Bon, j’aime plutôt bien Mulcahy en général, j’aime bien Highlander aussi, et le casting du film m’enthousiasmait relativement, mais il faut reconnaitre qu’au final, Highlander 2 est d’une très grosse médiocrité, qui se ramasse d’autant plus à la vue du 1 (bon le 3 que je n’ai pas vu depuis longtemps est dans mon souvenir aussi mauvais que le 2).
Coté casting on retrouve ici un Christophe Lambert nettement en-dessous du 1. Il n’a plus franchement l’air dans son élément, dans cette espèce d’épopée futuriste. La conviction semble lui manquer, et il faut dire que les tournants de son personnage sont très farfelus (il devient donc ici le plus grand génie de la terre en inventant un gigantesque bouclier cosmique, rien que cela !) A ses cotés Connery se contente de faire de la figuration, en balançant un peu d’humour, et il est surtout là pour attirer le gogo. Si dans le 1 il prenait du plaisir dans son rôle d’escrimeur espagnol, là il faut avouer que ca sent le coup commercial à plein nez tant il est fainéant. Virginia Madsen est une actrice généralement assez solide, et ici elle est la seule vraie bonne surprise du casting. Elle s’investit visiblement, et elle dégage un certain charisme qui à l’écran se ressent bien. Elle pique sans problème la vedette à Lambert. Enfin, en méchant de service, Ironside cabotine à outrance, il en fait des caisses, et franchement il est souvent plus drôle qu’effrayant. On dirait qu’il a pris le film dans le sens d’une comédie noire, et peut-être ne s’était-il pas trompé.
Le scénario est lui aussi dans les choux. L’histoire est invraisemblable, bourré de trucs fantastiques totalement surréalistes qui nuisent beaucoup à la mythologie Highlander posé dans le 1. La fluidité est aux abonnés absents, avec une progression chaotique, saccadée, dut très probablement au mélange gloubi-boulgesque des genres : SF, film d’action, film noir, western même un peu… et des thèmes : écologie, capitalisme, suprématie des multinationale, vengeance… A trop vouloir en faire c’est finalement la débandade, d’autant qu’au passage toute l’âme du premier film, et cette réflexion appuyé sur la question d’immortalité et de ses problématiques, ont été remisé au placard.
Au niveau visuel le problème majeur c’est la ringardise du film. Les métrages de Mulcahy vieillisse souvent très vîtes, avec son style clinquant qui forcément évolue beaucoup avec les années. Parfois c’est avantageux, car cela donne un type au film, je pense par exemple à Razorback, mais là, c’est plus que kitsch. La mise en scène est très moyenne, le réalisateur ne parvenant clairement pas à atteindre le niveau épique, et la force lyrique du 1. Il semble particulièrement mal à l’aise avec ses décors, là où il était capable de magnifier ses paysages dans le 1 par exemple. Faut-dire que vu les décors du film, je le comprends. C’est ultra-moche ! Des entrepôts, des usines désaffectées, des hangars, voilà tout ce que vous aurez pendant 95 pourcent du film. Le tout plongé continuellement dans la pénombre (ben oui à cause du bouclier) et dans le bleu. Certes ces un choix esthétique respectable, mais qui s’avère au final monotone et pas très maitrisé, car cela ne confère aucun relief au métrage. Je passe encore sur les accessoires et les costumes bien ringards. Alors coté combats, comme dans le 1 ce n’est finalement pas le très gros aspect du film. Pour ma part je relève surtout quelques effets pyrotechniques sympas, surtout sur la fin, mais ce n’est pas non plus démentiel. Quant à la bande son, elle est passable, mais voilà, quant on se souvient de celle du 1, elle fait plus que pitié.
Alors au final, que dire de ce Highlander 2 ? Ben qu’il est très mauvais. Alors je ne mettrai pas 0.5, car je retiens la prestation de Madsen, une photographie pas vilaine bien que monotone, une ou deux séquences agréables, mais je ne peux aller au-dessus de 1. Je crois que la saga Highlander, et celle, qui entre le premier et le deuxième film (je parle de sortie au cinéma, pas de DTV fait à la va-vite), à le plus perdue en qualité. D’autant plus avec le même réalisateur, et le même acteur principal, ce qui est impressionnant quand même.