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Shawn777
586 abonnés
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3,5
Publiée le 3 août 2024
En 1987, James Ivory, toujours accompagné de son fidèle producteur Ismail Merchant, réalise le "Call me by your name" des années 1900 mais avec des enjeux plus importants. Effectivement car qui dit Royaume-Uni du début du siècle dit gros problèmes pour les homosexuels dont les pratiques sont toujours illégales et surtout considérées comme immorales. Effectivement, dans une société aussi bien-pensante, il n'est certainement pas convenable d'être gay, surtout dans la classe sociale à laquelle appartiennent les personnages. Comme son titre l'indique, le film tourne principalement autour de Maurice qui devient très ami avec Clive qui lui avoue son amour assez vite mais qui a ensuite beaucoup plus de mal à l'assumer. Tout en essayant de soigner ce qu'il croit être une maladie, Maurice ne parvient pas vraiment à refouler ses désirs. Comme d'habitude chez le réalisateur, le rythme est très lent et le film dure des plombes, en l’occurrence ici deux heures vingt. C'est normalement un combo que je n'aime pas, comme beaucoup de spectateurs d'ailleurs j'imagine, mais Ivory a toujours ce don de captiver son audience. En effet, c'est le quatrième film de sa filmographie que je vois, à chaque fois j'ai des doutes et des aprioris avant le visionnage et j'en ressors à chaque fois très agréablement surpris ! Et c'est donc une nouvelle fois le cas ici avec cette histoire dont le rythme est lent car elle prend le temps de mettre en place son contexte et ses personnages, d'autant plus qu'il y en a, comme d'habitude, beaucoup ! Le film est, également comme d'habitude, étalé sur plusieurs années ; Ivory réalisant toujours des sortes fresques racontant une bonne partie de la vie de ses personnages. Ce qui est très intéressant car on peut ainsi voir évoluer leur relation, leurs envies, leur devenir par rapport à leurs aspirations et le contexte dans lequel ils évoluent. La réalisation est toujours aussi excellente, c'est-à-dire qu'elle brille de par sa simplicité (on retiendra par exemple cette excellente scène bucolique entre Maurice et Clive dans un champs que "Call me by your name" a d'ailleurs reprise) et puis les costumes et décors sont toujours réalisés avec autant de soin. Du côté des acteurs, nous retrouvons James Wilby qui joue très bien mais également Hugh Grant et Rupert Graves en tout début de carrière ! "Maurice" est donc, me concernant, une nouvelle très bonne découverte du duo Ivory/Merchant !
Adaptation d’un roman posthume d’E.M. Forster, que James Ivory affectionnait particulièrement – il adapta aussi Avec vue sur l’Arno/Chambre avec vue et Retour à Howard Ends – Maurice raconte la romance impossible de deux jeunes hommes de bonne famille dans l’Angleterre des années 1910, interprétés par les convaincants James Wilby et Hugh Grant dont c’est le premier grand rôle au cinéma. Comme toujours chez le plus britannique des cinéastes américains, Maurice est d’une élégance de tous les instants, et un soin particulier est apporté aux décors, aux costumes, à la lumière et aux dialogues qui nous plongent littéralement au cœur de l’aristocratie britannique du début du XXème siècle. Avec une ribambelle de seconds rôles superbes et un final bouleversant.
Maurice est un grand film sur l’amour empêché, contraint de se cacher pour essayer de se dire à un amant tout aussi incapable de mettre en mots ce qu’il ressent et de l’accepter. Aussi le caractère ineffable de l’homosexualité est-il accentué par le milieu aristocratique investi, défini par des mœurs strictement codifiées et par un goût pour l’érudition sélective – on fait lire un auteur grec en veillant à censurer une phrase jugée impropre. James Ivory compose à son habitude une œuvre mimétique du microcosme abordé : en multipliant les scènes de repas ou de discussions mondaines, il nous fait vivre l’étouffement qu’endurent les personnages et décuple la portée des signes – un regard, une main tenue, un baiser donné à l’ami qui vient de tomber.
