nanar se voit dans le déploiement ostentatoire des effets spéciaux. Effets spéciaux hyper couteux, mais qui ne rendent pas pour autant les choses plus crédibles. La déchéance de Ayer se voit également dans le fait que ses personnages, jadis complexes, ne sont ici que des caricatures, surtout pour ce qui est des méchants. Su Per Pé Nible.