"La mine du diable" nous montre Jorge, un homme jeune, un homme marié, un père de famille, un homme qui avait déjà un métier, celui de conducteur de moto-taxi, avant qu’une panne irréparable de son outil de travail ne le contraigne à quitter Lima pour chercher à trouver du travail dans des mines d’or. Une d’entre elles est particulièrement mythique, celle de La Rinconada, une ville de la Cordillère des Andes, 60 000 habitants, proche de la Bolivie, la ville la plus haute du monde, à plus de 5000 mètres d’altitude. A une telle altitude, les conditions de vie sont extrêmement difficiles, ce qui n’empêche pas les habitants de sacrifier au rituel du Carnaval. Loin de sa famille, Jorge travaille durement, cherche à se loger et téléphone régulièrement à sa compagne à qui, chaque fois, il demande des nouvelles de leur fille. C’est pour donner un caractère plus universel à son film que Matteo Tortone l’a tourné en noir et blanc, un choix qui permettait aussi de ne pas distinguer l’or, d’en faire une matière comme les autres et donc de faire du travail de Jorge un travail comme les autres. Malgré le caractère universel recherché par le réalisateur, le rapport que les mineurs ont avec le diable qui ne cède ses pépites qu’en échange d’un sacrifice imprègne son film de religiosité et de mysticisme, faisant de "La mine du diable", documentaire scénarisé, un nouveau fleuron du réalisme magique propre à un certain cinéma sud-américain. critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-express-la-mine-du-diable/