Le cinéaste prend soin d’inscrire le combat intérieur de son personnel dramatique dans un contexte marqué par l’homophobie : un jeune homme est arrêté pour conduite immorale et risque la prison et le fouet, son procès fait scandale dans les journaux, ses proches se détournent de lui… Est parfaitement retranscrit le processus de culpabilisation qui pousse des homosexuels à se définir eux-mêmes comme anormaux et « inqualifiables comme Oscar Wilde » ; ce qu’ils éprouvent s’apparente à une « malédiction » qui les éloigne de la norme et les condamne à l’ombre, tels des vampires en puissance. « Nous nous détruisons », affirme Maurice à son ami.
Le romanesque naît ainsi de la contrainte, en témoigne cette scène d’attente près du hangar plongé dans la nuit qui annonce des retrouvailles houleuses puis heureuses. Il permet également d’aborder des questions de tension entre les classes sociales, la relation entre Maurice et son garde-chasse opposant deux rapports au monde et au travail – puisque le premier se caractérise par son oisiveté. La clausule, tout aussi magnifique que la musique qui la porte (Richard Gibbs), raccorde Clive à sa sexualité profonde, cachée sous les fastes d’un mariage de convenance : alors qu’il verrouille toutes les fenêtres, l’image de Maurice transparaît à travers la vitre et le ramène des années en arrière, comme si rien n’avait changé, comme si rien n’avait pu le changer. Un grand film plein de retenue et d’audace, porté par une réalisation rigoureuse et d’excellents acteurs.
Un des films de référence de James Ivory, réalisé pendant sa décennie reine, celle des années 80. Il obtint le lion d'argent à Venise. Tiré d'un roman autobiographique de EM Forster ( il est la seconde adaptation de cet auteur par Ivory après "chambre avec vue" et avant "retour à Howards end" : ces deux films sont exceptionnels ).
Dans les années 1910, deux jeunes hommes (Maurice et Clive) appartenant à la classe privilégiée étudient à Cambridge. Ils tombent amoureux l'un de l'autre, alors que l'homosexualité est sévèrement réprimée par la loi en Angleterre.
Par crainte de la répression qui peut s'abattre sur lui, Clive se marie. Maurice suit ses inclinations et ne renonce pas à ses inclinations sexuelles.
Premiere grande interprétation de Hugh Grant dont la carrière fût lancée avec ce film, Ivory réussit ici un coup de maître. Tout est parfait dans ce film ( décors, mise en scène, direction d'acteurs) qui a le mérite de souligner la cruauté de la répression de l'homosexualité en Angleterre, il y a encore un siècle. La seule réserve que je lui opposerai porte sur la dernière demi-heure, dont certaines scènes manquent ( un peu) de rythme.
Réalisateur américain très européen dans son style ( sa mère est d'origine française, faut il y voir un lien ?), son cinéma est un ravissement visuel. C'est un cinéaste de premier ordre ( "les vestiges du jour "son chef-d'oeuvre, en témoigne) même s'il est souvent considéré par la critique professionnelle, selon moi de manière fautive, comme un petit maître.
On notera que le personnage de Riesler et son procès sont largement inspirés de celui d'Oscar Wilde.
Un très beau, tant sur le fond que sur la forme. Une intrigue émouvante et sensible, servie par des acteurs bluffants, une mise en scène soignée et une bande originale adaptée. On en ressort les larmes aux yeux, mais satisfait.
C'est un beau film de J. Ivory sur l'homosexualité au début du siècle dernier que vivent au jour le jour deux étudiants de la haute société anglaise à l'université de Cambridge. Dans un société puritaine, être homosexuel est encore une sorte de crime. Et chacun doit trouver son chemin soit en se cachant la plupart du temps soit en refoulant ses sentiments. Le film met en scène H. Grant et J. Wilby qui forme un très beau "couple". Le film est un peu long, un poil désuet mais il a son charme.
