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velocio
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3,0
Publiée le 19 avril 2023
"La mine du diable" nous montre Jorge, un homme jeune, un homme marié, un père de famille, un homme qui avait déjà un métier, celui de conducteur de moto-taxi, avant qu’une panne irréparable de son outil de travail ne le contraigne à quitter Lima pour chercher à trouver du travail dans des mines d’or. Une d’entre elles est particulièrement mythique, celle de La Rinconada, une ville de la Cordillère des Andes, 60 000 habitants, proche de la Bolivie, la ville la plus haute du monde, à plus de 5000 mètres d’altitude. A une telle altitude, les conditions de vie sont extrêmement difficiles, ce qui n’empêche pas les habitants de sacrifier au rituel du Carnaval. Loin de sa famille, Jorge travaille durement, cherche à se loger et téléphone régulièrement à sa compagne à qui, chaque fois, il demande des nouvelles de leur fille. C’est pour donner un caractère plus universel à son film que Matteo Tortone l’a tourné en noir et blanc, un choix qui permettait aussi de ne pas distinguer l’or, d’en faire une matière comme les autres et donc de faire du travail de Jorge un travail comme les autres. Malgré le caractère universel recherché par le réalisateur, le rapport que les mineurs ont avec le diable qui ne cède ses pépites qu’en échange d’un sacrifice imprègne son film de religiosité et de mysticisme, faisant de "La mine du diable", documentaire scénarisé, un nouveau fleuron du réalisme magique propre à un certain cinéma sud-américain. critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-express-la-mine-du-diable/
Le réalisateur italien Matteo Tortone est allé filmer les mineurs de la Rinconada, dans les Andes péruviennes. Son film se situe à la frontière du documentaire et de la fiction. Il raconte l'histoire d'un jeune Liménien qui, lorsque le triporteur qui lui servait de taxi tombe en panne, décide de quitter la capitale péruvienne, sa femme et sa fille, pour aller s'employer dans la mine la plus haute du monde. À plus de cinq mille mètres d'altitude, les conditions de vie sont terribles. Les logements sont insalubres. Le froid, l'humidité, le mal des montagnes, sans parler du travail éreintant dans la mine, épuisent des organismes affaiblis.
"La Mine du diable" pourrait documenter minutieusement cette situation dantesque. Son réalisateur préfère prendre un parti différent, en tournant un film presque poétique, dans un noir et blanc élégant et satiné, doublé d'une voix off qui évoque les mythes qui entourent les lieux. Les mineurs croient qu'ils sont habités par le diable et qu'il faut lui faire un sacrifice pour qu'en échange, il consente à leur céder son or.
Ce parti pris est discutable. Car il entraîne "La Mine du diable" dans une direction pas toujours convaincante. Il passe d'abord beaucoup de temps loin de la mine où notre héros ne pénètre pas avant le tiers sinon la moitié du film. Or, c'est elle qu'on vient voir ; c'est elle qu'on attend (même si nous la faire attendre peut constituer un des ressorts du scénario). Il essaie ensuite de nous raconter l'histoire de Jorge, qui quitte sa maison et son foyer pour aller trouver meilleure fortune. Mais, bizarrement, cette histoire tourne court après l'arrivée de Jorge à la Rinconada.
"La Mine du diable" laisse un goût d'inachevé.. Dommage....
Film vu en avant-première dans le cadre du festival Cinélatino de Toulouse et environs. Film d'une beauté absolue, non négociable. Le réalisateur-photographe exploite les remarquables ressources du noir et blanc en lien avec l'univers minéral et poussiéreux des Andes péruviennes minières. Et c'est un cri de révolte contre la misère sociale incarné par un acteur non professionnel inoubliable. Un très très grand film à voir toutes affaires cessantes !
Un film magnifique à mi-chemin entre le documentaire et la fiction. Le jeune protagoniste est magnétique, au milieu de la beauté des images en noir et blanc. Une œuvre sensible et hybride.