Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
🎬 RENGER 📼
7 209 abonnés
7 512 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 16 décembre 2023
Kara-Kara est un quartier marginalisé de Zinder, au Niger. Historiquement celui des lépreux, depuis, il y règne une culture de la contrebande et de la violence entre gangs.
La réalisatrice Aïcha Macky a réussi à filmer là où nulle autre personne n’avait pu le faire auparavant (notamment lors de leurs équipées sauvages le long de la frontière avec le Nigeria). Elle aussi originaire de Zinder, elle a su se faire une place à leurs côtés pour filmer leur quotidien rythmé par la contrebande d’essence et la survie, dans un pays où le taux de chômage concerne plus de la moitié de la population nigérienne (et dont la population compte plus de 30% d’analphabètes).
D’emblée, le cadre est posé, on sait où l’on se trouve et clairement, on n’a pas spécialement envie de s’y aventurer. Croix gammées, machos et bodybuildés à outrance (ils font les kékés en soulevant une moto à mains nues pour savoir qui est le plus fort), ça suinte la testostérone et la violence.
La réalisatrice dresse le portrait d’une certaine frange de la jeunesse nigérienne, ces marginaux qui tentent ce qu’ils peuvent pour survivre dans l’un des pays les plus pauvres de l’Afrique et où la jeunesse du pays se retrouve malgré-elle convoitée par les jihadistes qui gangrènent le Sahel. Voler pour survivre ou répondre aux sirènes du terrorisme pour tenter de s’en sortir, voilà le cruel dilemme auxquels ils doivent faire face.
(...) Derrière leurs muscles, des hommes qui ne demandent qu’à trouver leur place dans une société qui les exclut. (...) Zinder alerte mais il va plus loin : ses protagonistes ne sont plus des problèmes mais des êtres agissants, qui prennent leur vie en mains malgré les obstacles, des figures de courage en somme, bien loin du cliché angoissant des gangsters malfaisants. Il nous apprend ainsi à voir ce que masquent les muscles, les t-shirts américains et les chaînes au cou : que chaque personne est un humain digne de respect. (lire l'intégralité de la critique sur le site d'Africultures)
Le démarrage, la visite d'un club de culturistes mi-gang mi-milice locale, avec une connotation pseudo-nazie, augure mal du reste du docu, mais on finit par avoir un peu d'empathie pour ces gens qui cherchent à s'en sortir.
Manque de tension, mais intéressant
NB On est aux antipodes du docu "Marcher sur l'eau" tourné à 400 km de là, Autant le sahel rural de la région de Tahoua est beau, autant le sahel urbain de Zinder est sale, et agressif. L'homme a plus sa place dans le 1er que dans le second... Le rapprochement de deux docus est intéressant.
Le beau et poignant film Zinder de Macky Kidy Aicha (sur Canal cinéma en ce moment) permet de plonger dans cette cité historique, si particuliere, si attachante. Zinder, cette ville aux gros cailloux, immortalisés par Gouraud et ses fameux clichés qui servirent de base à l'exposition Zinder 1900. ZINDER où se noua de façon tragique la longue et riche relation franco-nigerienne. ZINDER où dort dans un inexorable oubli le cimetière militaire, au pied du fort Tanimoune, ex-fort Cazemajou. ZINDER et son somptueux Centre Culturel français, ressuscité de ses cendres après la lache attaque des émeutes post-Charlie de 2015, grâce à l'inlassable engagement de son directeur Bawa Souley. Merci encore à Aicha Macky de nous montrer les CICATRICES de ses héros de Kara-kara, ce quartier stigmatisé de Zinder. Une descente aux enfers dans ces réalités, pleines de violences mais aussi d'espoirs, de la jeunesse nigerienne. Une descente au goût de paradis rêvé.