Un film intelligent. La prétendue bienséance de l'époque en prend pour son grade. L'homossexualité est traitée de façon juste, avec ses épreuves, mais le film ne cache rien du refoulement, du doute. Pas de leçons de morales ici, mais personne n'est présenté comme un modèle, et l'exactitude, le réalisme de "Maurice" est l'un de ses grands atouts. L'idée cependant qu'être entourée de femmes dans son enfance rend homo dans certains cas devrait être complètement absente au lieu d'être légèrement évoquée. Même si cela n'enlève rien au charme de "Maurice" et au fait que les personnages soient touchants, c'est un petit détail qui peut faire tâche. Un film tout de même trop long, et malgré tout l'intérêt qu'il porte, n'imaginez pas que vous tiendrez deux heures assis, malgré les prestations parfaite du duo en tête d'affiche. Une fin belle et même morale, sans être naive !
Une autre époque, mais un même thème: un amour impossible, référence au film Brokeback Mountain qui reste dans mon coeur le plus beau film qu'il m'est été donné de voir! Maurice est différent mais tout aussi émouvant et c'est ce que j'aime. Si Brokeback Mountain a eu un Oscar pour sa musique, je pense que ça aurait été de même pour Maurice! En tout cas c'est un très très beau film, limite Chef d'Oeuvre!
j'ai adoré ce film, qui montre le déchirement des jeunes qui se découvrent homosexuels, différence qui ne va pas sans causer quelques problèmes, encore de nos jours, mais encore bien plus bien sûr dans l'aristocratie anglaise du début du siècle dernier, ce sujet brûlant est traité avec beaucoup de tendresse et de vérité, sans aucune scène choquante, c'est un film que j'aimerais revoir plusieurs fois, chef d'oeuvre donc à mon avis
Sur un sujet tabou, Ivory réalise un film plein de finesse et de retenue. D'espoir également. Une histoire sensible dans l'Angleterre puritaine du début du vingtième siècle. Une époque où la différence (ici l'homosexualité) était perçue comme une maladie (par Maurice lui-même d'ailleurs dans une scène poignante). La qualité de l'interprétation nous fait même oublier certaines longueurs.
C'était du temps où les homosexuels n'étaient pas gay. Ils s’appellaient les invertis. C'était souvent bien triste d'etre gay dans la société victorienne finissante. On risquait le scandale, la prison...On pensait qu'il fallait se faire soigner. Ce très beau film évite d'en faire des victimes ou des militants de la "cause gay" demandant la reconnaissance, dans une société répressive.
James Ivory continue sur sa lancée en adaptant de nouveau un roman - en partie autobiographique - de l'écrivain E.M Forster. Avec " Maurice ", Ivory traite un sujet sensible, l'homosexualité, avec le tact et la finesse qui lui sont propres. Les écueils inhérents au thème sont donc évités, la mise en scène respecte l'oeuvre éponyme de Forster et les acteurs s'en sortent très bien. Hugh Grant trouve ici son meilleur rôle dramatique, loin des comédies sirupeuses dont hélas il se fera une spécialité par la suite, hormis " Raison et sentiments ", nouvelle adaptation très réussie d'un roman anglais où il se montrera également convaincant. " Maurice ", récompensé à Venise en 1987, met en valeur une fois encore la délicatesse de James Ivory que certains qualifient de " précieux " dans ses réalisations. La préciosité de James Ivory contraste avec la médiocrité de beaucoup d'autres, ainsi la reconstitution des romans de Forster semble encore plus fidèle pour le plaisir de celles et ceux qui l'ont apprécié et lu.
Comme toujours dans les adaptations des romans d'E.M. Forster par James Ivory, la reconstitution de l'époque est somptueuse. Dans "Maurice", nous suivons la trajectoire d'un jeune homme qui découvre son homosexualité dans une Angleterre edwardienne et puritaine. D'abord très troublé par sa découverte, Maurice, torturé par son amour impossible pour son ami Clive, se demandera longtemps comment vivre son homosexualité de façon honnête. Mais ses tentatives pour se "soigner" ne feront que se heurter à l'incompréhension et à l'échec. Tandis que Clive choisira de se plier aux convenances sociales de la haute bourgeoisie, de se ranger, et en fin de compte d'accepter d'être un homosexuel refoulé, Maurice s'assumera tel qu'il est, après une rencontre qui changera sa vie. James Wilby et Hugh Grant sont excellents. La musique, grave et profonde, retranscrit bien les affres que traverse le héros et tout son mal-être. On peut juste regretter que le film soit un peu trop long.